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Sénégal : L’opération de rachat avortée de Money Gram par le géant Alibaba relance le débat de l’affaire Tigo

jeudi 4 janvier 2018

Les autorités réglementaires américaines se sont opposées mardi au rachat de Money Gram, groupe américain spécialisé dans les transferts d’argent, par le chinois Ant Financial, société financière du géant du commerce en ligne Alibaba. Les deux opérateurs internationaux ont renoncé au gros pactole estimé à 1,2 milliard de dollars, du fait du veto du Comité sur les investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS) ». Pourquoi dans le dossier de rachat de Tigo, l’Etat et le conglomérat d’entrepreneurs nationaux n’appliqueraient-ils pas cette prééminence en faveur du Groupe Wari ?. L’exemple de Money Gram aux USA pose le débat de la préférence nationale. Décryptage de confidentielafrique

La transaction de fusion entre le groupe américain Money Gram et celui du magnat chinois Jack Ma (Alibaba) qui n’a pas été concluante et qui pèse près de 1,2 milliard de dollars, « faute d’avoir obtenu l’approbation obligatoire du Comité sur les investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS) » ouvre une brèche à l’affaire Tigo qui continue à s’étirer dans un méli-mélo indescriptible. Aux USA, l’état qui représente la puissance publique et le Comité sur les investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS) ont bloqué l’opération de fusion entre les deux géants pour des approches commerciales et d’entreprises fermes de souveraineté. L’état américain est très vigilant dans ce type de transactions. Ce qui explique l’échec de cette opération de rachat de Money Gram par Alibaba.

Dans un communiqué commun, les deux groupes ont annoncé qu’ils renonçaient à ce rapprochement de 1,2 milliard de dollars, « faute d’avoir obtenu l’approbation obligatoire du Comité sur les investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS) ».

Ils ont déploré ce refus « malgré des efforts considérables pour répondre aux préoccupations du Comité ». Le rejet de cette opération de fusion entre le groupe américain et celui du magnat chinois Jack Ma est un nouveau signe de l’approche plus dure, en matière commerciale et règlementaire, de l’administration Trump envers la Chine.

L’état sénégalais doit s’inspirer du cas Money Gram-Alibaba

Au Sénégal, plus précisément dans l’affaire de cession de Tigo, l’état sénégalais et les organisations patronales locales doivent privilégier l’option de rachat de l’opérateur Tigo au Groupe Wari en s’inspirant de l’administration américaine soutenue par le Comité sur les investissements étrangers qui vient de mettre fin au rapprochement entre Money Gram et Alibaba. Après surtout la publication du décret présidentiel du 02 août 2017 consacrant la cession de Tigo à Wari, l’état tient bien les cartes en main aujourd’hui au regard de la prééminence industrielle locale qui sied ailleurs. Le cas Money Gram aux USA devra inspirer l’autorité compétente à défendre l’entrepreneur Kabirou MBODJE. Puisqu’elle est détentrice de tous les pouvoirs. Dans l’affaire du rachat de l’opérateur Tigo, si l’état du Sénégal veut bloquer ou accepter une transaction entre privés dans un secteur hautement stratégique, il use de ses moyens pour le faire. Ce blocage d’une des plus grosses opérations entre deux privés, par l’administration américaine est un exemple patent et conséquent pour les gouvernants dans la gestion des intérêts industriels entre privés sous leur pavillon.

« L’environnement géopolitique a considérablement changé depuis que nous avons annoncé la transaction proposée avec Ant Financial il y a près d’un an », a affirmé le directeur général de MoneyGram, Alex Holmes. Ant Financial est contrôlé par Jack Ma, fondateur d’Alibaba, et exploite des services de paiement sur internet et sur mobile. Il visait à s’étendre internationalement avec le rachat de MoneyGram, société basée à Dallas et spécialisée dans le transfert de fonds à l’étranger. Le groupe américain compte environ 1.300 employés. Le CFIUS, un organisme multi-agences placé sous la houlette du Trésor américain, est chargé d’examiner les acquisitions étrangères et peut les faire bloquer pour des raisons de sécurité nationale. En septembre dernier, sur les recommandations du CFIUS, le président Trump s’était opposé au rachat du fabricant de semi-conducteurs Lattice Semiconductor Corporation par un groupe détenu par des actionnaires chinois, le fonds d’investissements Canyon Bridge Fund. M. Trump avait invoqué « un risque pour la sécurité nationale » lié à des transferts potentiels de propriété intellectuelle sur des semi-conducteurs. Pékin avait aussitôt exprimé ses « vives inquiétudes », réclamant « un traitement équitable » pour ses firmes et dénonçant un veto à des fins « protectionnistes ». Dans le cas du rachat de MoneyGram, les autorités américaines avaient, selon des informations de presse, des inquiétudes sur la sécurité des données personnelles ainsi que sur le contrôle des transactions vis-à-vis du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme. Les deux groupes ont néanmoins fait état de leur intention de poursuivre des « coopérations stratégiques » entre eux, en Chine comme aux Etats-Unis ainsi que dans d’autres marchés asiatiques comme l’Inde ou les Philippines. Les investissements chinois aux Etats-Unis ont fortement progressé ces dernières années, totalisant 46 milliards de dollars l’an dernier, alors que Pékin encourageait ses entreprises à s’assurer à l’étranger des technologies et de nouveaux marchés. Mais depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, Washington se montre bien plus réticent envers les acquisitions chinoises. Le président milliardaire dénonce volontiers le déséquilibre des échanges commerciaux sino-américains et les Etats-Unis multiplient les enquêtes sur les pratiques commerciales du régime communiste, accusé d’avantager ses entreprises. D’autres projets de rachats chinois aux Etats-Unis restent suspendus à l’examen du CFIUS, dont l’acquisition de l’assureur américain Genworth Financials par le Chinois Oceanwide Holdings pour 2,7 milliards de dollars, une opération dévoilée dès octobre 2016.

Pierre René et Hippolyte Gourmantier

(Source : Confidentiel Afrique, 4 janvier 2018)

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