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Trafic sur les appels téléphoniques entrants : De l’artisanat à l’industrie

vendredi 31 octobre 2014

Fait peu banal qui mérite d’être signalé, à la fin du mois d’octobre 2014, le Bureau des relations publiques de la Police nationale s’est fendu d’un communiqué faisant état du démantèlement d’une bande de malfaiteurs qui se livrait à un trafic sur les appels téléphoniques entrants au Sénégal. Certes, le fait n’est pas nouveau et depuis de nombreuses années déjà, des délinquants 2.0, Sénégalais et/ou étrangers, se livrent à cette activité qui fait perdre des milliards de FCFA aux opérateurs de télécommunications et à l’État et qui contribue à dégrader la qualité des communications téléphoniques internationales qui sont détournées sur les routes grises construites par les trafiquants pour leurs besoins. Depuis le début de l’année 2014, ce ne sont pas moins d’une trentaine de réseaux qui ont a été démantelés, avec l’étroite collaboration technique des opérateurs, par les forces de police et de gendarmerie, principalement à Dakar mais également dans les régions, notamment à Mbour. Pour certains, la recrudescence de ce type de fraude est une conséquence directe de la décision prise, en 2011, par le régime d’Abdoulaye Wade de confier le contrôle des appels téléphoniques entrants à la société Global Voice avec pour résultat, pendant un certain temps, la perte de la mainmise sur la sécurité par les opérateurs de télécommunications. Après le départ de départ de Global Voice, des failles de sécurité ont été constatées dans lesquelles se sont engouffrés les fraudeurs qui recourent à des moyens technologies sophistiqués pour atteindre leur but. La plupart du temps, ils s’appuient sur des Simbox, boîtiers électroniques pouvant contenir plusieurs dizaines de cartes Sim de différents opérateurs et gérer jusqu’à un million de minutes de communication par mois. Ce boîtier fonctionne avec un équipement complet de télécommunication comprenant notamment un routeur et une antenne relais (BTS). Les Sim box sont soit branchées illégalement sur les réseaux des opérateurs ou interceptent les appels véhiculés par les transporteurs de signaux avec lesquels les opérateurs de télécommunications ont signé des contrats. Dans un second temps, elles transforment les données en local et les envoie dans le Sim box qui, à travers ses différentes cartes Sim, les dispatche automatiquement vers les réseaux téléphoniques existant dans le pays. Lorsque l’appel aboutit chez le destinataire, le numéro de l’appelant qui s’affiche correspond à un appel local alors qu’il provient en réalité d’un pays étranger. Au Sénégal, ce type de fraude a pris une ampleur préoccupante et le secteur du trafic sur les appels téléphoniques entrant réunit en son sein aussi bien des « artisans » que des « industriels ». Dans la première catégorie, les forces de sécurité ont mis fin aux activités de plusieurs bandes de fraudeurs dont les activités commises, à l’encontre des opérateurs de télécommunications, avaient entraîné un préjudice se chiffrant en dizaine de millions de FCFA. Par contre, dans le seconde catégorie, les préjudices que subissent les opérateurs de télécommunications installés au Sénégal se calculent très souvent en milliards de FCFA ! Ainsi, en avril 2014, la gendarmerie a réussi à mettre fin aux activités d’un certain Akim qui travaillait avec une centaine de cartes Sim et qui aurait détourné quelques vingt milliards de FCFA sur le dos des trois opérateurs de télécommunications que sont la Sonatel, Tigo et Expresso. L’ampleur de la fraude était telle que certains journalistes ont vu en lui le « quatrième opérateur » du pays tandis que d’autres le baptisaient Akim Tel en référence à Akim Télécommunications ! La principale incitation à la fraude pour ceux qui se livrent à cette activité est la grande différence existant entre le coût d’une communication locale avec celui d’une communication internationale, alors qu’en Europe par exemple, les coûts sont pratiquement identiques quelle que soit la nature de l’appel rendant la fraude sans intérêt. Les moyens technologiques utilisés par les fraudeurs sont à la hauteur de l’enjeu et les opérateurs de télécommunications, lorsqu’ils détectent une anomalie sur leurs réseaux, sont obligés de fournir un appui technique aux forces de sécurité pour les aider à localiser les endroits à partir desquels ils opèrent. Il faut espérer que le Centre national de cybersécurité, dont la création auprès de l’Agence de l’Informatique de l’État (ADIE), a été annoncé, en mars 2014, par Abdoulaye Daouda Diallo, Ministre de l’Intérieur, permettra de lutter efficacement contre ce fléau qui lèse les opérateurs, l’État et les consommateurs.

Alex Corenthin
Secrétaire aux relations internationales

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