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Sénégal : Politiques et réseaux sociaux : Acharnement ou appropriation ?

dimanche 16 septembre 2018

La campagne présidentielle de 2019 est partie avec une virulence notoire sur les réseaux sociaux. En effet, je me réjouis de voir à quel point les réseaux sociaux jouent un rôle prépondérant dans le changement du paysage politique sénégalais. C’est le signe d’une maturité et d’une prise de conscience de notre société de l’importance de la liberté d’expression. L’espace numérique est devenue une arène supplémentaire de bataille électorale au même titre que la télévision ou la presse papier.

Au Sénégal comme ailleurs, les réseaux sociaux sont des espaces de socialisation où se jouent les enjeux hautement politiques. Si la communication politique, au sens instrumental du terme, peut se résumer au triptyque : faire connaitre, faire aimer, faire agir ; il convient de souligner que les réseaux sociaux sont devenus des lieux où se développent de plus en plus des stratégies de développement et de renforcement du capital socio-pouvoir.

En fait, la prééminence des médias sociaux dans la communication politique au Sénégal s’explique, en grande partie, par le fait que plusieurs grands noms de la politique internationale se sont distingués à travers cette stratégie. On se rappelle en 2008 Obama s’était fait élire en utilisant avec intelligence les réseaux sociaux. Donald Trump y a, à son tour, recouru en mêlant compilation de données (Big Data) et mobilisation des militants sur les réseaux sociaux. Les tweets ravageurs de Donald, qui n’en a pas entendu parler ? Enfin, Emmanuel Macron s’était bien émancipé de l’appareil socialiste pour constituer en marche une force essentiellement organisée et fédérée sur les réseaux sociaux.

Les sénégalais ne sont pas en reste devant cette nouvelle stratégie de communication. Les réseaux sociaux sont devenus le nouveau champ privilégié de l’expression politique de partis peu investis à travers les médias comme PUR. Rappelons que le PUR avait la meilleure stratégie de communication sur internet lors des dernières élections législatives.

Cependant malgré ce contexte, la tendance est à la limitation de la liberté d’expression dans les réseaux sociaux. En effet, nous avons dernièrement assisté à une sortie du nouveau directeur général de la police nationale, le 07 Septembre 2018 à Dakar. Lors de cette sortie, l’actuel DG a annoncé qu’il comptait mettre l’accent sur la répression des infractions commises aux moyens des NTIC dans le but d’accompagner la société vers un cyberespace sécurisé et pacifié. Cette démarche parait maladroite dans un contexte marqué par une domination du pouvoir politique presque dans tous les secteurs.

En fait, critiquer les élus et les autorités par le verbe, l’écrit ou la satire ; les caricaturer ou alerter les populations sur les réseaux sociaux ne doivent pas constituer une dérive dans un état démocratique. La police sénégalaise a d’autres priorités, d’autres urgences telles que la corruption au sein de la police, les bavures, les tueries d’enfants, les meurtres d’étudiants…

A cela viennent s’ajouter, les restrictions de l’article 27 du projet de la loi liberticide portant codes des communications électroniques. Selon cette disposition l’autorité de régulation peut filtrer, surveiller, bloquer ou ralentir l’accès aux applications téléphoniques.

Cette situation nous invite à constater que les réseaux sociaux suscitent beaucoup d’intérêts aussi bien chez le pouvoir que chez l’opposition. Ils sont ainsi conscients que le numérique sera le meilleur allié des candidats à l’élection présidentielle de 2019.

En définitive, les réseaux sociaux sont d’excellents moyens de faire de la politique autrement. Toutefois, ils ne doivent pas faire l’objet d’une appropriation par le pouvoir. La liberté d’expression reste l’un des piliers fondamentaux d’un état démocratique.

Mariame Tity Touré

(Source : Publi Tech Echo, 16 septembre 2018)

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