Le Chef de l’Etat, en plus de sa volonté ferme d’imposer la surtaxe sur les appels internationaux entrants, a proposé la création d’un fonds pour le gérer. Deux projets que rejette l’intersyndicale des travailleurs de la Sonatel. Elle exige la lumière sur les 17 milliards des 3 premiers mois de surtaxe.
Le chef de l’Etat s’agrippe toujours à son projet de surtaxe des appels internationaux entrants, et manœuvre toujours pour mettre la main sur les 60 milliards que cela pourrait lui apporter. Un projet auquel il veut ajouter la création d’un comité de gestion du fonds. Mais, en raison des menaces sur la santé de nos entreprises de téléphonie, les répercussions sur les bourses des consommateurs, Mamadou Aïdara Diop, coordonnateur de l’intersyndicale des travailleurs de la Sonatel, a opposé son veto. « Nous sommes contre le projet, et a fortiori contre les fonds qui seront collectés », a averti le syndicaliste que nous avons joint hier au téléphone.
Car, M. Diop fait constater que « déjà pendant les trois mois de mise en œuvre du décret, l’année dernière, la Sonatel a versé 14.8 milliards, Tigo et Expresso 2 milliards de francs Cfa. Ce qui fait 17 milliards au total qui ont été versés quelque part. Mais lors du conseil présidentiel, bizarrement le Président ne parlait que de 10 milliards, alors que la Sonatel a versé 14,8 milliards, Tigo et Expresso 2 milliards. Dix milliards qui seraient selon lui versés dans les caisses de l’Etat », a-t-il indiqué suspicieux. « J’aimerais bien demander au ministre des Finances, sur la base de quelle loi de finances rectificative cet argent a été traduit dans le budget du Sénégal et sa destination, avant d’aller mettre en place un fonds pour gérer 60 milliards ; qu’on nous dise au moins ce qui a été fait des 17 milliards », tonne M. Diop.
Et la proposition du chef de l’Etat de créer un comité de pilotage du fonds qui sera composé de représentants du gouvernement, des travailleurs et des associations de consommateurs, qui va déterminer la destination des fonds collectés, M Diop déclare que lui et ses camarades « ne (sont) pas intéressés à y siéger ». Et ce qui paraît encore bizarre aux yeux du syndicaliste, « c’est que le Président a dit lors de la rencontre : ‘cet argent je ne le mets même pas dans le gouvernement, je mets ça dans des projets à part’. C’est pourquoi, se demande-t-il, pourquoi « ne pas mettre ces fonds dans le budget et tracer les décaissements ? ».
Mamadou Aïdara Diop : « Le Président a dit ‘je vous consulte, mais personne ne pourra m’empêcher de faire ce que j’ai à faire. Celui qui n’est pas content n’a qu’à attendre les élections pour me sanctionner’ »
Mais, le chef de l’Etat, qui en veut à Mamadou Aïdara Diop et ses camarades d’avoir fait perdre à l’Etat « en l’intervalle d’un an, 60 milliards », n’aura pas tenu compte de la position des travailleurs de la Sonatel. Il a montré qu’il « est décidé à aller jusqu’au bout et personne ne peut plus l’empêcher d’aller dans la direction qu’il a choisie, qu’il a décidé de ramener cette surtaxe, et de gagner de l’argent pour le développement du pays ». Selon le coordonnateur de l’intersyndicale, « le Président a dit : je vous consulte mais le gouvernement va décider, personne ne pourra m’empêcher de faire ce que j’ai à faire. Celui qui n’est pas content n’a qu’à attendre les élections pour me sanctionner’ ». Et pour les appâter, le chef de l’Etat a proposé une répartition, avec « 2 milliards versés chaque année dans la mutuelle des employés du secteur des communications ».
Et du fait de leur refus, Mamadou Aïdara Diop et ses camarades ont été « flingués comme pas possible, et traités comme des empêcheurs de tourner rond par le président de la République en premier, par le représentant de l’Artp, par le représentant des consommateurs ». « Et certains ont supplié le Président de nous mettre en prison, parce que nous avons eu à saboter le réseau l’année dernière », s’est offusqué M Diop. Et si le Président décide de faire le décret qui va officialiser ce projet, une réponse adéquate sera donnée après concertation avec tous les travailleurs, prévient Mamadou Aïdara Diop.
Youssouf Sané
(Source : Le Populaire, 12 août 2011)
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