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Sonatel SN : Une valeur sûre sous tension

lundi 12 décembre 2011

Introduit le 2 octobre 1998 à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) de l’UEMOA à Abidjan, au cours de 22 000 FCfa, le titre phare du marché boursier régional a culminé à 175 000 FCfa au cours des années avant de décliner, depuis le début de l’année 2011. S’il figure toujours au palmarès des cinq titres les plus actifs et au rang des titres les plus échangés sur le marché d’Abidjan, l’action Sonatel fait tout de même les frais d’une conjoncture politicienne qui risque d’avoir la peau de l’entreprise la plus dynamique et la plus rentable du pays.

Au moment de la privatisation, l’action Sonatel était cédée à 10.500 FCfa aux employés, à 17.500 FCfa aux particuliers et 19.500 FCfa aux acheteurs institutionnels. A la dernière séance de cotation de la Bourse régionale des valeurs mobilières(Brvm), le vendredi 9 décembre 2011, le titre Sonatel SN a coté à 120.000 FCfa pour un volume de seulement 2641 titres échangés et pour une valeur de 316 920 000 FCfa. Dans l’absolu, il reste le titre le plus haut du marché et le deuxième titre le plus échangé. Mais force est de constater que la valeur de l’action Sonatel SN a fortement décliné et ce depuis le mois de février 2011. En fait, entre le 1er janvier et le 30 septembre 2011, le cours de l’action Sonatel a baissé de 161.000 francs Cfa à 122.000 francs Cfa soit près de 30,8 %. Et ça continue, contrairement aux prévisions des analystes de Cgf Bourse qui, il y a peu, étaient « convaincus » que le titre Sonatel reviendrait à la hausse, arguant que les analystes indépendants soutiennent que celui-ci est actuellement sous-évalué et que son cours devrait se situer autour de 170 000 FCfa.

Intérêts du moment

En attendant, la chute de l’action est constante et pour cause. Tous les ingrédients sont réunis pour tirer vers le bas la Sonatel et partant, la Brvm dont l’activité n’arrive pas non plus à décoller. D’abord la crise post électorale en Côte d’ivoire, notamment la fermeture pendant plusieurs mois du système bancaire ivoirien ; ensuite la crise financière internationale et ses conséquences sur le volume des transactions ; enfin et surtout, le conflit qui prévaut entre l’Etat sénégalais et la Sonatel relativement à l’affaire dite des « appels entrants » qui a fini d’ « apeurer » les petits porteurs qui, ont décidé de liquider une partie de leur portefeuille afin d’anticiper sur une probable baisse du cours de l’action Sonatel. Des petits porteurs qui, en fait, ont suivi dans ce contexte le comportement de certains investisseurs institutionnels notamment les fonds d’investissement étrangers qui ont liquidé « momentanément » leur position, anticipant sans doute les perspectives incertaines sur les résultats 2011 de l’entreprise sénégalaise de télécoms.

Certes au 1er semestre 2011, la Sonatel a réalisé un chiffre d’affaires de 312 milliards de FCfa soit une hausse de 5,76% par rapport à la même période en 2010 où elle était à 295 milliards de FCfa. Cette progression du chiffre d’affaires pourrait n’être que la résultante de la suspension intervenue en 2010, des articles 6 à 11 du décret 2010-1524 du 19 novembre 2010 instituant la surtaxe de 141,03 FCfa par minute à laquelle étaient soumis les appels entrants depuis août 2010. Or, depuis, l’Etat sénégalais a remis ça et la probabilité est forte qu’un tel contexte impacte négativement le résultat de l’entreprise dont le profil de société cotée a jusqu’ici séduit les fonds d’investissement étrangers qui s’intéressent aux valeurs sûres du continent africain.

L’environnement dans lequel évolue la société apparaît ainsi crucial pour maintenir ou accroître ses performances. Or, le bras de fer que l’Etat sénégalais a entrepris contre la Sonatel et contre toute logique, apparaît également comme une volonté d’affaiblir l’entreprise et est de nature à contrecarrer les performances salutaires de celle-ci.

Pour le rappeler, après avoir enregistré un record de valeur de transaction réalisée en une seule séance de cotation : près de 16 milliards de FCfa échangés le 26 août 2006, le titre Sonatel a fait son entrée en juillet 2007 dans l’indice AI40, composé des 40 meilleures sociétés cotées dans 9 Bourses africaines et publié par le cabinet londonien Africa Investor. Par ailleurs, un des fonds d’investissement le plus dynamique en Afrique soutenait il y a peu que, dans un contexte de stabilité politique et monétaire, le prix de l’action Sonatel devrait même être valorisé à 250 000 FCfa par action. Valeur phare de la BRVM dont elle représente entre 40 % et 50 % de la capitalisation boursière selon les années, l’action Sonatel qui tient la dragée haute à une trentaine de sociétés ivoiriennes à la Brvm, passe, aux yeux de certains investisseurs à la recherche de valeurs refuge, de loin devant le Nigeria et le Ghana.

De surcroît, voila une entreprise qui pèse bon an mal an 25% du PIB du Sénégal et fournit 12% des recettes fiscales de l’Etat du fait de performances que ni les ICS(Industries chimiques du Sénégal) ni la Sar (Société africaine de raffinage), jadis fleurons de l’économie sénégalaise, ne sont plus en mesure d’afficher. En cherchant vaille que vaille à la fragiliser voire à la faire disparaître, après avoir tenté en 2009 de se délester de 9% de ses parts au profit de France Télécom qui détient 42% du capital de Sonatel, l’Etat sénégalais et ses conseillers douteux mettent plutôt plus que moins en avant, leurs propres intérêts du moment au détriment de la seule valeur sûre de notre économie.

Malick Ndaw

(Source : Sud quotidien, 12 décembre 2011)

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