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Société générale vs Orange : la bataille des paiements en Afrique

lundi 3 décembre 2018

Sous la pression d’Orange Money, la banque rouge et noire veut dynamiser le développement de sa propre solution de monnaie électronique en Afrique, Yup. Pour les particuliers mais aussi les entreprises.

L’opposition est frappante dans sa parfaite symétrie. Orange Bank, a confirmé le 30 novembre n’avoir engrangé en France que 200.000 clients, un an après son lancement. Le groupe de télécoms peine à s’implanter dans l’univers des banques en ligne, dominé par Boursorama, filiale de la Société générale.

En Afrique, c’est l’inverse : la Société générale a martelé, les 29 et 30 novembre, à Dakar, son intention de jeter toute son énergie à développer son portefeuille de monnaie électronique sur mobile, baptisé Yup. Objectif : ne pas se laisser enterrer par Orange Money, solidement implanté sur le continent africain. « La création de Yup en 2016 reposait sur cette question : ne risquons-nous pas de voir des flux monétaires importants nous échapper  ?, rappelle Alexandre Maymat, responsable Afrique-Méditerranée et Outre-Mer à la Société générale. Les comptes bancaires pouvaient ainsi se trouver à l’origine de certains flux - par exemple l’envoi d’argent par un cadre de Dakar à sa mère, dans un village éloigné  ; mais ce transfert se terminait grâce à d’autres opérateurs que nous. » En l’occurrence, bien souvent, Orange Money.

Pour reprendre la main, Yup a depuis été implanté au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Burkina-Faso. La jeune structure y revendique quelque 300.000 clients. Et Frédéric Oudéa, directeur général de la Société Générale, a réaffirmé qu’il comptait atteindre un total d’un million de clients en Afrique d’ici 2020. Cette bataille est loin d’être gagnée. Pour le seul Sénégal, Orange Money revendique 4 millions d’inscrits et 1,9 million de comptes véritablement actifs, ayant donné lieu à des opérations au cours des trente derniers jours.

"Une banque rhabillée opérateur mobile"

" Orange Money est clairement le service le plus demandé ", confirme Rhierno Niang, qui tient une boutique télécoms et photocopies à la sortie du port des ferries, à Dakar. Les petits commerçants, souvent issus du secteur informel, viennent déposer ici une poignée de billets, plusieurs fois par jour, afin d'enregistrer cet argent sur leur compte mobile. Puis pour payer une facture avec ces quelques revenus. " Les fonctionnaires du port, qui sont en partie payés via Orange Money, viennent aussi retirer de l'argent chez moi, explique Rhierno Niang. Yup est moins demandé, mais cela décolle doucement. Le produit est plus compliqué et il va falloir bien l'expliquer aux clients comme aux revendeurs. "

La Société générale fait précisément de sa palette de services plus large un élément de différenciation. " Yup est une banque rhabillée en opérateur mobile ", résume Matthieu Vacarie, directeur général de la jeune société. Il ambitionne ainsi d'étendre la dématérialisation bancaire jusqu'aux entreprises, en permettant par exemple à Nestlé de verser les salaires de ses employés en Afrique directement sur Yup. Dans la filière cacao, en Côte d'Ivoire, des négociations sont en cours avec un géant de l'agro-alimentaire pour organiser les paiements tout au long de la chaîne, de la coopérative jusqu'aux petits producteurs individuels. Autre utilisation  : Action contre la Faim pourrait diffuser son aide financière sur des comptes Yup, via les téléphones mobiles, jusqu'aux régions les plus reculées.

Large couverture africaine

Yup va s'étendre rapidement à d'autres pays  : au Ghana, où les opérations montent actuellement en puissance  ; en Guinée-Conakry, où le lancement est prévu le 10 décembre  ; puis à Madagascar et au Mozambique. " Au total nous compterons 8 pays d'Afrique Subsaharienne au début 2019 ", explique Matthieu Vacarie. " Il ne s'agit que d'une première étape, continue Philippe Heim, directeur général délégué de la Société générale en charge de la banque de détail à l'international. Nous avons vocation à développer Yup à terme dans tous les pays d'Afrique où nous opérons. " Soit un total de 19 nations.

Avantage  : le déploiement de ce service est réalisé à coût limité. Après 20 millions d'euros d'investissement initial, chaque nouveau pays demande la mobilisation de 5 millions d'euros. Un montant facile à rentabiliser.

Cette démonstration de force n'impressionne pas outre mesure Orange Money. " Dans ce marché en fort développement, il y a de la place pour tout le monde ", explique Rama Diallo Shagaya, directrice Orange Finance Mobile au Sénégal. Elle tient en outre, dans ses cartons, de nombreux projets de développements  : partenariats pour de la micro-épargne, des petits crédits, de l'assurance au quotidien… Au point qu'il sera difficile, de distinguer demain, en Afrique, les opérateurs télécoms des banques. Et inversement.

L’opposition est frappante dans sa parfaite symétrie. Orange Bank, a confirmé le 30 novembre n’avoir engrangé en France que 200.000 clients, un an après son lancement. Le groupe de télécoms peine à s'implanter dans l’univers des banques en ligne, dominé par Boursorama, filiale de la Société générale.

En Afrique, c’est l'inverse : la Société générale a martelé, les 29 et 30 novembre, à Dakar, son intention de jeter toute son énergie à développer son portefeuille de monnaie électronique sur mobile, baptisé Yup. Objectif  : ne pas se laisser enterrer par Orange Money, solidement implanté sur le continent africain. « La création de Yup en 2016 reposait sur cette question  : ne risquons-nous pas de voir des flux monétaires importants nous échapper  ?, rappelle Alexandre Maymat, responsable Afrique-Méditerranée et Outre-Mer à la Société générale. Les comptes bancaires pouvaient ainsi se trouver à l’origine de certains flux - par exemple l’envoi d’argent par un cadre de Dakar à sa mère, dans un village éloigné  ; mais ce transfert se terminait grâce à d’autres opérateurs que nous. » En l’occurrence, bien souvent, Orange Money.

Pour reprendre la main, Yup a depuis été implanté au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Burkina-Faso. La jeune structure y revendique quelque 300.000 clients. Et Frédéric Oudéa, directeur général de la Société Générale, a réaffirmé qu’il comptait atteindre un total d’un million de clients en Afrique d’ici 2020. Cette bataille est loin d’être gagnée. Pour le seul Sénégal, Orange Money revendique 4 millions d’inscrits et 1,9 million de comptes véritablement actifs, ayant donné lieu à des opérations au cours des trente derniers jours.

Une banque rhabillée opérateur mobile"

« Orange Money est clairement le service le plus demandé », confirme Rhierno Niang, qui tient une boutique télécoms et photocopie à la sortie du port des ferries, à Dakar. Les petits commerçants, souvent issus du secteur informel, viennent déposer ici une poignée de billets, plusieurs fois par jour, afin d’enregistrer cet argent sur leur compte mobile. Puis pour payer une facture avec ces quelques revenus. « Les fonctionnaires du port, qui sont en partie payés via Orange Money, viennent aussi retirer de l’argent chez moi, explique Rhierno Niang. Yup est moins demandé, mais cela décolle doucement. Le produit est plus compliqué et il va falloir bien l’expliquer aux clients comme aux revendeurs. »

Grégoire Pinson

(Source : Challenges, 3 décembre 2018)

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INTERNET EN CHIFFRES

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- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
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(Ookla, 31 janvier 2023)


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- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


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(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

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(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

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- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

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