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Surtaxe appels entrants en Guinée : le vécu amer des opérateurs

vendredi 14 octobre 2011

Plusieurs journaux se sont intéressés cette semaine à l’expérience des opérateurs en Guinée après la mise en place de la surtaxe sur les appels entrants et l’introduction de Global Voice Group comme « partenaire technique » pour le contrôle. Un coup de projecteur sur l’expérience « catastrophique » de la Guinée, suite justement à une mission de benchmarking de l’ARTP du Sénégal pour s’inspirer d’un modèle qui est loin de faire ses preuves. Petit florilège...

Mécomptes de la surtaxe sur les appels entrants : Les chiffres du mal

Le Sénégal court un risque de choper le syndrome qui mine le secteur des télécommunications de la République de Guinée, un pays qui a commencé le mois de septembre 2009 à appliquer la surtaxe sur les appels internationaux entrants avec l’arrivée de Global Voice Group (Gvg). Deux ans après la mise en œuvre de cette politique, la Guinée enregistre des pertes sèches, les opérateurs de téléphonie étouffent et les consommateurs trinquent. Les chiffres dévoilés par les opérateurs donnent les frissons et font subodorer le pire. Ils témoignent du désastre créé par l’institution de la surtaxe par l’Etat d’exception alors dirigée par la Junte militaire conduite par Moussa Dadis Camara.

Depuis l’instauration de la surtaxe des appels entrants, tous les cinq opérateurs de téléphonie de Guinée (Sotelbi, Areeba, Orange, Cellcom et Intercel) disent enregistrer une importante perte de volume d’appels entrants, alors que le taux de pénétration du téléphone suit une courbe ascendante pour se retrouver à 3%. Le cas d’Orange Guinée inquiète son Directeur général Alassane Diène. Il brandit les statistiques pour faire constater « l’ampleur du mal » que constitue la surtaxe sur les appels entrants. Selon lui, le volume d’appels de tous les opérateurs a chuté d’un peu moins de 50%. Pour Orange Guinée la situation est dépeinte comme alarmante : « Avant cette taxe, la terminaison vers la Guinée était de 0,16 dollars, représentant 80 francs Cfa), indique M. Diène. Maintenant, avec Gvg, l’Etat a ajouté 0,12 ; ce qui passe à 0,28 dollars. Il n’y a pas eu de concertations. »

Avec l’augmentation du tarif, le volume des appels entrants a chuté de 40% pour tous les opérateurs. En septembre 2009, Orange Guinée, filiale de France Télécoms, totalisait un volume d’appels mensuel de 8 millions de minutes pour un parc de 520 mille clients. A la date du 30 septembre 2011, le parc clients d’orange Guinée est multiplié par deux et demi pour se chiffrer à précisément 1 million 300 mille clients. Mais, il ressort des documents présentés par Alassane Diène cette hausse très sensible du nombre de clients, le volume du trafic international entrant reste toujours à ...8 millions de minutes par mois. A son avis, cette situation s’explique par l’arrivée de Gvg qui a encouragé la fraude (voir pailleurs) et freiné l’évolution de la hausse du parc, on se serait trouvé aujourd’hui à environ 12 millions de minutes par mois ».

La situation alarmante décrite par Orange Guinée, avec l’instauration de la taxe sur les appels entrants, est pire chez le leader dans téléphonie en Guinée, Areeba avec ses 38% des parts de marché. Son responsable de l’interconnexion du trafic entrant, Oumar Diallo, se rappelle avec « nostalgie et amertume » de la croissance déjà perdue du volume d’appels entrants. Selon lui, avant l’institution de la surtaxe, Areeba faisait 500 mille minutes d’appels entrants par jour, soit environ 12 millions de minutes par mois. Mais depuis le mois de septembre 2009, regrette-t-il, « nous sommes tombés à 140 000 minutes par jour avec un parc clients qui a doublé ». Ses inquiétudes sont d’autant plus grande que « cette tendance baissière va s’accentuer ».

En écho, résonnent les alertes chiffrées et les mises en garde lancées par la Sonatel sur les conséquences qui pourraient s’avérer désastreuses sur le secteur porteur des télécoms suite à l’instauration, par l’Etat, d’une surtaxe sur les appels entrants au Sénégal. Un appel qui sonne dans le vide ...au Palais.

Ndiaga Ndiaye

(Source : L’Observateur, 14 octobre 2011)

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