OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2019 > Mars 2019 > Tchad : Un an sans réseaux sociaux

Tchad : Un an sans réseaux sociaux

jeudi 28 mars 2019

Liberté d’expression/Censure de l’Internet

Les Tchadiens auront passé ce jeudi 52 semaines sans accès aux réseaux sociaux. Depuis le 28 mars 2018, l’accès à Facebook, WhatsApp, Viber et Twitter, est en effet restreint sur le territoire tchadien.

Cette suspension est intervenue au lendemain du Forum national inclusif, qui a abouti à une modification constitutionnelle.

Selon le rapport 2018 de Data Reportal, seulement 5% de la population tchadienne utilise l’Internet et 2%, les réseaux sociaux ; ces chiffres ont considérablement chuté depuis la restriction : désormais, seuls 2% des Tchadiens utilisent l’Internet et 0.8% se connectent aux réseaux sociaux, à en croire le rapport 2019.

De plus, à en croire l’ONG Internet Sans Frontières (ISF), une situation similaire avait coûté, en 2016, 18 millions d’euros (environ 13 milliards de Francs CFA) à l’État tchadien.

Cette « censure » a obligé les internautes à trouver des astuces pour se connecter. Les Tchadiens passent ainsi désormais par les réseaux privés virtuels (Virtual Private Network, VPN) pour communiquer sur Facebook, Twitter et autres.

Mais cela impacte directement les bourses, puisque l’utilisation des VPN consomme plus de données et donc, revient plus cher.
Jusqu’en octobre 2018 au Tchad, 1 Gb de données coûtait 20 dollars (environ 12.000 F CFA), alors que le revenu mensuel moyen par habitant est de 60 dollars, (environ 34.931 F CFA.)

« Avant la censure d’Internet, j’utilisais le réseau MTN du Cameroun. J’avais 30 Gb à 10.000 F CFA. Ensuite, ils ont installé les brouilleurs alors j’ai basculé sur les réseaux tchadiens et je déboursais 24.000 F CFA par mois pour internet et la censure n’a pas beaucoup aidé », explique Rolland Albani, promoteur culturel.

Plan B

Plusieurs actions ont été menées dès lors pour la levée de cette mesure. D’abord, un collectif d’avocats mené par Me Fréderic Nanadjigué, a déposé une plainte contre les deux principaux opérateurs de téléphonie du pays, Airtel et Tigo.

Les plaignants dénoncent une violation du droit des consommateurs et une atteinte injustifiée à la liberté d’expression.

Le 28 août 2018, le procès s’est ouvert au Tribunal de grande instance de N’Djaména. La première audience a permis aux parties de présenter leurs éléments de preuve au juge, avant d’être renvoyée au 18 septembre.

Puis, le juge Yenan Timothée a convoqué l’Autorité de régulation des communications électroniques et postes (Arcep) à la barre, les avocats d’Airtel et Tigo ayant rejeté la responsabilité de la suspension sur les autorités tchadiennes.

Selon eux, c’est l’État, à travers l’Arcep [Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes ] qui leur aurait donné l’ordre de restreindre l’accès à l’Internet.

Le 4 octobre 2018, le verdict est tombé : vice de procédure. « Le juge a dit qu’on a qualité à ester, mais on n’a pas raison », explique Me Fréderic Nanadjigué à SciDev.Net.

Coïncidence ou pas, le lendemain de ce verdict, le 5 octobre, l’entreprise de téléphonie mobile Airtel, a réduit le prix de l’accès à l’Internet. Désormais, avec 1 500 F CFA, les Tchadiens ont accès à 1 GB de données pour se connecter et peuvent acheter 7 GB de transfert de données à 12.000 F CFA. Puis la société Tigo en a fait de même. Un petit soulagement pour les internautes…

Internet sans frontières

Parallèlement, l’ONG Internet Sans Frontières agit aussi à travers plusieurs recours. L’organisme promeut la libre circulation des informations et des connaissances, la défense de la liberté d’expression et la lutte contre toutes les formes de censure sur les réseaux connectés. Elle était très peu connue des Tchadiens avant 17 avril 2018, date de la création d’un bureau au Tchad. L’ONG est sortie de l’ombre depuis la désignation à sa tête d’Abdelkerim Yacoub Koundougoumi, un jeune activiste tchadien.

Son plan d’action est simple : la distribution de réseaux VPN, la saisine du conseil constitutionnel par les membres d’ISF Tchad et la campagne #Maala Gatétou, qui s’est déroulée le 19 janvier 2019 sur les réseaux sociaux.

« La campagne #Maala_Gatétou est la suite logique de plusieurs initiatives qui ont été prises par les internautes tchadiens et par la représentation d’Internet sans frontières au Tchad pour combattre la censure des réseaux sociaux dans le pays, la cherté de l’accès à l’internet au Tchad, la qualité médiocre d’e l’accès à l’Internet et des services des fournisseurs d’accès à l’Internet qui ne font pas l’effort pour déployer les infrastructures nécessaires pour offrir aux internautes tchadiens, un accès à une bande passante conforme aux normes internationales », confie le représentant d’ISF Afrique centrale.

L’acte 2 de la mobilisation #Maala_Gatétou, qui consiste à mettre les citoyens en action se prépare déjà, selon Abdelkerim Yakoub Koundougoumi, responsable Afrique Centrale d’ISF. « Cela s’appelle tintamarre téléphonique. On va demander aux Tchadiens d’envoyer des mails à toutes les boîtes mail des différents ministères, à des députés, etc. On est dans une optique de guérilla citoyenne », renchérit-il. En attendant, les Tchadiens continuent de se connecter grâce à leur plan B, les VPN, et de se mobiliser…

Une grande conférence-débat est ainsi prévue aujourd’hui au Centre d’études et de formation pour le Développement de N’Djamena, à l’initiative d’ISF Tchad et des organisations de la société civile, sur le thème « Un an de censure des réseaux sociaux au Tchad : Quelle solution pour sortir de l’impasse ? »

Victoria Remadji

(Source : SciDev, 28 mars 2019)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2081/2244 Régulation des télécoms
  • 173/2244 Télécentres/Cybercentres
  • 1555/2244 Economie numérique
  • 810/2244 Politique nationale
  • 2244/2244 Fintech
  • 253/2244 Noms de domaine
  • 816/2244 Produits et services
  • 697/2244 Faits divers/Contentieux
  • 365/2244 Nouveau site web
  • 2155/2244 Infrastructures
  • 810/2244 TIC pour l’éducation
  • 90/2244 Recherche
  • 121/2244 Projet
  • 1397/2244 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 871/2244 Sonatel/Orange
  • 795/2244 Licences de télécommunications
  • 133/2244 Sudatel/Expresso
  • 460/2244 Régulation des médias
  • 600/2244 Applications
  • 494/2244 Mouvements sociaux
  • 762/2244 Données personnelles
  • 60/2244 Big Data/Données ouvertes
  • 295/2244 Mouvement consumériste
  • 179/2244 Médias
  • 321/2244 Appels internationaux entrants
  • 692/2244 Formation
  • 45/2244 Logiciel libre
  • 840/2244 Politiques africaines
  • 408/2244 Fiscalité
  • 83/2244 Art et culture
  • 284/2244 Genre
  • 835/2244 Point de vue
  • 479/2244 Commerce électronique
  • 699/2244 Manifestation
  • 156/2244 Presse en ligne
  • 62/2244 Piratage
  • 102/2244 Téléservices
  • 453/2244 Biométrie/Identité numérique
  • 150/2244 Environnement/Santé
  • 156/2244 Législation/Réglementation
  • 167/2244 Gouvernance
  • 838/2244 Portrait/Entretien
  • 72/2244 Radio
  • 343/2244 TIC pour la santé
  • 133/2244 Propriété intellectuelle
  • 29/2244 Langues/Localisation
  • 504/2244 Médias/Réseaux sociaux
  • 921/2244 Téléphonie
  • 95/2244 Désengagement de l’Etat
  • 488/2244 Internet
  • 57/2244 Collectivités locales
  • 188/2244 Dédouanement électronique
  • 498/2244 Usages et comportements
  • 512/2244 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2244 Audiovisuel
  • 1349/2244 Transformation digitale
  • 191/2244 Affaire Global Voice
  • 75/2244 Géomatique/Géolocalisation
  • 146/2244 Service universel
  • 330/2244 Sentel/Tigo
  • 87/2244 Vie politique
  • 726/2244 Distinction/Nomination
  • 17/2244 Handicapés
  • 336/2244 Enseignement à distance
  • 319/2244 Contenus numériques
  • 292/2244 Gestion de l’ARTP
  • 89/2244 Radios communautaires
  • 805/2244 Qualité de service
  • 212/2244 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2244 SMSI
  • 224/2244 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1274/2244 Innovation/Entreprenariat
  • 653/2244 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2244 Internet des objets
  • 85/2244 Free Sénégal
  • 165/2244 Intelligence artificielle
  • 97/2244 Editorial
  • 9/2244 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous