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Quand l’Afrique se connectera… le monde tremblera

samedi 10 octobre 2015

La trajectoire du continent africain est aujourd’hui incertaine. L’Afrique avance à son propre rythme. Tantôt nonchalante, tantôt déterminée. Bien malin celui qui sera capable de prédire le futur de ‘Mama Africa’. Cette incertitude de l’avenir nourrit tous les fantasmes. Il y a ceux qui, s’appuyant sur les progrès démocratiques et les taux de croissance élevés des pays africains, voient un horizon d’espoir, d’émergence, de développement. Et d’autres qui, prenant à témoin la dure réalité que vivent des millions d’Africains, prédisent des lendemains difficiles. L’Afrique est ainsi installée au carrefour des possibles. Et le numérique pourrait le faire basculer dans une nouvelle ère.

L’Afrique suscite – encore – les convoitises des grandes nations. Fait nouveau, les multinationales, viennent chercher un relais de croissance. Parmi eux, les géants d’Internet : Google, Facebook, Microsoft, des leader télécoms : Orange, Samsung, Huawei, les leaders du e-commerce Amazon, Cdiscount, etc. Ce nouvel intérêt s’explique par cette évidence : le marché du numérique, sur un continent qui abrite 1.2 milliard de personnes actuellement et qui en 2100 accueillera 4.4 milliards d’habitants, est énorme. En plus, le continent enregistre un taux d’urbanisation en forte progression – plus de 3 % par an – avec le développement de mégapoles et voit émerger une classe moyenne – plus de 300 millions de personnes vivant avec un revenu journalier supérieur à 10 dollars.

Malgré certaines politiques volontaristes des États africains pour amener l’internet dans les foyers, ce sont bien les grands groupes mondiaux qui se disputent la tâche de connecter le continent. C’est devenu une course contre la montre pour les multinationales qui veulent se partager le gâteau. L’on rivalise d’inspiration et d’ardeur pour connecter les Africains et créer un marché florissant. Mais au-delà de cette frénésie, l’Afrique se voit offrir, par l’arrivée tonitruante du digital sur son sol, une grande et belle opportunité. De progrès surtout. Mais aussi de démocratie, de diffusion du savoir, de pouvoir d’innovation et de création. Et lorsque l’Afrique va contrôler ce gigantesque outil qui est le numérique, elle pourra aussi, à son tour, inspirer le monde.

Le temps de l’Afrique

C’est un big bang. Un monde va, peut-être, s’écrouler pour des millions d’Africains. Toutes les dimensions de la société sont concernées : les systèmes de valeurs, les moyens de communication, la distribution des biens et services, la relation et l’accès au savoir, la santé, l’économie, etc. L’Afrique est en train de vivre une Révolution majeure, celle du numérique, qui va profondément modifier les habitudes culturelles et les représentations mentales. Si d’aucuns y voient des perspectives d’accumulation et de rente, elle met aussi en exergue une dynamique de mutations profondes pour les peuples du continent.

L’accès au savoir

La priorité pour les gouvernements africains est d’investir dans l’éducation – des avancées notables sont à souligner puisque 20 % des dépenses publiques sont injectées dans ce secteur. En effet, le développement des compétences est primordial à l’aune du numérique. Et 1.1 milliard d’Africains seront en âge de travailler avant 2040. Or, d’après l’UNICEF, l’Afrique accueille aujourd’hui la moitié des 58 millions d’enfants non scolarisés. L’heure est certes grave. Mais avec les possibilités offertes par les TIC, le continent pourrait très rapidement combler ce gap et créer une main d’œuvre qualifiée dans tous les domaines. L’intégration du digital ouvre de nouveaux horizons et propose une approche inclusive de l’éducation et de la formation. Le ‘MOOC’ (Massive Open Online Course), par exemple, est une aubaine pour la démocratisation du savoir.

Le taux de pénétration d’internet culmine actuellement à 27 % en Afrique, mais ce chiffre sera largement dépassé dans un avenir proche, avec les initiatives, tous azimuts, pour connecter le continent. L’ère de l’internet gratuit et universel va certainement sonner le glas de l’analphabétisme et refouler l’obscurantisme. Ce qui, inéluctablement, va sortir des millions d’Africains de la pauvreté, améliorer les conditions sociales. Permettre à la jeunesse africaine de s’affirmer.

Le développement phénoménal du mobile en Afrique a déjà un impact positif. Le téléphone portable permet déjà au plus grand nombre d’accéder à internet – le nombre d’utilisateurs du mobile sur le continent a augmenté de 13 % par an depuis 2010, deux fois plus vite que la moyenne mondiale. Et il a contribué, en 2014, à hauteur de plus de 100 milliards de dollars à l’économie de l’Afrique subsaharienne – soit 6 % du PIB du sous-continent. L’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication pourra détruire les profondes inégalités, l’infériorité sociale et la misère pour les classes africaines encore laissées-pour-compte ; créer des ‘villes intelligentes’, plus humaines. Et ainsi favoriser des sociétés de justice et de prospérité. Déjà, une jeunesse africaine urbaine et hyperconnectée est en train de prendre son destin en main.

En Afrique, du Nord au Sud, d’Est en Ouest, des startups innovantes voient le jour. La génération Z – soit les personnes actuellement âgées de 19 ans ou moins – africaine, ouverte au monde, découvre ses capacités de création et d’innovation. Les Africains créent des outils médicaux, des monnaies électroniques, des réseaux sociaux, etc. Grâce au numérique, le ‘miracle africain’ n’est plus une utopie. Avec un meilleur encadrement et une vraie politique d’accompagnement des jeunes pouces, l’Afrique peut écrire sa propre histoire et devenir un creuset de la révolution numérique. Et surtout inscrire son agenda dans la marche du monde.

La réhabilitation du continent

L’édifice social, en Afrique, est menacé. Faut-il avoir peur ? Le numérique quoi que déstabilisateur est une goulée d’air pour le continent. Longtemps replié sur lui-même et discriminé par le reste du monde, le continent africain se voit aujourd’hui tresser des lauriers. L’Afrique est la région la plus dynamique de la planète derrière l’Asie. Sa démographie est galopante et ses marges de croissance exponentielles. Des atouts qu’elle devra utiliser à bon escient pour réclamer une place dans le concert des nations. Discuter en toute confiance avec l’Occident, négocier plus âprement avec la Chine. Trouver d’autres partenaires : la Russie, le Brésil et les pays émergents d’Amérique du Sud et d’Asie. L’Afrique ne doit plus se laisser, uniquement, séduire. Elle doit aussi s’imposer au monde. Que de défis à relever !

Un paradigme numérique africain

La contribution du numérique au PIB annuel africain rattrapera celui de Taïwan ou de la Suède en 2025. C’est une occasion inespérée pour le continent d’affirmer une position de force dans la géopolitique mondiale. L’agenda 2063 de l’Union Africaine (UA) consacre l’union au développement et la transformation technologique du continent. Et propose de « bâtir une Afrique intégrée, prospère et en paix, dirigée par ses citoyens et constituant une force dynamique sur la scène mondiale ». L’Afrique pourrait ainsi se servir du numérique pour un développement durable. Mieux, le continent peut offrir, à l’humanité, sa propre vision du monde. Le modèle africain de solidarité trouve l’opportunité de conquérir le cyberespace. L’open source ou le financement participatif via le web devraient facilement s’accommoder avec une mentalité africaine nourrie par le partage.

Par ailleurs, la libre circulation des idées et des services peut véritablement amorcer le dessein africain d’intégration. Les jeunes africains apprennent à communiquer sur les réseaux sociaux et imposent aux gouvernement des politiques plus justes et transparentes. Cela va renforcer les politiques d’intégration et faciliter la tâche des pouvoirs publics. Les politiques doivent porter plus d’attention à l’internet. L’irruption des réseaux dans les foyers africains enlève une belle épine dans le pied des décideurs. Les possibilités de rassemblement des peuples, de réforme des consciences et de diffusion idéologique, si elles sont utilisées, peuvent faire tomber bien des barrières.

L’Afrique bascule dans une nouvelle ère de son développement. Elle sera une puissance du numérique. Le monde est prévenu.

A.S

(Source : Afrique ITnews, 10 octobre 2015)

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
    • 3G : 24,60%
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  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

- 3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
- 382 721 abonnés
- 336 817 résidentiels (88,01%)
- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

3 050 000 utilisateurs

Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

- Instagram : 931 500

- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

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