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Souleymane Ndiaye, président Eco Citoyen, sur la hausse des tarifs : « la Sonatel n’a plus rien de national »

samedi 25 juillet 2020

Depuis deux jours maintenant, la décision très controversée et unilatérale de l’opérateur Orange a fait sortir de leurs gonds les usagers. Le tollé suscité ne laisse pas indifférents les dirigeants du mouvement consumériste. Joint au téléphone, Souleymane Ndiaye, président de Eco Citoyen, s’insurge contre la décision non sans appeler l’Etat à plus de fermeté et d’initiatives vis-à-vis du capital étranger. Il l’invite par ailleurs à créer un quatrième opérateur qui sera national au moment où la Sonatel montre de jour en jour qu’elle n’est plus sénégalaise.

Comme tous les usagers de l’opérateur Orange, Souleymane Ndiaye exprime son étonnement quant à la décision unilatérale de changer les tarifs adoptés jusque-là : « Nous avons été extrêmement surpris par la décision de Orange. Au moment où on pensait toucher un dividende numérique tel que souhaité par le chef de l’Etat pour que le secteur soit l’un des moteurs de notre croissance, voilà que l’opérateur nous ramène à plusieurs années en arrière. On s’attendait à la place à une universalisation de l’accès aux TICS et non à une mesure qui ne reflète qu’une soif inextinguible de faire du gain ». Le président de l’association consumériste Eco Citoyen, très au fait des agissements de l’entreprise, espère juste que cette mesure n’a pas été décidée « pour renflouer les caisses de Orange par rapport à l’emprunt obligataire » qu’il a obtenu il y a quelques semaines.

Réagissant sur le changement des forfaits, le président de Eco Citoyen n’y va pas avec le dos de la cuillère et parle d’ « aberration » au vu de l’énorme différence tant entre les nouveaux prix et les anciens qu’au niveau des volumes proposés. Selon lui, cela est d’autant moins acceptable qu’avec des sommes pratiquement inférieures, les autres opérateurs proposent mieux et plus ; cependant Orange use et abuse de sa position dominante. « Aujourd’hui, les dirigeants sénégalais doivent nous rendre compte et qu’on situe les responsabilités des uns et des autres, parce que la Sonatel était un patrimoine national. Mais au fil des années, on a constaté que le statut « national » de l’entreprise a presque disparu parce que Orange a cannibalisé la Sonatel au profit de France Télécom, Orange France », explique-t-il.

Souleymane Ndiaye qui se pose des questions du comment on est arrivé à cette situation estime qu’il est plus qu’urgent de penser à bâtir une entreprise nationale. A l’en croire : « quand vous dirigez un pays, qu’on vous confie les deniers publics, vous devez les gérer de façon idoine. Mais prêter les flancs au niveau des textes de privatisation, au niveau de l’encadrement juridique pour qu’enfin de compte des gens mal intentionnés et beaucoup plus outillés puissent donc mettre la main sur les biens publics est inadmissible ».

Depuis quelques années, la Sonatel qui était l’archétype des sociétés nationales, commence à échapper au contrôle de l’Etat pour tomber entre les mains de la France : « Dans tous les pays du monde, il est admis qu’on ne brade pas les bijoux de famille. Et les bijoux de famille, ce sont nos entreprises nationales dont le fleuron était la Sonatel. Malheureusement, le constat est que cette entreprise ne nous appartient plus. Elle n’a plus rien de nationale ».

Devant cette donne, il urge pour l’Etat du Sénégal de recourir à des solutions souveraines pour assurer la protection et la jouissance du consommateur. Tout dois ainsi être mis en oeuvre pour mettre fin au diktat de l’opérateur Orange et d’après Souleymane Ndiaye, cela passe nécessairement par le renforcement des prérogatives de l’Agence de régulation des Télécommunications et Postes : « il faudrait aujourd’hui, encore une fois, que les tenants du pouvoir aillent au-delà de toutes considérations et affichent un patriotisme fort pour que nos organes de régulation comme l’ARTP, soient fortifiés. Dans ce genre de situation, l’organe de régulation doit pouvoir réagir non pas en rappelant à l’ordre ou en condamnant mais surtout prenant des sanctions à la hauteur des forfaits. Même si l’entreprise se targue de faire beaucoup pour la RSE, ce n’est qu’une part infime de ce que les consommateurs lui versent ».

A côté de cette solution, d’autres pistes sont encore à explorer pour diversifier l’offre et mettre sur pied une société bien sénégalaise. Puisque Orange échappe quasiment à notre contrôle et est devenue en quelque sorte une entreprise étrangère, l’urgence est de créer une entreprise nationale dans le sens littéral du terme. Ce quatrième opérateur encouragé par l’Etat du Sénégal pour les Sénégalais ne pourra que soulager les consommateurs. « Aujourd’hui il nous faut une véritable entreprise nationale de Télécommunications. Pour cela, on peut recourir à la Sénélec qui a le plus grand réseau de fibre au Sénégal », déclare-t-il, non sans ajouter que « l’ADIE a montré depuis plusieurs années sa compétence en matière de développement de l’informatique, du numérique et des télécoms. C’est pourquoi nous exhortons l’Etat à voir comment mettre en place un quatrième opérateur purement national avec un actionnariat populaire grâce à ce patrimoine de la Sénélec en matière de fibres et les ressources de l’ADIE ».

En attendant que tout ceci soit mis en oeuvre, pour le grand bonheur des consommateurs, Souleymane Ndiaye invite les consommateurs qui le peuvent à à prendre leur responsabilité. La concurrence est donc la solution immédiate même si le président d’Eco Citoyen reconnait la difficulté d’une telle mesure à cause de la non couverture par certains opérateurs du territoire national. En cela, il invite l’ARTP à rappeler à l’ordre les opérateurs quant à l’application des termes de leurs cahiers de charges : « L’ARTP doit les obliger à respecter scrupuleusement leurs cahiers de charges. Et c’est à l’Etat de lui donner les moyens coercitifs pour pouvoir exiger que tout opérateur qui est sur le sol sénégalais remplisse fidèlement ce pour quoi on lui a accordé les licences ».

Aababacar Gaye

(Source : SeneNews, 25 juillet 2020)

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