Le Sénégal devrait, dans le premier semestre de 2004, étrenner un projet de développement des technologies de l’Information et de la Communication dans la prévention sanitaire. Une délégation de l’University of Southern California (USC) des Etats-Unis et du Centre pour la planification du développement international (CIPPAD), un des centres de recherches et de planification stratégique les plus réputés des Etats-Unis et appartenant à l’USC, est depuis quelques jours à Dakar, avec la proposition d’un projet visant à soutenir la politique de prévention de la maladie dans les populations sénégalaises. D’ailleurs, du 13 au 14 novembre dernier, s’est tenu à Dakar, sous l’égide de l’USC et du CIPPAD (*), et aussi en collaboration avec le ministère de la Santé et de la Prévention, un atelier de « sénégalisation » de ce projet d’intégration des NTIC dans la politique de prévention sanitaire à l’intention du Sénégal, qui a déjà le soutien du président de la République, Me Abdoulaye Wade, très engagé dans la prévention de la maladie.
Ce projet qui doit avoir une durée de trois ans et dont le document rédigé par l’équipe d’experts américains du CIPPAD a été présenté à plusieurs représentants d’organismes internationaux (OMS, USAID, BASICS, FHI/Sénégal, etc.) et d’ONG (ENDA, GEEP, RESSIP/CONGAD, etc.) intervenant dans le secteur de la Santé, ainsi qu’à des professeurs de la Faculté de Médecine et de Pharmacie, à des directeurs et chefs de service des ministères de la Santé et de la Prévention, et de l’Education a séduit beaucoup de techniciens sénégalais d’horizons divers du fait de son originalité et de la puissance technologique et humaine qu’il contient et qui devrait contribuer durablement à la promotion de la santé. Pour la présentation de ce projet, ces deux institutions américaines ont envoyé à Dakar, à cet effet, une délégation composée de deux personnes, dont M. Alexandre Rideau (spécialiste en Communication et Marketing) et M. William Rideout (Professeur de l’USC, directeur de programmes de recherches internationales interculturelles et expert dans la formation de formateurs en éducation. Ce projet peut beaucoup apporter au secteur de la santé dans toutes ses composantes dont principalement la prévention de la maladie, par l’éducation pour la santé », a expliqué le chef du service national de l’Education pour la santé, M. Racine Talla, dont l’institution est en première ligne des organisations et entreprises collaboratrices choisies par le projet et parmi lesquelles : la SONATEL, « Le Soleil », la RTS, etc. Outre M. Racine Talla (Chef du SNEPS), cet atelier avait regroupé des techniciens du SNEPS, des représentants de la Médecine scolaire du ministère de l’Education, du bureau de la communication de l’OMS à Dakar et surtout des ONG choisies comme collaboratrices de ce projet, notamment le Dr Fatoumata Sy d’ENDA et M. Babacar Fall du Groupe d’études et d’enseignement de la population (GEEP). Il y avait également les membres de la cellule communication du ministère de la Santé et de la Prévention, dirigée par M. Viyé Dabo, M. Mamadou Thiam (ingénieur en Informatique conseiller en NTIC de ce même ministère, M. Karim Mbengue, Directeur de la Communication de la SONATEL, M. Djibril Niang du RESSIP/CONGAD, des journalistes du « Soleil », de Sud quotidien et de Walfadjri FM.
INFORMER, FORMER ET CONNECTER
Dans présentation du projet, M. Alexandre Rideau a expliqué que « cette proposition de projet de l’USC, que des techniciens sénégalais et des autorités intervenant dans la gestion de la santé publique ont validé, repose sur le triptyque « informer, former et connecter » à travers un réseau informatique qui aura pour base la capitale sénégalaise. « Tout le projet tournera autour d’un site internet qui contiendra tout ce qui existe, s’est fait et qui se fera dans le domaine de la santé avec diverses sections (médecine, pharmacie, santé, dossiers, reportages, fiches techniques, bibliothèque électroniques, photos, documents, recherches, outils didactiques, liens audio et vidéo, etc. Il y aura en prolongement de ce site et du fait des spécificités des cibles et du terrain, d’autres moyens techniques d’animation et de sensibilisation des audiences cibles (femmes, jeunes, personnels de santé, communicateurs traditionnels, relais communautaires, acteurs d’ONG et d’association, journalistes, élus locaux, etc.) ». Le projet ambitionne d’instituer des « foires de la santé », des sessions de formation pour divers acteurs et des recueils de données sur les besoins sanitaires sur le terrain à travers les régions du Sénégal, grâce à deux bus à deux étages, transformés en WEBcafé avec quinze à vingt ordinateurs et connectés au réseau Internet par une parabole satellitaire. « Chaque bus va également être équipé d’une bibliothèque, d’une salle de classe modulable, de matériel de sonorisation et de projection, de tente et d’un studio de radio », a souligné M. Rideau. Chaque bus sera également accompagné de deux 4X4 équipés de moyens techniques d’animation pour aller vers les villages inaccessibles par le bus qui servira en quelque sorte de base de cette sorte de « task-force de la prévention ». « Dans la mesure où le médium le plus écouté est la radio, nous aurons une radio communautaire itinérante, avec des fréquences pour chaque région », a encore indiqué M. Rideau, qui précise que ce projet mise essentiellement sur l’approche participative. Dans le document du projet, on note également dans les activités retenues, la venue périodique d’experts de l’USC pour des modules de formation, mais aussi des voyages d’études et des sessions de formation en Californie (Etats-Unis). Plusieurs autres choses peuvent être combinées avec ces interventions dont le monitoring des programmes de santé sur le terrain, des soins de santé et des activités de vaccination. « Le document du projet se projette à partir des priorités sanitaires du Sénégal vers l’installation d’un processus d’information et d’éducation large et accessible par tous, sur tout le territoire national », a expliqué M. Rideau.
MUTUALISER LES INTERVENTIONS ET LES DONNÉES
« Le projet a une bonne texture stratégique : il s’agit de le contextualiser aux réalités socioculturelles du Sénégal », a indiqué M. Talla. Pour sa part, le Pr. Babacar Fall a relevé l’importance de cet outil pour mutualiser tout ce qui existe en termes de données et tout ce qui se fait sur le terrain.
FEDERER LES CAPACITES ET LES INTERVENTIONS
« Je crois que ce projet va permettre d’avoir une visibilité sur ce que les uns et les autres font sur le terrain et d’insuffler une nouvelle vigueur à la politique de prévention de la maladie », ont dit M. Cheikh Touré et Mme Aminata Sène Diallo du SNEPS. Ils ont insisté sur l’importance d’une planification des interventions, dans la mesure où l’équipe du projet et les acteurs du SNEPS et des programmes nationaux devront réaliser des paquets d’activités d’IEC avec des cibles multiples. Idem pour les ONG et les OCB. Après un débat sur les priorités sanitaires du Sénégal, tous les participants ont unanimement reconnu le cachet inédit et original de ce vaste projet au bénéfice de la promotion de la santé. Les discussions se sont déroulées sur les objectifs dont la contribution à la réduction, par l’information et l’éducation, de l’incidence des maladies sur les populations et surtout sur ses groupes vulnérables (femmes, enfants, adolescents, populations défavorisées, etc.). M. Racine Talla et les représentants des ONG et de l’Ecole sénégalaise ont mis l’accent sur l’importance de coller à la réalité, de l’utilisation des techniques de communication les plus adaptées au contexte urbain et rural, la prise en compte de l’approche participative, la planification des activités et des moyens, l’adaptation des stratégies et des interventions aux réalités socioculturelles du Sénégal. De nouveaux éléments, comme la prise en compte des langues nationales, ont été donc ajoutés au document du projet sur lequel des experts américains du CIPPAD/USC ont réfléchi plus d’un an durant. Plusieurs autres recommandations utiles ont été soulevées par les participants, dont M. Racine Talla, qui a beaucoup insisté sur l’engagement politique du chef de l’Etat, du Premier ministre et du ministre de la Santé et de la Prévention dans le développement de la prévention pour amoindrir au maximum la survenue de la maladie dans la population, les coûts des soins de santé et l’impact des maladies sur le développement socio-économique.
Fara Diaw
(Source : Le Soleil 17 novembre 2003)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000