Le secteur des Technologies de l’information et de la communication (Tic) double, tous les ans, sa contribution au Pib avec un sous-secteur télécommunication fort. Cette prouesse cache mal les difficultés qui plombent le secteur dans lequel les Petites et moyennes entreprises peinent à se connecter.
Les entreprises du secteur des Télécommunications de l’information et de la communication (Tic) pourront-elles réellement remplir les objectifs fixés par la Stratégie de croissance accélérée (Sca) ? Cette question s’impose après l’état des lieux que l’Organisation des professionnels de l’information et de la communication (Optic) vient de faire sur le secteur. En Assemblée générale ordinaire, ce samedi 6 septembre à Dakar, cette organisation affiliée au Conseil national du patronat (Cnp) a ressorti la kyrielle de maux qui gangrènent le secteur. Cet état de fait s’explique du fait que les grands marchés sont plus confiés à des entreprises étrangères.
Paradoxalement, les statistiques ont montré que le secteur des Tic, en termes de croissance et de contribution au Pib, affiche une croissance réelle. D’où sa bonne tenue. Le président de l’Optic, Antoine Ngom, a fait remarquer que « dans cette augmentation globale, on rencontre des disparités en termes de sous-secteur ». Il y a un secteur des télécommunications fort qui est essentiellement le contributeur de cette croissance du secteur au niveau national.
Par ailleurs, Antoine Ngom avise qu’il y a d’autres sous-secteurs qui présentent des fortunes diverses à l’image des télé-services et de l’offshoring qui « avait bien démarré il y a trois ans mais qui commence à battre de l’aile ». A l’en croire, il y a un certain nombre d’acteurs de la place qui rencontrent certaines difficultés. Selon lui, « si rien n’est fait rien pour que les entreprises soient compétitives devant leurs concurrents immédiats, dans quelques années, il va falloir malheureusement un peu oublier ce sous-secteur ».
Avant de concéder que : « il y a pratiquement toutes les entreprises du secteur Tic et surtout les Pme qui, dans la majorité, ne se portent pas aussi bien que ça ». Pour démontrer cette morosité des Pme du secteur Tic, le représentant du Programme de mise à niveau des entreprises, M. Ndiaye, a fait savoir qu’il y a seulement trois dossiers d’entreprises du secteur qui sont approuvés dans le cadre du programme de mise à niveau lancé depuis 2004. Pour lui, « le plus gros problème des entreprises en Tic, c’est la sous-capitalisation et l’accès au financement ».
Avant de rappeler que « pour être éligible au niveau des banques, il faut impérativement se formaliser ». Devant la frilosité des banques, le représentant du Centre de développement des entreprises (Cde), Aliou Abdoulahi, pense que « les financiers doivent comprendre que les entreprises évoluant dans le secteur des Tic sont spécifiques. Il est temps que des organisations comme l’Optic fassent des campagnes de sensibilisations envers les banques ».
Sur cette même lancée, le Président de l’Optic, Antoine Ndom, pense qu’il faut que les gens sachent que l’économie de ces entreprises est celle du savoir. « On ne peut pas dire simplement qu’on est valorisé par des actifs matériels détenus. Il faut qu’on sache valoriser l’actif du savoir quand on n’a pas des capacités financières et cela dépend d’une volonté politique à mettre sur la table. Pourtant le pays est engagé dans des projets importants avec la volonté politique qui normalement devrait avoir un impact fort sur le secteur privé local fort des Tic ».
Ainsi, les responsables de l’Optic demandent à ce que les grands projets initiés par l’Etat puissent bénéficier au maximum, aux structures locales pour donner un coup de fouet aux Pme du secteur des Tic.
Mme Ndeye Maimouna Diop Diagne, directrice des Tic au ministère de l’Information, des télécommunications, des Tic, du Nepad et des relations avec les institutions, a rappelé que dans la grappe Tic et télé services de la Sca, il est établi une base de partenariat public-privé pour exécuter 10 chantiers numériques identifiés qui sont autres la cyber-éducation, cyber-santé, cyber-citoyenneté, cyber-collectivité locale, cyber-culture...
Le président de la grappe Tic de la Sca, Mouhamed Diop, ajoute que l’objectif du secteur privé concernant la mise en œuvre de la Sca dans les 10 prochaines années, c’est d’arriver à une contribution du secteur Tic et télé service à 15%. En termes d’offre d’emplois générés par le secteur, il est prévu de porter les 50 mille emplois recensé à 250 mille d’ici 2015 en tenant compte de tout ce qui concerne les télé-services.
Pour y parvenir, Karel Uttendaele, consultant dans le secteur des Tic, a plaidé pour plus de réseautage et d’alliances entre Pme africaines pour parvenir à faire face à la concurrence étrangère. Ce qui, selon Karel Uttendaele nécessite un changement de mentalité dans le secteur des Pme.
« Le chef d’entreprise doit oser partager ses rêves avec les partenaires multi-sectoriels et internationaux. Il faut profiter de la mondialisation avec les réseaux Tic qui existent afin d’aller chercher des partenaires complémentaires pour prend sa part du marché mondial ». A son avis, ce nouveau partenariat ne doit plus se faire sous la relation donneur d’ordre-contractants mais essayer de tirer le maximum des deux côtés.
Bakary Dabo
(Source : Sud Quotidien, 8 septembre 2008)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
17 227 783 abonnés Internet
Liaisons louées : 4 420
Taux de pénétration des services Internet : 97,12%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
297 046 abonnés
256 076 résidentiels (86,21%)
40 970 professionnels (13,79%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
20 854 830 abonnés
Taux de pénétration : 117,57%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000