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“Tous connectés” : Evolution sur la mobilité en Afrique Subsaharienne : cas du Senegal

mardi 1er juillet 2014

Salut les amis,

Le jeudi dernier, Ericsson Senegal a organisé un atelier sur l’évolution de la mobilité. Une occasion pour la société de présenter les nombreux avantages d’une société connectée à travers le haut débit.

Autour de cette idée, s’est tenu un panel d’échanges avec :

  • M. Nicholas Blixell, Vice-Président “Grand Comptes Pan Africain Ericsson, en charge de la région subsaharienne”,
  • M. Lamine Dial, directeur de l’économie et des marché de la stratégie de l’ARTP,
  • M. Abdou Sall, DG de l’ARTP,
  • M. Modou Mamoune Ngom, directeur des télécommunications du ministère de la Communication et de l’Economie numérique,
  • M. Mamadou Dramé, directeur de cabinet du ministère de la communication et de l’économie numérique qui représentant Du ministre de tutelle.

Dans son mot de bienvenue, Mr Sall a rappelé que le niveau de développement d’un pays se résume désormais à son niveau de connectivité. De ce fait, il a souligné les avancées technologiques réalisées qui ont contribuées à réduire le fossé numérique durant les 5 dernières années :

  • La numérisation du réseaux à 100%,
  • L’extension de la couverture de la téléphonie mobile et de l’internet sur tout le territoire

(avec un taux de pénétration respectif de 103,67% et 26,46% au 31 mars 2014).

Doté d’un statut d’autorité administrative et indépendante depuis l’introduction du nouveau code des télécommunications en 2011, l’ARTP a pris un ensemble de mesures pour améliorer les services de télécommunications et ainsi la prise en charge des intérêts des consommateurs. On note :

  • l’introduction de la notion “opérateur d’infrastructures” qui permet à son titulaire de vendre des capacités aux opérateurs et fournisseurs de services. Il est à noter que cette autorisation, contrairement à une licence globale n’est pas attribuée à la suite d’un appel à candidature et est gratuite.
  • la portabilité des numéros, opérationnelle en début de l’année 2015
  • le dégroupage, est un dispositif qui permet à d’autres acteurs du secteur des télécommunications de proposer des services en utilisant le réseau d’un opérateur. Toutefois ce dispositif sera appliqué uniquement avec Orange … pour l’instant
  • la sélection du transporteur, est un dispositif qui permet à un utilisateur de choisir l’opérateur qui va se charger de véhiculer ses appels aussi bien internationaux, qu’inter-urbains. En d’autres termes un abonné X de Tigo peut décider que ce soit Orange qui achemine ses appels.

Quelques chiffres sur la situation au Sénegal :

Dans le cadre du développement haut-débit, fixe-domicile, des relevés de l’ARTP pour le mois de mars 2014 montrent que le nombre de lignes téléphonique est de 300 000 pour un taux de pénétration de 2.7%. Eh oui ! Malgré les investissements colossaux, le taux de pénétration est très faible.

Le marché du mobile quant à lui reste équilibré avec presque 14 millions d’abonnés majoritairement prépayé, avec un trafic essentiellement local.

L’internet est un secteur qui continue de se développer avec un taux de pénétration qui avoisine les 30%, ce qui place le Sénégal parmi les leaders de la sous-région francophone.

Les perspectives pour les prochaines années :

M. Sall a tenu à souligner que l’ARTP est ouvert à des propositions de nouvelles stratégies pour :

  • le développement du service universel.
  • attirer de nouveaux opérateurs virtuels d’ici 2015
  • équilibrer la concurrence dans le marché des télécommunications
  • mettre en place un dispositif régulatoire sur le partage d’infrastructure des télécommunications pour booster l’offre de connectivité dans le pays.

Pour ce qui est de l’introduction de la 4G, M. Sall, a rappelé que le problème majeur sera le besoins de ressources spectrale pour autoriser une éventuelle nouvelle licence. Pour résoudre ce problème, un réaménagement globale du spectre de fréquences est envisagé pour permettre d’accueillir jusqu’à 4 opérateurs pour la 4G.

Enfin de l’année 2013 Orange Senegal a débuté la phase expérimentale de la 4G qui s’achèvera à la fin de l’année 2014. Le reste ben……il vont faire la queue comme d’hab !!

Après cette longue (et presque interminable..) exposé de M. Sall, M. Blixell à présenté le rapport de mobilité d’Ericsson pour le futur issue du département de recherche et développement : Ericsson Strategic Forecast. Ericsson investit chaque année, tenez-vous bien, 2000 milliards FCFA dans la recherche et le développement.

Selon ce rapport, Ericsson envisage une croissance mondiale bien plus forte avec :

  • 9,2 milliards d’abonnés mobile d’ici 2019 (avec 7.6 en haut-débit), contre 6,8 milliards d’abonnés en 2014, soit 80% des abonnements mobiles pour 30% aujourd’hui.
  • En fin de l’année 2014, 635 millions d’abonnés en Afrique subsaharienne, et 930 millions fin 2019.
  • Le nombre de smartphones passera de 1,9 milliards à 5.6 milliards d’ici 2019.
  • Selon les études effectuées, un usager d’un smartphone Android télécharge 650 Mo par mois, et cela passera à 2.5 Go en 2019. Le nombre total de données générées par smartphones en 2019 sera de 12 hexaBytes (1 hexaBytes = 1 milliard gigaBytes).
  • la 2G couvrira 99% de la planète en 2019, 90% pour la 3G, 60% pour la LTE.

Toutes ces prévisions montrent au moins une chose : il y aura une forte croissance du trafic mobile, qui sera plus orienté données. La baisse des coûts des smartphones sera à l’origine de cette croissance. Selon M. Blixelle “on peut passer de la 2G à la 4G directement, alors pourquoi attendre, surtout si les fréquences sont prêtes ? “.

En effet l’introduction des smartphones low-cost (moins de 100$) devra énormément contribuer au développement du contenu local. Il est prévu des smartphones à moins de 50$ sur le marché dans les années à venir.

L’Afrique est le continent qui a le plus de croissance dans le développement des services mobile. Le trafic de données en 2020 va croître de 20 fois par rapport à 2014 comparé à une croissance de 2 fois plus pour le reste du monde en 2020. Ceci montre les opportunités de marchés qu’il y aura en Afrique. Le rapport prévoit enfin que d’ici 2019 la couverture 3G dans l’Afrique subsaharien sera à 65% contre 20% en 2013, et la 4G va passer à 40% contre seulement 5% en 2013.

Après les différentes interventions, a suivi un débat intéressant ou les différents acteurs du secteur public présents ont interpellé les intervenants sur les sujets qui “fâchent” dans le secteur des télécommunications.

Vous vous en doutiez bien, en l’absence des opérateurs (Orange notamment) l’ARTP était la cible de choix pour répondre aux différentes inquiétudes. Celles-ci portent sur le coût de l’offre internet fixe/mobile, la qualité de services et éventuellement de clore le débat qui anime la toile sur “est-ce que Tigo est le leader de l’internet sur mobile au Sénégal ?”

Pour ce qui est de la question portant sur le leardership de l’internet mobile au Sénégal, M. Sall a été très clair : “quand on vous demande de donner le nombre d’abonnés que vous avez, il y’a eut 2 façons de compter ; les uns ont compté les abonnés qu’ils facturent, les autres ont comptés tout les abonnés y compris ceux pour lesquels le service était gratuit,…etc donc il y’a eu divergence sur ce point, ce qui fait que je ne peux pas vous dire ici que Tigo est leader sur ce segment du marché. Nous allons par contre prendre toute les dispositions pour compter les packs de Tigo, Expresso et Orange sur une base équitable de manière homogène, et seulement après ce moment là on reviendra pour vous dire tel a tel part de marché, donc nous pouvons affirmer ici que l’information selon laquelle Tigo est leader n’est pas encore disponible”.

Pour ce qui est des questions portants sur les offres internet fixe/mobile, M. Lamine Sall a reconnu les difficultés de l’ARTP à avoir les coûts réels qui sont supportés par les opérateurs, lorsqu’ils proposent des tarifs pour ces services. En effet, jusqu’à présent la méthode (pour le moins conventionnel) de benchmarking était utilisé. En d’autres termes, l’appréciation des tarifs proposés par les opérateurs était évalué sur la base des offres proposés par d’autres pays de la sous-région qui ont “plus ou moins” le même niveau de développement que le Sénégal.

Il a toutefois assuré qu’à partir de cette année 2014, un audit de coût sera désormais effectué par le régulateur.

En ce qui concerne la qualité de services, M. Sall à tenu à rassurer les participants sur la détermination de l’ARTP, qui mettra d’avantage de moyens et de ressources afin d’être intraitable vis-à-vis des opérateurs pour respecter leurs engagements sur la qualité de leurs réseaux.

A la question : Que compte faire le régulateur pour s’assurer que les opérateurs ne s’approprient pas les idées d’entreprises/projets des jeunes dans le domaines des TICs ?

C’est une question d’ordre réglementaire. En effet le cahier de charges fournit par l’opérateur avec le nouveau code des télécommunications de l’ARTP promet de veiller à ce qu’il y ait un environnement concurrentiel et compétitif sain.

Les acteurs du secteur bancaire n’étaient pas en reste : ils ont été pris de vitesse par les opérateurs notamment sur le développement des services de mobile banking, et le canal USSD qui leur est dédié pour les services de transfert d’argent n’est pas un canal d’accès public. Mais cela est maintenu par les opérateurs, d’où l’inquiétude des acteurs de ce secteur de savoir s’il y a un véritable espoir de démocratiser de l’accès à ce canal que ce soit dans la zone UEMOA en général, ou au Sénégal en particulier…

M. Dial a rappelé que dans l’état actuel de la législation Sénégalaise, l’ARTP ne peut que demander à l’opérateur X de fournir l’accès à cette ressource, mais elle n’est pas gérée de manière centrale par le régulateur. Il a toutefois reconnu la nécessité qu’au niveau du droit communautaire c’est-à-dire l’UEMOA, que l’on puisse imposer que ces ressources soient gérées par le régulateur et non par l’opérateur. Pas très rassurant…

Quand bien même ce canal est libéré, les services de mobile banking ne sont pas très développés, quand on sait que c’est un moteur de développement du e-commerce. Du coup on peut donc légitimement se poser la question suivante :

qu’est-ce qui empêche l’explosion du mobile banking en Afrique subsaharienne en générale et au Sénégal en particulier ? Et que peut-on faire pour le développer et comment faire pour que les utilisateurs adhèrent à cela ?

Du côté d’Ericsson, M. Nicholas Blixell, a souligné encore une fois la nécessité d’un réseau haut-débit : ”les transactions bancaires étant extrêmement sécurisés, ce qui veut dire qu’il y’a beaucoup de données donc l’installation d’un réseau moderne à haut-débit est nécessaire pour permettre aux banques d’entrer dans ce marché”

aussi, il y a plusieurs modèles de déploiement pour le mobile banking : l’opérateur peut travailler sur une plateforme pour concurrencer les banques, soit les banques peuvent développer leurs applications qui passent par le réseau de l’opérateur. Dans d’autres pays comme le Kenya, ce sont les banques qui ont pris les devant. Ici au Sénégal c’est le contraire.

Chez le régulateur, on souligne la nécessité de la mise en place d’un cadre réglementaire pour permettre l’inter-connectivité, c’est-à-dire la possibilité de faire des transactions quelque soit l’abonné.

Vous l’avez bien compris, le développement d’infrastructures, les réglementations, la nécessité de mise en place des réformes sont nécessaires pour accompagner l’évolution de la mobilité en Afrique subsaharienne. On peut dire que cet atelier à été une réussite, dans le sens où nous avons pu observer la prise de conscience du régulateur à intensifier son rôle dans le respect des normes pour l’évolution de la mobilité, la volonté du gouvernement Sénégalais en générale et du ministère de l’économie numérique en particulier d’améliorer le niveau de connectivité, et le désir d’Ericsson d’accompagner le gouvernement . Le plus grand défi sera maintenant de joindre la parole aux actes. Le seul point négatif c’était bien sûr l’absence notable des opérateurs.

On reste donc sur notre faim, surtout quand on imagine le gros buffet qu’il y avait après …

(Source : La Rédac, 1er juillet 2014)

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
    • 3G : 24,60%
    • 4G : 62,45%
  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

- 3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
- 382 721 abonnés
- 336 817 résidentiels (88,01%)
- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

3 050 000 utilisateurs

Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

- Instagram : 931 500

- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

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