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Resorber La Fracture Numerique

mercredi 27 septembre 2006

La révolution du numérique, confinée il y a quelques années dans un réseau marginal qui reliait des pionniers et quelques initiés de ce qui était alors les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), est devenue aujourd’hui un véritable fait culturel et civilisationnel à l’échelle de la planète.
La toile s’élargit au gré des avancées technologiques à tel point qu’on ne parle plus de « NTIC » mais simplement de « TIC » ; étant donné que dans ce secteur où la vitesse est le paramètre principal, l’on ne considère plus comme nouvelles les technologies du numérique. La « cyberculture » tend à devenir l’affaire de tous, y compris dans les zones les plus isolées géographiquement.
Mais, si l’Internet est assurément un facteur de rapprochement, il comporte en même temps de sérieux risques de marginalisation. La ligne de démarcation entre les peuples se définit aujourd’hui entre ceux qui communiquent parce qu’ils ont accès aux instruments du numérique et ceux qui sont coupés du reste du monde parce que relégués à la périphérie de la société de l’information.

Je rappelais à l’occasion de la cérémonie de lancement du Fonds de Solidarité Numérique (FSN) le 14 mars 2005, quelques statistiques illustrant ce monde à deux vitesses : dans le seul district de Manhattan, il y a plus de téléphones fixes que dans toute l’Afrique sub-saharienne hors Afrique du Sud !

Les pays du Nord, soit 15% de la population mondiale, détiennent plus de 85% des ressources en télécommunications. Alors que la moitié des serveurs du monde est concentrée aux Etats-Unis, les pays du Sud dans leur ensemble en comptent moins de 5%.

Voilà en termes assez simples -j’aurais pu faire appel à bien d’autres éléments de comparaison- comment se pose le problème du fossé numérique. Le FSN que j’ai proposé en décembre 2003 au Sommet Mondial de la Société de l’Information, en ma qualité de Coordonnateur du volet TIC du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), cherche à contribuer aux efforts de la Communauté internationale pour combler la fracture numérique.

Quelques rappels s’imposent : le FSN dont le siège est à Genève est alimenté par des contributions volontaires, publiques ou privées. Une contribution d’au moins 300.000 euros est suggérée aux Etats, villes et gouvernements locaux qui y adhèrent.

Le « Principe de Genève » est un des piliers majeurs du FSN Suivant ce mécanisme, une entreprise partenaire qui gagne un marché de biens ou services liés aux TIC, s’engage à verser au Fonds 1% du montant de la transaction, prélevé sur sa marge bénéficiaire. Les ressources du FSN (5.354.444 euros au 31 décembre 2005) sont gérées dans une rigoureuse transparence par un Conseil de Fondation tripartite : pouvoirs publics, entreprises privées et société civile.

Au total, le FSN a pour vocation de faciliter l’accès du grand public au réseau mondial des TIC dans ses différentes applications, y compris celle, essentielle, de l’éducation. Dans une société du savoir comme la notre, il n’est plus exagéré de dire que ceux qui ont accès à l’Internet ne sont plus obligés de parcourir le monde à la conquête des connaissances. Il suffit de se connecter car la toile est devenue une énorme bibliothèque à l’échelle mondiale.

Pour tout dire, aussi bien pour la recherche que pour l’enseignement, « le savoir est aujourd’hui dans le net ». L’évidence du lien entre le FSN et l’éducation n’a donc pas besoin d’être démontrée outre mesure. Au sud comme au Nord, l’internet n’est point un luxe mais bien une nécessité des temps modernes.

Voilà pourquoi, au Sénégal où nous développons un projet de société basé sur des ressources humaines de qualité au point de consacrer 40% de notre budget à l’éducation, nous mettons le numérique au début et à la fin du cursus de nos élèves et étudiants.

Avec la Case des Tout-Petits qui accueille des enfants de 2 à 6 ans, l’ordinateur de jeux figure dans la panoplie des jouets éducatifs destinés à forger l’esprit de nos enfants pour l’adapter à l’environnement du numérique. Devenus adultes, ils ne seront pas au nombre des « analphabètes du 21 e siècle ».

A l’autre bout du cursus, nous sommes en train de construire l’Université du Futur Africain où les enseignements seront dispensés par satellite en temps réel et en connexion avec de grandes universités du monde. A terme, les étudiants de cette université recevront le même diplôme - l’équivalent- que ceux des universités partenaires.

Le 3e volet de cette politique est le programme un étudiant/un ordinateur, un enseignant/un ordinateur pour améliorer la qualité de nos enseignements.

Avec la Mairie de Besançon et la Société AXA-Assurances, nous réalisons actuellement un programme d’envergure dénommé « SENECLIC » dans l’esprit du FSN. Nos deux partenaires mettent à la disposition du Sénégal 30.000 ordinateurs à raison de 10.000 par an pour renforcer notre réseau national de solidarité numérique.
L’originalité de cette opération lancée le 3 juin 2006, et qui s’inscrit dans le cadre de notre Programme décennal d’Enseignement et de Formation (PDEF9 est que ces ordinateurs, équipés de logiciels éducatifs, seront reconditionnés par des personnes handicapées. C’est là une autre forme de solidarité envers une couche sociale souvent marginalisée. Déjà, trois écoles de Dakar ont été équipées chacune d’une salle multimédia grâce au projet SENECLIC.

Ma conviction est faite que chaque fois que nos jeunes sont mis dans les mêmes conditions de compétition que c eux des pays développés, ils sont en mesure d’obtenir d’excellents résultats. Une belle illustration en a été donnée par un jeune compatriote que j’ai rencontré en mai dernier à New York après sa victoire à un concours de robotique devant des élèves d’écoles beaucoup plus prestigieuses que celle de son quartier de Harlem. Et dire que ce jeune qui était en Novembre 2004 sous le coup d’une expulsion pour immigration illégale, a finalement suscité un formidable élan de solidarité autour de lui avec le soutien de hautes personnalités qui ont engagé une campagne pour régulariser sa situation !

Il y a deux ans, une femme rurale, petite productrice agricole alphabétisée vivant à Podor, à 400. km de Dakar, avait su améliorer sa production de mais en qualité et en quantité, parce que grâce au Web, elle s’était familiarisée avec de nouvelles méthodes de production en découvrant de nouvelles variétés. Comme j’avais lancé un programme avec un objectif d’un million de tonnes de mais, c’est avec enthousiasme qu’elle vint jusqu’au palais pour me présenter son produit !

J’ai l’habitude de dire que les TIC sont par excellence le domaine de l’égalisation des chances parce que devant un ordinateur, nous avançons tous à la même vitesse. Mais tant que les 2/3 de l’humanité qui courent des risques de marginalisation seront des laissés pour compte, la toile mondiale, à l’image d’une œuvre inachevée, connaîtra toujours un gigantesque trou béant.

Et que l’on ne s’y trompe guère. La solidarité numérique ne doit pas être perçue comme une œuvre caritative. En réalité, en renforçant les capacités du Sud, le Nord se bonifie également parce qu’il s’offre autant d’opportunités et de parts de marché. C’est en effet au Sud où les besoins restent énormes que se trouvent les grandes marges de progression pour les entreprises.
Au finish, nous y gagnons tous. « A win-win situation » diraient les anglo-saxons !

Abdoulaye Wade,
Président de la République du Sénégal

(Source : Al Ahram Weekly, 21 - 27 septembre 2006)

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