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Recettes générées par les appels téléphoniques internationaux entrants : Wade persiste et signe

vendredi 12 août 2011

Malgré l’opposition des travailleurs de la Sonatel ainsi que d’une bonne partie des Sénégalais de l’extérieur, Me Wade ne compte pas reculer sur son projet de surtaxer les appels téléphoniques internationaux entrants au Sénégal. Il a d’ailleurs déjà décidé de la clé de répartition de 60 milliards de FCfa qui auraient dû provenir de cette surtaxe. Un partage qui fait la part belle au secteur de l’Energie managé par le ministre d’Etat, Karim Wade.

Le Président de la République n’a toujours abdiqué face à la pression des travailleurs de la Sonatel sur le principe de la surtaxe sur les appels téléphoniques internationaux entrants au Sénégal. A l’occasion du conseil présidentiel qu’il a convoqué au palais de la République, le mercredi 10 août sur la question et diffusé hier jeudi sur la Radio télévision nationale, le président a fait part de la répartition qu’il compte faire des 60 milliards de FCfa que pourrait générer la surtaxe en question. Il est même allé jusqu’à déclarer : « Cela dépend et nous sommes libres de faire ce que nous voulons de ces 60 milliards de FCfa. C’est un impôt. Je pourrai demain mettre les 60 milliards de FCfa dans le budget ; mais avec la fongibilité des ressources du trésor, cet argent peut disparaître dans la masse ».

Le président de la République a cependant assuré qu’il va trouver les moyens qu’il faut pour affecter cette manne à certaines prestations et opérations. En guise de clé de répartition, le chef de l’Etat a fait savoir que « le gouvernement a réfléchi pour proposer 06 milliards qui seront versés dans le fonds de soutien de l’habitat en faveur des émigrés, 10 milliards de FCfa pour la case des tous petits. Ce qui profite à tout le monde et même aux émigrés dans leurs villages ; 02 milliards de FCfa pourraient être versés chaque année à la mutuelle des employés du secteur des télécommunications ».

Dans sa verve, il ressort la priorité faite à la réalisation du plan takkal devant résoudre le problème de l’énergie. « Nous avons prévu 20 milliards de FCfa à verser dans le Fonds de soutien à l’énergie, 08 milliards de FCfa pour les cyber-cases qui sont les e-cases qui servent à l’information des populations sur un écran et qui servent aussi à la formation de 500 jeunes par an et par projet. Nous avons prévu 05 milliards de FCfa dans le numérique pour l’achat d’ordinateurs, la formation...Pour moi, le développement repose sur le numérique aujourd’hui. Enfin, on a mis 05 milliards de FCfa pour les forages ». Ce qui, à son avis, « montre que les 60 milliards de F Cfa, nous voulons les utiliser à des fins économiques (énergie) et sociales (les autres secteurs) ».

A en croire, Me Wade, « la répartition finale serait faite à l’issue de consultations ». Sur ce même registre, il pense qu’il est important de souligner que « les opérateurs étrangers facturent des appels téléphoniques à un prix beaucoup plus élevé que les tarifs de terminaison payés à leurs homologues africains réalisant parfois des marges bénéficiaires inacceptables allant de 1500% à 3000% sur les destinations africaines ». D’après lui, « c’est ainsi que des pays comme le Ghana ont voté une loi patriotique pour protéger leurs économies et permettre la génération de ressources financières substantielles. La Guinée, le Congo, la Mauritanie, pour ne citer que ces pays, ont eu une expérience concluante de la régulation du tarif international ».

Réactions...Réactions...Réactions...

Cette position du président de la République a suscité des réactions parfois contradictoires de responsables de la Sonatel, de syndicalistes même si d’autres l’ont bien soutenue.

Ndongo Diaw, Directeur général de l’Artp : « Il s’agit de réguler la tarification des appels internationaux entrants au Sénégal »

« Nous au niveau de l’Artp, nous ne sommes que des techniciens pour appliquer une vision qui est celle de l’Etat du Sénégal et du président de la République. Il s’agit de réguler la tarification des appels internationaux entrants au Sénégal afin que des ressources substantielles soient générées pour financer des projets de développement chers à l’Etat du Sénégal. Nous avons déjà l’expérience. Du 1er août au 19 novembre, le décret 2008-632 du 28 Mai 2010 était en vigueur. L’Artp a assumé ses responsabilités qui étaient les tiennes c’est-à-dire sur le plan technique. Si certains ont critiqué le format, nous sommes réceptifs aux contributions des uns et des autres pour que l’application du projet de l’Etat soit faite dans un contexte apaisé et dans un contexte où les uns et les autres connaît-on, les règles du jeu, sachant que l’Etat est là pour gouverner et assumer ses responsabilités ».

Cheikh Tidiane Mbaye, Directeur Général de la Sonatel : « On peut voir sans augmenter les taxes notamment la Rutel »

« M. le président, je l’ai dis très souvent, on peut voir ensemble comment augmenter les recettes fiscales sur les télécoms sachant que pour 2010 elles sont de 175 milliards de F Cfa et attendues à 200 milliards de F Cfa en 2011. On peut voir, sans augmenter les taxes notamment la Rutel, mais on peut augmenter la pression fiscale sur Sonatel. L’essentiel c’est de voir après, la génération de profits ».

Bakhaw Diongue, Secrétaire général de la Cnts/Fc : « Je sens que les travailleurs n’avaient pas bien compris »

« M. le président, en vous écoutant, je sens que les travailleurs n’avaient pas bien compris parce que vous nous avez bien expliqué que cela ne porte pas atteinte aux intérêts de la Sonatel, ni à sa gestion. Tout ce que nous cherchons, c’est la sérénité de l’emploi et je voudrais demander aux responsables syndicaux qu’il y ait cette concertation entre gouvernement-syndicat-employeurs parce que ce sont 60 milliards de FCfa de bénéfice qui vont être injectés dans des secteurs clés. C’est quelque chose qu’on doit saluer ».

Aïdara Diop, secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la Sonatel : « Nous avons la responsabilité d’exprimer nos points de vue »

« Nous sommes tout à fait d’accord, vous avez la prérogative entière de prendre des décrets et les faire légiférer par l’Assemblée nationale et on ne vous le contestera jamais, mais nous avons la responsabilité d’exprimer nos points de vue quand bien même ils sont contraires à votre position. Nous sommes prêts à échanger de ce côté et sur la base de toutes les expertises de ce pays ».

Momar Ndaw, Président de l’Ascosen : « Il faut choisir entre les opérateurs et le développement du pays »

« Cela fait un an que notre position n’a pas changé, nous l’avons prise depuis que nous avons reçu les syndicalistes. Nous leur avons dit que nous ne sommes pas d’accord avec vous quand vous dites que si l’Etat augmente les tarifs, Sonatel va perdre de l’argent. Nous avions dit que vous-même Sonatel, vous avez augmenté sans pour autant perdre de l’argent, parce que les syndicalistes évoquaient la réciprocité et que ce seraient les consommateurs qui en pâtiraient. Par ailleurs, quand nous sommes allés à Paris, les Sénégalais nous ont dit que depuis l’année dernière les tarifs n’ont pas baissé. Ce qui veut dire que les opérateurs n’ont pas répercuté cette baisse, depuis. Ce qui veut dire que les 5 milliards de recettes par mois, ils continuent de les capter depuis cette période. Si l’Etat croise les bras l’argent va aller chez l’opérateur, s’il le récupère ça va aller dans le développement. Donc, il faut choisir entre les opérateurs et le développement du pays. En tout cas, nous ne discuterons plus sur cette base ».

Mody Guiro, secrétaire général de la Cnts : « Il faut qu’il ait un dernier round entre vos techniciens et le syndicat de la Sonatel »

« M. le président nous vous remercions parce que vous nous avez permis d’avoir un éclairage nouveau. Nous avons en esprit certaines inquiétudes liées à la rémunération de l’opérateur. L’exemple qui a été donné c’est au niveau national sans l’intervention d’un opérateur externe avec les services techniques de l’Artp. Nous pensons vous avoir bien compris en disant que l’Etat est décidé à aller chercher ces 60 milliards de FCfa pour le compte du Sénégal. En tant que Sénégalais, il est évident que si ces 60 milliards doivent servir au développement de l’économie de notre pays, nous ne pouvons que nous en réjouir. Mais ce que nous demandons aussi, c’est de prendre en compte les préoccupations et les inquiétudes. Vous avez donné des assurances. Des projections financières en termes de développement montrent clairement que l’avenir est porteur et nous pensons qu’il est nécessaire qu’il y ait un dernier round entre vous-même, vos techniciens et les syndicats de la Sonatel ».

Bacary Dabo

(Source : Sud Quotidien, 12 août 2011)

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