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#SenStopEbola : les blogueurs du Sénégal en guerre contre le virus sur Facebook

samedi 13 septembre 2014

Au pays de la Téranga, la lutte contre le virus Ebola se mène sur tous les fronts, notamment sur les réseaux sociaux. Un collectif de jeunes blogueurs au Sénégal a créé une page Facebook intitulée #SenStopEbola pour mener des campagnes de prévention auprès des populations. Une initiative qui a rencontré un franc succès auprès des internautes, mais aussi de nombreuses personnalités, notamment le chanteur Youssou Ndour, qui a soutenu l’initiative. Charles Vieira Sanches, l’un des initiateurs du mouvement, explique à Afrik.com ses ambitions.

Le Sénégal n’a connu pour le moment qu’un cas d’Ebola. Il s’agissait d’un jeune voyageur guinéen qui est désormais guéri. Mais pour tous ceux qui veulent s’impliquer dans la lutte contre le virus, pas question de dormir sur ses lauriers. C’est le cas des blogueurs du mouvement Sen stop Ebola, créé sur Facebook. Sen Stop Ebola compte plus de 7 000 adhérents. Le mouvement a été soutenu par de nombreuses personnalités comme Youssou Ndour, mais aussi le ministère de la Santé. Parmi ses initiateurs, Charles Vieira Sanches, chargé de programme senior au bureau régional à Dakar. Il travaille dans le domaine des Technologies de l’information et de la Communication (TIC), des nouveaux médias et de l’audiovisuel. C’est également un blogueur actif sur les réseaux sociaux et membre de la communauté des blogueurs du Sénégal. Il anime un blog sur Medium@carlitolwanda, où il analyse l’impact des TIC dans nos vies ainsi que sur la manière dont les nouveaux médias impactent sur les droits humains.

Afrik.com : Pouvez-vous nous raconter comment est né le mouvement Sen Stop Ebola ?

Charles Vieira Sanches : Sen Stop Ebola est une initiative citoyenne qui est née presque spontanément après la déclaration du premier cas de la maladie à virus Ebola entré au Sénégal avec le séjour de ce jeune Guinéen qui est maintenant guéri. Il faut dire que nous réfléchissions déjà depuis quelques temps à la contribution que pouvait être la nôtre en tant que cyberactivistes ayant une certaine influence sur les réseaux sociaux. Donc quand le cas s’est déclaré, nous avons tous convenu de nous rencontrer dès le lendemain pour voir ce que nous pouvions faire dans la riposte à apporter. Le web 2.0 est un média à part entière qui introduit une dimension d’émancipation citoyenne dans la circulation de l’information. C’est cette opportunité que nous avons voulu saisir pour parler aux communautés.

« La solidarité et l’idée d’unité du continent ébranlées »

Afrik.com : Concrètement quels sont vos objectifs ?

Charles Vieira Sanches : #SenStopEbola a pour objectif de sensibiliser au maximum en amont les populations sur les mesures d’hygiène qui permettent de lutter contre la maladie à Ebola, de relayer l’information officielle pour dissiper les malentendus et les rumeurs qui sont néfastes, de permettre aux gens de faire le point sur la situation, de partager les bonnes pratiques, tout cela à partir des réseaux sociaux et des outils qu’offrent le web 2.0. D’ailleurs, l’USAID a récemment rappelé, par la voie de son directeur, que mieux informer les populations sur Ebola est la meilleure façon de vaincre la maladie. Maintenant, il y aura tout un passif qu’il faudra traiter à la fin de cette épidémie, nous comptons nous y impliquer. S’il faut continuer à être vigilant au niveau national et à prévenir, il ne faut surtout pas oublier nos sœurs et frères des pays durement affectés par l’épidémie. Je pense à la Guinée, à la Sierra Leone et au Liberia particulièrement. Ils paient singulièrement cher les ravages de cette épidémie de la maladie en raison d’un système et des structures de santé quasi-inexistants. Je suis attristé de voir que la solidarité et l’idée d’unité du continent sont ébranlées. Cependant, si nous nous ressaisissons, elles ne seront pas emportées par Ebola ! Voilà ce que #SenStopEbola va continuer à porter dans les semaines à venir.

Afrik.com : Vous êtes plusieurs blogueurs à être à l’initiative de ce mouvement. Quel est le rôle des autres membres de l’équipe ?

Charles Vieira Sanches : Nous avons, en tant que communauté, une démarche assez flexible. Il faut dire que Cheikh Fall coordonne en général le réseau des blogueurs, mais pour cette campagne, la communauté a bien voulu confier la coordination à ma modeste personne. J’en suis très honoré d’autant qu’il y a des femmes et des hommes de valeur au sein du réseau, tous des professionnels impliqués et influents. Mais c’est un travail d’équipe où chacun apporte sa touche en termes de veille, de conseil, d’engagement. C’est cela aussi qui a permis le succès de la campagne #SenStopEbola. Je pense à Moussoukoro Diop, Sadikh Ndiaye, Amin Niang, Magueye Sow ainsi qu’à tous les autres que je ne pourrai citer individuellement ici.

Afrik.com : Selon vous, votre campagne a-t-elle atteint ses objectifs pour le moment ?

Charles Vieira Sanches : Nous sommes plus de 7 800 à avoir adhéré à #SenStopEbola. Ce chiffre correspondant à peu près au nombre de « like » que nous avons sur le page Facebook Stop Ebola Sénégal. Je crois que la campagne a atteint son objectif, mais il faut continuer à porter le message de la prévention, de la solidarité sanitaire. Il faut aussi dire non à la stigmatisation, non à l’isolement des pays africains entre eux, de l’Afrique par le reste du monde. Tant que Ebola est dans ce continent, ce combat devra être porté par tout le monde. Nous invitons tout le monde à supporter cette cause en mettant sur leur photo de profil sur les réseaux sociaux le badge dédié qui est le signe de leur engagement à ne pas laisser Ebola entrer au Sénégal. Il y a eu aussi une bonne couverture médiatique de SenStopEbola. La presse internationale a très bien couvert cette initiative et c’est dommage que la presse locale ne commence à s’y intéresser qu’après cette couverture mondiale. Le message aussi que nous autres blogueurs cherchons à envoyer est le suivant : « Nous ne devons pas attendre les autres pour nous prendre en main et régler les défis qui se posent à nous ! ».

Vous avez également été soutenus par Youssou Ndour et le ministère de la Santé. Comment cela s’est-il passé ?

Charles Vieira Sanches : Effectivement, beaucoup de personnalités nous ont soutenus : des organisations de la société civile, des personnalités politiques, des artistes en passant par des leaders religieux. Le soutien le plus emblématique reste quand même Youssou Ndour qui nous a même reçu et qui a échangé avec nous sur les enjeux de cette épidémie Ebola. Il a fait montre d’un leadership et d’une vision qui m’ont personnellement impressionné. C’est un monsieur qui aime son pays et son continent et qui, je crois, essaie de trouver des solutions aux problèmes qui se posent. La ministre de la Santé et de l’Action sociale, par la voix de son conseiller en communication, nous a félicité. Ce qui est réellement important pour nous, c’est que les gens puissent être sensibilisés à travers la campagne.

« Au Sénégal, la guerre contre Ebola n’est pas finie »

Afrik.com : Pensez-vous que votre mouvement a eu un impact pour limiter la propagation du virus au Sénégal ?

Charles Vieira Sanches : Pour le moment, il est difficile de répondre à cette question puisque la maladie à virus Ebola est rentrée au Sénégal par le fait d’un porteur qui a traversé la frontière. Identifié, il a pu être pris en charge à temps et a recouvré la santé. Les personnes en contact ont pu aussi être identifiées et sont encore à ce jour sous surveillance. C’était peut-être quelque part, un mal pour un bien. Ce qui nous a permis de tester notre réaction face à cette maladie hautement endémique. Comme je le disais tantôt, s’il n’y pas de traitement effectif, on peut quand même guérir de la maladie à virus Ebola lorsqu’on est très tôt et adéquatement pris en charge. Si quelqu’un est contaminé, pris en charge et les personnes de contact identifiées et isolées, on peut gérer l’épidémie. Il nous faut donc redoubler de vigilance et respecter les règles d’hygiène. Je terminerai donc en disant qu’au Sénégal, une bataille importante est gagnée, mais la guerre contre Ebola n’est pas encore finie.

Assanatou Baldé

(Source : Afrik.com, 13 septembre 2014)

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