Le Quotidien a consacré son édition du vendredi 20 septembre dernier à l’activité de Sonatel, prétendant un maintien du monopole sur certains services de télécommunications.
Les experts Sénégalais en télécoms évoqués mais non cités dans cet article ainsi que tous les observateurs avertis sont tous convaincus que :
1)-Le régime de monopole dans les télécommunications a pris fin au Sénégal depuis bientôt dix (10) ans. L’ensemble des segments du marché national des télécommunications a été effectivement libéralisé depuis juillet 2004 ;
2)-Aujourd’hui, chaque opérateur de téléphonie au Sénégal possède une licence globale Fixe, Mobile, Internet et même 3G. Tous les segments du marché des télécommunications du Sénégal sont maintenant ouverts à la concurrence (fixe, mobile, internet, 3G, international, mobile payments...).
Les opérateurs ont donc tous la faculté de se déployer sur tous les segments car il n’existe aujourd’hui plus aucune contrainte légale et règlementaire qui les en empêcherait.
C’est ainsi que :
sur le fixe, la concurrence propose des offres alternatives voix et internet avec la
technologie CDMA ;
sur le mobile, la concurrence reste vive aussi bien sur la voix que l’internet.
Concernant la 3G, il est important de rappeler que l’opérateur historique Sonatel qui avait déjà bouclé depuis 2008 une phase pilote concluante, a vu sa demande de licence 3G bloquée pour permettre à un de ses concurrents, nouvel entrant, de lancer le service en premier, faisant du Sénégal un des rares pays où la 3G a été lancée d’abord par un opérateur alternatif.
Dégroupage et développement de l’Internet
Contrairement à certains pays comme la France qui ont connu un développement important de l’Internet grâce à la mise en œuvre du dégroupage, il en est autrement dans les pays notamment africains qui ont un environnement comparable à celui du Sénégal, caractérisés par un taux de pénétration très faible du réseau fixe. L’ARTP l’a si bien compris qu’elle ne se focalise pas pour le moment sur ce levier régulatoire en raison du faible potentiel.
Tous les experts avertis reconnaissent l’Internet mobile et le mobile banking comme les services porteurs de croissance. C’est la raison pour laquelle Sonatel a fait le choix de tout mettre en œuvre pour la satisfaction de ses clients en leur offrant même du très haut débit mobile dans certains quartiers de Dakar.
Sonatel est devenu leader sur le segment de l’Internet mobile en 2013, comme indiqué dans le dernier rapport d’analyse de l’ARTP, grâce aux investissements réalisés, à la forte mobilisation du personnel et aux réponses des attentes des clients en termes de qualité de service, d’offres et de débit.
Investisseur de 1er plan dans les câbles sous-marins
Concernant les câbles sous-marins en général et de ACE (Africa Coast to Europe) en particulier, il convient de préciser que Sonatel est co-propriétaire et figure parmi les premiers investisseurs de cette infrastructure de télécommunications avec un budget cumulé de plus de 24 milliards FCfa. D’autres opérateurs ont fait le choix de ne pas investir dans ce domaine.
Par ailleurs, Sonatel a été retenue après appel d’offres international par le Consortium ACE, comme Centre de Supervision International (SNOC) qui couvre la supervision de Penmarch à Cap-Town. Ce choix fait du Sénégal le 2ème pays en Afrique à être SNOC après l’Afrique du Sud et le 3ème pays au monde.
Tous ces investissements permettent à Sonatel d’interconnecter le Sénégal au reste du monde en faisant du Sénégal un hub sous régional et en contribuant au prestige de notre pays dans le monde des télécommunications.
Quant à la prétendue « panne volontaire » de 2011 dans un contexte d’opposition à la Surtaxe sur les appels entrants, contrairement aux allégations de l’article, il s’agissait d’un incident réseau non relevé parce que survenu en même temps qu’un mouvement d’humeur d’une partie du personnel.
Accompagnement des Pme
En 2012, Sonatel a versé 170 milliards de FCfa de chiffre d’affaires aux entreprises locales qu’elle fait travailler. En plus, pour soutenir le développement de l’entreprenariat, Sonatel a mis en place en 2012, le concept « pack entrepreneur » qui permet aux entreprises d’avoir accès aux solutions IT et Télécoms d’Orange Business Services sans investissements préalables, simplement en s’acquittant de redevances mensuelles, supprimant ainsi la barrière du financement. Un partenariat a été signé dans ce sens avec l’Agence de Développement des PME (ADEPME), ECOBANK, ALIOS Finance.
Enfin, Sonatel est membre fondateur de la Fondation pour les Incubateurs Tics (FICTIS) qui a créé le premier incubateur d’entreprises TIC à Dakar, le CTIC, un modèle unique dans la sous-région et dans l’Afrique francophone.
Dakar, vendredi 04 octobre 2013
La Directrice de la Communication Institutionnelle et Responsabilité Sociale d’Entreprise
Post-Scriptum
Note de la Rédaction
Le Quotidien n’a pas pour vocation de débattre avec ou de contester les propos de la Sonatel. Néanmoins, pour bien édifier les lecteurs, on ne peut manquer de relever certains points. En Europe, tous les opérateurs historiques ont été obligés de faire des concessions sur leur monopole en matière d’infrastructures, et faire de la place à d’autres opérateurs, aussi bien sur le fixe, le mobile que sur Internet. Ainsi, par exemple, en France, suite à une plainte de Neuf Télécom en Novembre 1999, le Conseil de la concurrence avait estimé que le refus de France Télécom de permettre aux opérateurs tiers de développer une offre d’accès à Internet haut débit concurrentielle qui leur soit propre, portait une atteinte grave et immédiate au secteur. Dans ce pays, au 30 juin 2009, 6 986 000 accès ont été dégroupés de l’opérateur France Telecom par des Fai alternatifs en France, d’après l’observatoire du dégroupage de l’Arcep. Au 30 juin 2012, ce nombre est monté à 10 489 000 accès. En Grande Bretagne, le 14 janvier 2006, 210 000 connexions à la boucle locale ont été dégroupées de l’opérateur BT. Au 15 juin 2006, le nombre a atteint 500 000. Pourquoi les régulateurs ont-ils imposé dans ces pays développés, le dégroupage ? Le développement du secteur qui a suivi, explique largement le sens de cette mesure. Ce que reconnaît la Sonatel. Ainsi, l’Etat a eu pour ambition à un certain moment, de connecter tous les services de l’Administration par ce que l’on a appelé, l’Intranet administratif. Cela demandait à l’Etat d’installer des infrastructures nouvelles qui auraient coûté plusieurs milliards, au moment où le réseau de la Sonatel existe et est largement sous-utilisé, notamment en ce qui concerne la fibre optique. Economiquement, cela a-t-il une logique ? Par exemple, l’Adie devrait déployer environ 1000 km de fibre optique entre Ziguinchor et Kolda, dans le cadre de l’Intranet administratif. En utilisant le réseau Sonatel existant sur le parcours, l’Etat ferait des économies de l’ordre d’un milliard de francs. Devrait-il s’en priver pour se soumettre au monopole et au diktat d’un opérateur privé ? S’agissant de « l’accompagnement des Pme », Sonatel ne peut nier que du fait de sa position dominante, le jeu de la libre-concurrence est faussé et a pour conséquence une réduction du nombre des fournisseurs d’accès Internet parce qu’ils se trouvent dans une situation où ils sont incapables de concurrencer efficacement l’opérateur historique. On rappelle qu’en 2000, il y avait une douzaine de Fournisseurs d’accès Internet privés comme Métissacana, Cyberbusiness, Point Net etc. Aujourd’hui, il n’en reste plus qu’un seul, les autres ayant mis la clé sous le paillasson. Conséquence, le nombre d’abonnés à Internet ne décolle pas encore vraiment au Sénégal. Et cette concurrence déloyale, qui a fini de tuer les télécentres et les cybercafés, et mis sur la paille près de 40.000 jeunes Sénégalais, est en train de tuer les intégrateurs de solutions, comme on le démontrera les jours à venir. Alors, les retombées économiques dans les Pme nationales sont à relativiser, surtout si l’on sait qu’entre 2006 et 2012, les données indiquent que Sonatel a versé 272 milliards de francs à des fournisseurs étrangers. Sans compter des dividendes reversés à ses actionnaires, en majorité étrangers.
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000