Si les dirigeants de l’Intersyndicale n’ont rien pu faire pour empêcher le Conseil d’administration de la Sonatel de décider de la mutation de l’Alizé rouge pour le carré Orange, ils se félicitent néanmoins d’avoir obtenu un compromis : « Nous sommes parvenu, explique Ibrahima Kanté du Syts, à faire en sorte que France Telecom paie tous les coûts afférents à la campagne de communication dans et hors du Sénégal, pour 2006 et 2007 : environ deux milliards de francs Cfa. »
« Ce compromis unique dans les annales du groupe » ne convient cependant pas totalement aux représentants des salariés de l’opérateur en téléphonie. En effet, les syndicats dénoncent les conditions de France Telecom, en ce qui concerne les taxes, fixées à hauteur de 1,6% du chiffre d’affaires de la société, soit quasiment 1,6 milliard de francs Cfa, requises par l’entreprise française pour avoir le droit d’emprunter le nom d’Orange. « Nous n’avons pas à payer ces droits, car nous ne sommes pas une entreprise moribonde qui a besoin de France Telecom », explique Kabou Guèye, le président de la Sntpt. « Au contraire, ajoute-t-il, quand Zidane porte un maillot on le paye pour le porter. »
La bonne santé de l’entreprise de téléphonie, « connaissant une croissance à deux chiffres », a d’ailleurs été à plusieurs reprises, évoquée au cours du point de presse. « Nous avons la chance de posséder une entreprise qui marche bien, clame Ibrahima Konté, et nous nous devons de défendre le label Sonatel face à l’impérialisme des décisions françaises. » Une croyance en leur entreprise et une volonté de lutter contre les impositions de France Telecom qui pousse aussi les syndicats à revendiquer la renégociation des « managements fees ». Une taxe annuelle représentant encore 1,6% du chiffre d’affaires, couvrant les frais d’assistances prodigués par France Telecom en ce qui concerne le marketing et branche mobile, que les syndicats jugent peu efficiente. « Aujourd’hui, nous avons d’énormes capacités dans ces domaines. Les responsables des deux branches en cause sont sénégalais », avance Kabou Guèye.
Au fond, c’est France Telecom et son action générale qui sont remises en cause. « Le bilan de notre col-laboration avec France Telecom est négatif. Les baisses de tarifs se font toujours à l’international, par exemple, et nous avons sans cesse des problèmes avec les équipements que l’on nous impose », explique Kabou Guèye. Et, insistant sur l’indépendance de l’entreprise dans le capital de laquelle France Telecom n’est pas majoritaire, il profite de ce point de presse pour en appeler l’Etat, mais aussi des consommateurs sommés de ne pas abandonner leur « opérateur historique », à un « patriotisme d’entreprise ». Ainsi, si les représentants du personnel démontrent une certaine reconnaissance envers les pouvoirs publics et l’administrateur pour avoir fait, en quelque sorte, plier France Telecom, le changement de façade est difficile à avaler. « Nous pensons que c’est une erreur de changer de marque alors que nous sommes en pleine croissance et que les Sénégalais s’étaient habitués à Alizé », déclare Ibrahima Kanté. Cependant, ajoute M. Guèye « sur de telles réformes qui ne mettent pas en jeu notre pouvoir d’achat, nous laissons la décision à Cheikh Tidiane Mbaye ». Même si, déplore-t-il, « c’est la première fois que la Sonatel fait passer une réforme sans ses travailleurs ».
Régis CROIZER
(Source : Le Quotidien, 20 mai 2006)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000