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Presse audiovisuellle : Jacques Habib Sy met en garde contre une RTS « de propagande »

jeudi 31 juillet 2003

Le Pr Jacques Habib Sy, a plaidé, mardi à Dakar, pour la création d’une association citoyenne dont le but sera d’empêcher que la télévision et la radio nationales ne soient " transformées en une instance permanente de propagande ". " Il est important qu’on y mette un terme ", a-t-il dit en présentant à la presse son nouveau livre intitulé " CRISE DE L’AUDIOVISUEL AU SÉNÉGAL ".

Le directeur de l’Organisation régionale africaine Aide Transparence, spécialisée dans l’analyse des politiques économiques et sociales en Afrique, a ainsi dénoncé " la mainmise totale de l’appareil d’Etat " sur la radio et la télévision nationales. Jacques Habib Sy a révélé avoir a été approché en décembre 2001, pour " piloter " une " équipe indépendante " chargée de " réfléchir sur la réforme du secteur audiovisuel ", mais, a-t-il expliqué, " l’expérience a tourné court ". Et cela, parce que le président de la République " a vidé le contenu de la réforme avant la fin du travail ", notamment en procédant à des nominations à la tète de la radio et de la télévision nationales ainsi qu’au Haut conseil de l’audiovisuel (HCA).

" La répression, l’instrumentalisation de la presse ont été un fait dominant depuis la Société de radiodiffusion de la France d’Outre-mer ", selon M. Sy, soulignant que " la presse est un phénomène exotique introduit par le colonialisme " en Afrique depuis les années 30.

Selon une analyse du contenu du journal télévisé menée par l’auteur sur une durée de deux mois, 60 % des unités d’information relevant de l’actualité nationale " sont dominées à hauteur de 100 % " par les activités du chef de l’Etat et de ses ministres.

Par ailleurs, le Pr Sy a préconisé une dépénalisation du délit de presse, estimant que tous " les manquements " au statut juridique de la presse qui est criminalisé " sont sévèrement punis par le législateur sénégalais ".

Cette crise de l’audiovisuel est une " réalité " au Sénégal et elle est imputable à la Radiodiffusion télévision du Sénégal, a déclaré, pour sa part, Khalil Guèye qui s’exprimait au nom des producteurs privés de télévision, lors de la présentation du livre de Jacques Habib Sy. Khalil Guèye est, par ailleurs propriétaire d’une structure de production privée dénommée Génération TV. Il a ajouté : " On a comme l’impression qu’en dehors de la RTS, rien n’est possible ".

" Nous, nous sommes pour que la RTS ouvre ses grilles à d’autres façons de voir ", a-t-il dit, soulignant qu’il faut que la RTS " accepte qu’il y ait d’autres professionnels qui sont capables de faire ce travail ", c’est-à-dire d’écrire des scénarii, de produire et de diffuser. Le rôle de la RTS, selon lui, c’est de " diffuser " et non de " fabriquer ", dénonçant le fait que " toutes les portes soient bouchées " pour " faire passer " des productions privées à la télévision nationale. " La crise de l’audiovisuel au Sénégal et en Afrique a été fouettée par les évènements du 11 septembre ", a indiqué Khalil Guèye. Il a ajouté que les Etats-Unis, par exemple, ferment les yeux sur " certains manquements " à la liberté d’expression au nom de la guerre contre le terrorisme.

Lorsque le président de la République a déclaré que la Télévision est un outil dangereux qui ne doit pas être laissé dans les mains de n’importe qui, la RTS, a poursuivi M. Guèye, est " devenue automatiquement imperméable ". De même, " quand Ben Bass (directeur du groupe Excaf Télécoms exploitant du bouquet de télévision MMDS) travaillait, la RTS était plus ouverte " et lorsque " Ben Bass a arrêté, la RTS s’est fermée davantage ", a encore dit Khalil Guèye.

Ben Bass Diagne, rappelle-t-on, faisait passer, à partir du bouquet dont il est l’exploitant, des spots publicitaires et des clips, sans autorisation d’exploitation. Il a été finalement sommé par l’Etat d’arrêter. " La télévision est devenue une question de société, a conclu Khalil Guèye. C’est tout le sens de notre combat " et " tous les Sénégalais doivent mener ce combat ".

APS

(Source : Le Soleil 31 juillet 2003)

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