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Professeur Moussa Lô, UGB : « L’atout de la recherche en informatique dans nos universités se trouve dans la jeunesse de nos chercheurs »

dimanche 16 novembre 2014

L’Université Gaston Berger de Saint-Louis a accueilli du 17 au 23 octobre 2014 la douzième édition du Colloque Africain sur la Recherche en informatique et Mathématiques appliquées (CARI), une rencontre bisannuelle entre chercheurs du continent. Dans cet entretien le Professeur Moussa LO, président du Comité local d’organisation, revient sur les objectifs de ce colloque et sur l’état actuel de la recherche en informatique dans nos universités.

Professeur Moussa LO, présentez-vous brièvement à nos internautes.

Je suis enseignant-chercheur (Professeur titulaire) en informatique, en service à l’UFR de Sciences Appliquées et de Technologies (UFR SAT) de l’Université Gaston Berger (UGB) depuis 1998. Je suis le responsable de l’équipe d’informatique du Laboratoire d’Analyse Numérique et d’Informatique (LANI), laboratoire dirigé par le Professeur Mary Teuw NIANE. Mes travaux de recherche portent principalement sur l’ingénierie de la connaissance, l’intégration de données et le web sémantique. Je suis par ailleurs Directeur de l’UFR SAT depuis 2009.

Vous venez d’organiser le CARI, pour la deuxième fois après 1998. C’est quoi le CARI, quels sont objectifs ?

CARI signifie « Colloque Africain sur la Recherche en Informatique et en Mathématiques Appliquées ». Le CARI existe depuis 1992 et c’est la deuxième fois que le Sénégal l’organise ; l’UCAD l’ayant déjà abrité en 1998. L’objectif du CARI est, d’une part, de permettre aux chercheurs africains qui travaillent dans le domaine de l’informatique et des mathématiques appliquées de présenter leurs résultats de recherche et, d’autre part, de créer un cadre dynamique de coopération entre chercheurs africains et français. Le CARI est soutenu par des organismes français de recherche comme l’Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique (Inria), l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), le Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad), le Centre International des Mathématiques Pures et Appliquées (Cimpa) mais aussi par l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF).

En quoi est-il important pour le Sénégal et pour l’UGB d’abriter une telle rencontre ?

Nous avions principalement deux résultats attendus en organisant le CARI. D’abord, une augmentation de la visibilité au niveau scientifique :Les résultats de la recherche en Mathématiques et Informatique au sein de l’université Gaston Berger restent très peu connus de la communauté scientifique et universitaire. CARI est l’occasion de vulgariser ces résultats afin de montrer la qualité des travaux menés par nos chercheurs. A terme, nous espérons susciter davantage les collaborations avec les décideurs pour travailler avec eux pour le développement de la sous-région.

Ensuite, un impact sur la recherche en informatique et mathématiques appliquées au niveau de l’UGB, mais aussi au niveau national voire sous régional : la présence de chercheurs de renommée dans les domaines précités et leurs présentations devraient susciter des vocations chez nos étudiants pour la recherche. Ceci est extrêmement important pour nous, enseignants en Mathématiques et Informatique au moment où les effectifs sont très faibles par rapport à ceux des cursus littéraires. D’un autre côté, CARI a permis aux doctorants et jeunes chercheurs d’avoir une première expérience d’une grande conférence et d’établir des contacts avec de potentiels (co-) directeurs de thèses. L’impact direct attendu est que cela facilitera la capture de financements internationaux pour soutenir la recherche en Mathématiques et en Informatique au Sénégal.

Quels ont été les axes de réflexion importants pendant ce CARI ?

Le Colloque s’est bien déroulé, toutes les activités ont pu se tenir dans les délais et le programme a été respecté à la lettre. Il y’a eu 3 tutoriels qui ont porté sur la modélisation et la simulation numérique et les réseaux de capteurs, 4 conférences invitées, une trentaine de communications ont été présentées, pour la plupart, par des jeunes chercheurs africains dont certains effectuent leurs travaux en cotutelle avec des laboratoires français. Il y’a eu aussi une table ronde en visioconférence sur l’utilisation des MOOCs dans les processus de FOAD pour des cursus universitaires en Afrique. Cette activité, modérée par le Directeur des systèmes d’informations de l’UCAD (Pr Ibrahima NIANG), s’est tenue en visioconférence avec la participation de tous les responsables FOAD des Universités publiques sénégalaises. Le programme scientifique de cette 12ième édition du CARI, qui reflète la richesse et la diversité de la recherche menée en Afrique dans le domaine de l’informatique et des mathématiques appliquées, a mis un accent particulier sur les travaux susceptibles de contribuer au développement technologique, à la connaissance de l’environnement et à la gestion des ressources naturelles.

Les communications ont couvert les domaines suivants : les Modèles de systèmes complexes ; le Calcul scientifique et le parallélisme ; le Traitement du Signal, les images et le multimédia ; l’Intelligence artificielle et les interfaces homme-machine ; les Réseaux, les systèmes distribués et la mobilité ; le Génie logiciel et les systèmes d’information. Il faut noter aussi la participation effective des partenaires et sponsors (locaux) qui ont animé des stands, notamment : Sonatel-Orange, AMSA-Assurances, AIMS-Senegal, le CTIC, la SGBS, la SAED.

Pouvez-vous évoquer les partenariats qui se profilent à l’horizon entre le CARI et l’UGB ou encore le ministère de l’enseignement supérieur ?

Le prochain CARI se tiendra en Tunisie en octobre 2016 avec une nouvelle formule : le Colloque sera couplé avec une école de recherche CIMPA. En attendant, pour ce qui concerne le Sénégal, l’Association Sénégalaise des Chercheurs en Informatique (ASCII) créée en 2013, va organiser la sixième édition du Colloque National sur la Recherche en Informatique et ses Applications (CNRIA) en octobre 2015 à l’Ecole Polytechnique de Thiès. Par ailleurs, en marge de la tenue du CARI, l’INRIA a demandé, par la voix de sa Directrice des Relations Internationales, à l’UGB d’héberger le nouveau siège du Laboratoire International de Recherche en Informatique et Mathématiques Appliquées (LIRIMA - lirima.inria.fr) et que la coordination soit assurée par moi-même. Ceci donc dans le cadre de la nouvelle convention qui doit démarrer maintenant pour 4 ans. Le LIRIMA regroupe depuis 2009 une douzaine d’équipes de recherche dont le LANI. Il y’a une convention que l’UGB a signée dans ce cadre et qui arrive à terme et qui sera renouvelée.

Globalement, le LIRIMA est une forme de collaboration entre la France (via l’INRIA - www.inria.fr) et les équipes africaines qui travaillent dans le domaine des maths et de l’info.

La recherche en informatique se développe de façon très rapide. Les universités sénégalaises sont-elles préparées à faire face à ce développement rapide des connaissances dans le domaine de l’informatique ?

Il est vrai que l’informatique est un domaine où les choses vont très vite. Cependant, les chercheurs sénégalais peuvent compétir avec leurs homologues qui se trouvent dans les pays dits avancés ou développés. L’atout que nous avons en informatique dans nos universités, c’est la jeunesse de nos chercheurs. Beaucoup d’entre nous viennent de soutenir leur thèse et sont dans une bonne dynamique de recherche avec une forte collaboration nationale et internationale.

Nos universités peinent toujours à avoir une masse critique de chercheurs dans ce domaine. Où se trouve le problème ? Quelles solutions préconisez-vous ?

Je pense que nous sommes sur la bonne voie. Il faut dire que d’énormes progrès ont été réalisés durant ces dernières années avec le recrutement de jeunes enseignants dont la plupart sont titulaires d’un PhD. Les inscriptions sur les listes du CAMES sont aussi de plus en plus fréquentes, en particulier sur la LAFMC. Donc, la capacité d’encadrement va augmenter. Ce qu’il faut cependant éviter, c’est le cloisonnement et l’isolement, notamment pour ceux qui sont dans les nouvelles universités comme Bambey ou Thiès. C’est d’ailleurs, en partie, pour cela que nous organisons un Colloque National sur la Recherche en Informatique (CNRIA) depuis 2005.Cette manifestation est devenue aujourd’hui un évènement scientifique important pour nous, chercheurs informaticiens sénégalais et nos partenaires sous-régionaux et internationaux. Cela nous permet de disposer d’un cadre nous permettant, entre autres, de partager et d’échanger nos travaux de recherche mais aussi de réfléchir sur la politique de formation et de recherche en informatique au Sénégal.

Durant la dernière édition du CNRIA tenue à l’Université Assane Seck de Ziguinchor en avril 2013, nous avons créé l’Association Sénégalaise des Chercheurs en InformatIque (ASCII). L’ASCII a pour but :
- d’unir tous les chercheurs sénégalais en Informatique du pays comme de la diaspora ;
- de promouvoir le développement de la recherche en Informatique au Sénégal sous toutes ses formes pour le bien-être des populations du pays ;
- développer une collaboration entre universitaires et industriels.

Avec tous ces efforts associés à la volonté politique et les actions du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (création de la DG de la Recherche, efforts de financement de la recherche, etc.) et la mise en place du Centre d’Excellence Africain en Mathématiques, Informatique et TIC, je reste convaincu que dans quelques années, nous allons avoir une masse critique de chercheurs en informatique au Sénégal.

(Source : CNDST, 16 novembre 2014)

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