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Samba Guissé, Coordonnateur du projet « Ressources numériques pour tous » : « Il faut des contenus pour une utilisation pédagogique des réseaux sociaux par les élèves »

mercredi 31 juillet 2019

Mettre en place un programme d’équipement en Tic aussi bien pour les élèves que pour les enseignants. C’est ce que propose Samba Guissé, coordonnateur du projet « Ressources numériques pour tous » au ministère de l’Education nationale. Dans cet entretien, M. Guissé, professeur de sciences physiques, est revenu sur le contenu de ce projet. Il évoque également les initiatives mises en place pour faciliter l’utilisation des Tic par les élèves. M. Guissé a travaillé avec la Banque mondiale dans le programme World Links. Ensuite, il a intégré Microsoft en occupant le poste de Citizenship, puis directeur Education pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre avant de revenir, en 2013, au ministère de l’Education pour piloter ce programme.

M. Guissé, vous coordonnez le projet « Ressources numériques pour tous ». En quoi consiste-t-il ?

Le projet « Ressources numériques pour tous » a été conceptualisé par Serigne Mbaye Thiam, ex-ministre de l’Education nationale (il est, depuis avril, le ministre de l’Eau et de l’Assainissement), suite à sa venue, en 2015, au lycée de Bandafassi, dans le département de Kédougou. Au cours de cette visite officielle, il avait été accueilli par des pancartes d’élèves sur lesquelles on pouvait lire : « Nous voulons un professeur de philosophie ». Se rappelant son séjour en France où on lui avait présenté des vidéos de professeurs de certaines disciplines, il décida alors de convoquer, autour du doyen des Inspecteurs généraux de l’éducation et de la formation (Igef), des Igef de mathématiques, sciences physiques et philosophie, des Inspecteurs de l’enseignement moyen secondaire (Iems) et des techno-pédagogues…pour étudier et développer des ressources numériques pour les disciplines susmentionnées. La première phase concernait d’abord les classes de Terminale.

Quelles sont les actions que vous avez eu à dérouler depuis que vous dirigez ce projet ?

Suite au lancement du projet au lycée ex-Cem1 de Dahra et au lycée de Léona en mai 2016, l’option de diffusion de vidéos en philosophie et en sciences physiques à la Rts a été retenue. Il faut seulement noter que la plage horaire pour la diffusion (souvent au-delà de minuit ou à 8 heures) n’était pas favorable. Cependant, les élèves en ont bien tiré profit et pu faire leurs révisions, particulièrement en philosophie. Nous avons noté une faible utilisation des ressources due pour l’essentiel à la non-maîtrise des supports informatiques. Pour les autres contraintes, on peut relever que les multi-sites ne sont pas utilisés faute de logiciel de partage du serveur. Les classes numériques communicantes ne sont pas non plus utilisées faute de formation, sauf au lycée ex-Cem1 de Dahra. Certaines mallettes ne sont pas complètes et une dizaine de stylets ne fonctionnent plus. Ainsi, pour corriger ces dysfonctionnements, l’équipe technique, composée de développeurs, d’Igef et Iems en sciences physiques, mathématiques et philosophie ainsi que de techno-pédagogues, a conçu des fiches d’utilisation des ressources stabilisées en plus de la reprise des vidéos en mathématiques. Il y a eu 55 vidéos en chimie, 83 en physique, 38 en philosophie et 14 en mathématiques. Toutes ces vidéos sont accessibles via la chaîne Youtube, car vu la lourdeur des vidéos, il est difficile de les avoir dans un site web : https://www.youtube.com/c/edunumeriquesn. Une page Facebook a aussi été créée : https://www.facebook.com/edunumerique. Chaque Inspection d’académie (Ia) a désigné son point focal et trois professeurs pour constituer l’équipe technique locale, soit un total de 64 formateurs à travers toutes les Ia. Des ateliers de partage et de formation de formateurs ont été aussi organisés pour harmoniser sur l’utilisation des ressources à partir des fiches conçues. Le support « mallettes pédagogiques » a été retenu pour des raisons de mobilité mais également du fait que tous les 240 lycées en disposent.

Quelle est votre stratégie pour une bonne intégration des Tic dans les enseignements-apprentissages ?

La stratégie consiste à développer des vidéos dans les disciplines cibles. Ces vidéos sont produites par des professeurs expérimentés qui ont été recrutés. Il y a un processus de validation pour les inspecteurs de spécialité et des inspecteurs généraux de l’éducation et de la formation. Une fois ces vidéos validées, en rapport avec la Division de la radiotélévision scolaires (Drts), des formations de formateurs sont organisées sur leur utilisation grâce à des supports numériques composés de 2000 tablettes, 240 mallettes pédagogiques, 190 mini-serveurs Raspberry, 10 multi-sites et 20 classes numériques communicantes. La méthode utilisée est la « classe inversée ». Il s’agit d’une approche pédagogique qui inverse la nature des activités d’apprentissage en classe et à la maison. Les rôles traditionnels d’apprentissage sont modifiés selon l’expression « les cours à la maison et les devoirs en classe ».

Existe-t-il des sites didactiques où les élèves peuvent renforcer leur apprentissage ?

Bien avant ce projet, nous avons « Ressources numériques ». Des sites que les élèves et même les professeurs continuent d’utiliser. C’est le cas de www.examen.sn. Comme je l’ai souligné plus haut, nous avons une chaîne Youtube : www.youtube.com/c/edunumeriquesn, mais nous encourageons aussi l’ouverture vers d’autres sites comme www.reseau-canope.fr/canopro.... Il faut noter que grâce au Système d’information et de management de l’éducation nationale (Simen), nous sommes en train de développer une plateforme pour les ressources numériques qui seront accessibles via l’Identifiant de l’éducation nationale (Ien).

Que fait le ministère de l’Education nationale pour promouvoir l’utilisation des Tic par les élèves ?

Le seul fait de mettre en place le projet « Ressources numériques » montre la volonté du ministère de promouvoir cette utilisation. Il y a aussi un vaste programme de mise en place de salles multimédia. Les partenaires techniques et financiers nous accompagnement résolument dans ce programme.

Que faut-il faire pour que les élèves puissent profiter pleinement des Tic ? Il faut former les enseignants à l’utilisation des Tic dans le système éducatif mais également mettre en place un programme d’équipement aussi bien des élèves que des enseignants. Nous sommes en face d’enfants numériques et il faudra proposer des contenus pour une utilisation pédagogique des réseaux sociaux, entre autres. Les Tic doivent être intégrées dans l’enseignement apprentissage.

Il faut noter l’impact de l’utilisation des ressources numériques au lycée ex-Cem1 de Dahra. Pour la première fois, cet établissement a obtenu deux mentions « Très bien » et trois « Bien » en Série S. Ici, le proviseur, les professeurs et les élèves ont tous relevé l’impact des ressources numériques sur ces résultats.

Pour les résultats globaux au bac, Diourbel est arrivé premier, suivi de Dakar et Matam. Donc, si nous réussissons à démocratiser l’enseignement grâce à un dispositif comme les « Ressources numériques » et d’avoir la même qualité, que l’on soit à Dakar ou à Bandafassi, il n’est pas surprenant d’avoir les mêmes résultats partout au Sénégal. D’ailleurs, le projet a gagné le Prix Isesco de l’édition 2018 sur les ressources éducatives libres : https://www.isesco.org.ma/isesco-prizes/

Propos recueillis par Aliou Kandé

(Source : Le Soleil, 31 juillet 2019)

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