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SMS douteux, infidélité, jalousie... : Quand le téléphone portable mine la vie de couple (2/2)

lundi 11 septembre 2006

Appareil ayant révolutionné la communication, le téléphone portable a rapproché davantage les hommes. C’est un outil de communication indispensable dans les relations interpersonnelles. Il est très présent dans l’état d’esprit de la population, particulièrement chez les jeunes qui communiquent souvent par “ Sms ” avec leur entourage. Et pour rester tout le temps en contact, les tourtereaux, à défaut de se voir régulièrement, y ont recours. S’il peut maintenir la communication au sein d’un couple, le téléphone cellulaire peut bien y jeter le trouble parfois. Il suffit d’un Sms au contenu sans équivoque ou d’un coup de fil pour éveiller des soupçons ou faire naître la jalousie chez l’autre.

C’est pourquoi ce petit appareil, qui nous accompagne partout, est soigneusement gardé pour en interdire l’accès à n’importe qui. Un coup d’œil sur les messages conservés comme des archives ou sur la liste des appels reçus et numéros composés serait une intrusion dans le jardin secret et pourrait révéler beaucoup de choses. Dernière parcelle de notre intimité, le portable a ses faces cachées qui ne font pas toujours des heureux. Quand la jalousie et le soupçon prennent naissance, un simple coup de fil ou un Sms peut semer le trouble dans une liaison. Le fait de ne pas savoir qui est à l’autre bout et de ne pas connaître la teneur de la communication irrite parfois. Les conséquences peuvent surprendre.

Avant l’avènement du téléphone portable et ses commodités comme le Sms ou message écrit, le langage de l’amour était codé dans des lettres pour redonner de l’oxygène à la flamme du cœur.

Le recours aux fleurs n’étant pas une habitude bien de chez nous, il ne restait que l’écriture pour rappeler à l’âme sœur combien on l’adore. Les collégiens de cette époque (déjà derrière nous) veillaient surtout sur le contenu des enveloppes, la qualité de l’écriture. Maintenant, le téléphone portable est venu s’imposer, entraînant des bouleversements formidables, à côté de l’outil formidable qu’est Internet.

Dès le début de l’avènement de ce téléphone révolutionnaire, les jeunes ont profité le maximum possible de l’accès gratuit aux envois de messages écrits grâce à une politique promotionnelle du premier opérateur mobile au Sénégal en faveur de cette tranche d’âge. Cela a été une aubaine, les jeunes ne communiquaient que par ce moyen aisé et gratuit. Avec des dommages collatéraux. L’orthographe, qui donnait déjà des cheveux blancs aux élèves, a été le premier à agoniser avec les Sms. On massacre la langue de Molière dont les mots sont réduits en syllabes ou en abrégés, comme si on lit avec les oreilles. Ce qui importe, c’est l’orthophonie. Les tourtereaux ne ratent pas l’occasion de roucouler à distance, parfois au moment où le bon sens voudrait que les élèves roupillent pour être d’aplomb le lendemain. Et c’est ainsi que le Sms a rejoint les lettres d’amour dans le jardin secret qu’est la vie privée.

Toucher au portable de quelqu’un devient synonyme de violation de son intimité. Car, les plus sentimentaux se faisaient un devoir de garder, jalousement, les messages de l’élu (e) de leur cœur.

Ainsi est né un autre art, la poésie via les téléphones portables. Les usagers se découvrent subitement des talents lyriques cachés en écrivant des poèmes d’amour envoyés pour souhaiter juste une douce nuit ou un bon réveil matinal. Les rimes, les hiatus, les alexandrins, c’est le cadet des soucis, pourvu qu’on aligne des mots, parfois rares et sophistiqués. Au grand émerveillement du destinataire. Et souvent, les mêmes poèmes font un voyage formidable, passant d’un portable à un autre, d’un amoureux à un autre. Des Sms aussi volages que leurs auteurs ou destinataires ?

Offrir un portable, une preuve d’amour

Passé de produit de luxe, pour ne pas dire gadget, à un outil indispensable, le téléphone portable occupe maintenant une place de choix dans les relations amoureuses. Une situation qui s’explique certainement par son rôle de liaison, puisqu’on est sûr presque à 100 % (si les caprices et limites des réseaux ne s’en mêlent pas ou si l’appareil est hors tension) de joindre, à tout moment, un partenaire. C’est la raison pour laquelle le portable occupe souvent les débats dans les couples s’il n’y en a pas pour tout le monde. Des filles en font une preuve d’amour.

“ Dès le début de notre liaison, qui a duré maintenant trois ans, j’ai exigé de mon copain un portable pour qu’il puisse me joindre à tout moment ”, confie une fille sous le couvert de l’anonymat. “ C’est le minimum quand on déclare aimer une fille que de lui acheter un portable. Des amoureux doivent communiquer tout le temps, parce qu’ils ne peuvent pas se voir tout le temps ”, renchérit Adja Guèye. Et des hommes ne manquent pas de casquer pour satisfaire les caprices de leur dulcinée. Ousmane Seck a sacrifié à ce qui est devenu un rituel, “ ma copine ne cessait de me parler de portable comme si c’était obligatoire. Un jour, elle m’a lancé que si je l’aimais, je devais pouvoir l’honorer car toutes ses copines ont un portable pour discuter avec leurs copains ”. Conseil aux hommes : si vous n’offrez pas un portable dès le début, préparez-vous à le voir figurer sur la liste du “ premier cadeau ”.

La révolution des sentiments

Il y a deux mois que nous assistons au début des vacances. Cette période de l’année coïncide avec l’Eté, ce qui fait que les jeunes filles comme les jeunes garçons se détendent et profitent de leur temps libre pour sortir, échanger des idées mais surtout faire de nouvelles rencontres, des noms à ajouter au tableau de chasse, le palmarès personnel.

La plupart de ces rencontres se traite, se fait, se réalise grâce au portable. Ce dernier engendre la naissance des amours estivales, torrides parfois fugaces, mais intenses, avec ou sans lendemain, toutes de passions faites au début, brûlantes aussi. Maintenant, compte tenu de la place du portable dans les relations des jeunes, les gens s’accordent à reconnaître que la drague est devenue très banale, sans protocole et se passe au grand jour, sans gêne ni pudeur. Certains y ajoutent même que le portable favorise le “ mbarane ” (fait d’avoir plusieurs copains).

Il est admis généralement par les jeunes que l’amour contient des notions très abstraites qui tirent leur substrat des livres et feuilletons à l’eau de rose. Certains d’entre eux s’enferment dans cette bulle qui les isole de la culture et des réalités sociologiques de notre pays. D’autres, par contre, trouvent que la drague doit être une leçon de réalisme ou un jeu de dupes où chacun prend ce qu’il peut, là où il peut, comme il peut aussi. Autre chose qui semble n’offusquer personne, c’est que les bonnes habitudes se perdent. Avec l’arrivé du portable, c’est un peu comme le monde à l’envers. Dans la mesure où il est usuel de voir les jeunes filles se jeter sur leur copain. Ce sont elles qui, désormais, (dans la majeure partie des cas) quittent leur domicile et vont rendre visite à leur petit ami ou se retrouvent en un lieu préalablement fixé. Cette mauvaise habitude, très fréquente maintenant, elles la justifient par le fait que les parents sont très sévères et n’admettent pas des visites à tout bout de champ. C’est là l’un des effets des conflits de génération entre enfants et parents.

Un reportage de Malick Ciss, Kisito Ngor Ndour et Ndèye Coumba Diouf

(Source :Le Soleil, 11 septembre 2006)

Post-Scriptum

Faux numéro : Le vacancier anonyme

« Faux numéro, faux numéro... », chante Ablaye Mbaye. Dragueurs et don Juan ne vous fiez pas trop au numéro de téléphone que les filles vous filent si promptement à une première rencontre. Hé oui, un numéro que l’on vous susurre à l’oreille ou note sur un bout de feuille peut se révéler faux. Et vous voilà tout bonnement floué. La jeune beauté a voulu seulement se débarrasser d’un dragueur trop hardi et le topo était de vous filer un numéro pris tout à fait au hasard. Pis, il n’existe même pas, si ce ne sont pas tout simplement les chiffres de sa date de naissance alignés ! Rien que de la poudre dans les yeux. Tout joyeux, vous rêvez d’une nouvelle conquête sur vos tablettes. Le lendemain : « Allo, je demandais, heu, Sokhna... ». Si par chance on n’entend pas la voix du service téléphonique vous signifier que ce numéro n’existe pas, alors à l’autre bout du fil, c’est souvent une voix grave d’homme qui vous menace, précisant qu’une personne répondant de ce nom n’habite pas sur les lieux. Pan ! Il a raccroché et adieu beauté, cette rencontre n’est plus qu’un rêve dans votre tête.

Les anecdotes ne manquent pas autour du faux numéro

Et l’avènement du téléphone portable n’a fait que corser le malheur des dragueurs. Car souvent, au lieu d’un numéro inexistant, les filles vous filent sans sourciller celui du portable d’une connaissance. Et si c’est celui d’une dame, gare au courroux de la propriétaire du téléphone. Si on ne s’excuse pas dans les secondes suivant l’appel, votre angoisse est trahie ; vos explications ne seront que bavardages.

Mais dans le lot des mésaventures du faux numéro, tout ce qu’il ne faut pas souhaiter est de ne pas se tromper de destinataire de message. Ces textes appelés « Sms ». Car les homonymies, de même que les débuts de numéros de portables, peuvent souvent induire en erreur. Veut-on écrire un message-texte à sa chérie Adja Khoulé, une demoiselle et malencontreusement, on l’envoie à Adja Ndoumbé, une ex, mariée mais restée votre confidente. Le contenu du « Sms », sans importance, mais salace, plongera alors son mari jaloux dans tous ses états. Toutes les explications du monde ne vous épargneront Adja Ndoumbé et vous. Un ménage, aussi bien qu’une amitié peut alors voler en éclats, au grand dam de l’envoyeur du message et de la malheureuse destinataire par défaut.

Par peur de tomber dans ces travers ou par souci de ne pas devenir accro du mobile, certains font de la résistance à la tyrannie. Ils n’ont pas de portable ou ne l’utilisent que très peu. Mais, au risque de se voir traiter de ringard, le téléphone portable est gaillardement exhibé, même s’il ne sonne jamais de la journée...

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