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Peter Lyons, directeur de Gsma pour l’Afrique et le Moyen-Orient : L’accessibilité des produits et la concurrence expliquent la bonne croissance en Afrique

mardi 15 novembre 2011

L’accessibilité des produits de la téléphonie mobile en Afrique a sensiblement entrainé le boom enregistré dans ce secteur, explique dans cette interview Peter Lyons, directeur du développement du marché et de la politique de spectre pour l’Afrique et le Moyen-Orient au groupe Gsma concepteur de la revue « African mobile observatory ».

Qu’est-ce qui explique le boom du mobile en Afrique ?

La croissance remarquable que nous avons vue en Afrique au cours de ces dix dernières années peut être liée à l’accessibilité des produits de téléphonie mobile du fait de la concurrence entre les opérateurs. L’accessibilité des produits s’explique par le fait que la technologie Gsm est devenue bien répandue à travers le monde où on enregistre six milliards de connectés du mobile. Les prix ont chuté à un point rendant ces produits abordables. Avec la concurrence sur les marchés africains entre opérateurs, on a eu de bons prix.

Quel est l’impact économique de ce boom en Afrique ?

En 2010, l’industrie mobile comptait pour 54 ou 56 milliards de dollars du Pib en Afrique, ce qui est l’équivalent de 3,5 du Pib du continent. En 2011, il y a 349 millions de connections mobiles. Ce qui représente un taux de pénétration de 65 %. Un an auparavant, l’Afrique avait juste atteint les 50 % de pénétration. L’Afrique a bondi de 50 à 65 % en matière de taux de pénétration, soit une hausse de 15 %. La Banque mondiale a fait des études qui révèlent que chaque 10 % de hausse de la pénétration du mobile, correspondent à 0,8 % de croissance du Pib. L’Afrique a fait plus de 10 % en termes de pénétration, selon l’étude de la Banque mondiale, on peut dire que, entre 2010 et 2011, l’industrie du mobile a entrainé une croissance du Pib continental de 1,2 %. Quel est l’impact économique d’une pénétration de 65 % ? Nos recherches montrent que le passage de 65 % à 100 % de pénétration, engendre 35 milliards de dollars de plus sur le Pib de l’Afrique. On a donc l’équivalent d’un apport de 2 % sur le Pib.

L’Afrique a toujours des problèmes de large bande, que faut-il faire pour dépasser cet handicap ?

La large bande est réellement la prochaine étape de la croissance, entre 2000 et 2008, les opérateurs du mobile ont investi 54 milliards de dollars dans le déploiement de réseaux vocaux. Pour déployer la large bande des services, il y a plusieurs choses que les gouvernements doivent supporter. Ils doivent, par exemple, soutenir le spectre radio additionnel pour la large bande du mobile. Cette large bande nécessite des capacités, en relevant le spectre, d’ouverture, par les gouvernements, du champ aux investissements additionnels. Imaginez 54 milliards de dollars entre 2000 et 2008... Les projections pour les quatre années à venir prévoient que les opérateurs vont investir globalement sur la technologie de large bande un montant des centaines de milliards de dollars. En relevant le spectre, cela permet aux opérateurs d’investir dans les réseaux, de déployer des services et d’atteindre les gens qui ne sont pas connectés pour le moment.

Le développement de la large bande nécessite-t-il beaucoup de moyens ?

Pour atteindre plus de personnes, il est important de relever le spectre dans le domaine du numérique. Le numérique est utilisé maintenant par les diffuseurs de télévision, ils utilisent aussi le spectre pour les transmissions analogiques. Dans beaucoup de pays, en Afrique, les gouvernements ont enclenché le passage de la transmission analogique au numérique, ainsi le spectre est ouvert. On peut donc atteindre un nombre plus important de personnes dans le domaine du mobile, parce que la fréquence basse a une meilleure propagation. Les gouvernements doivent être prudents pour ne pas imposer des taxes spécifiques sur le mobile. Je prends l’exemple du Sénégal et de certains pays qui ont des taxes sur le trafic international entrant, l’effet de cela est qu’il y a une pression élevée sur les consommateurs. Cela conduit à baisser la consommation. Si l’on veut encourager plus de consommation de services, on ne devrait pas mettre ces taxes sur le mobile parce qu’elles créent des distorsions.

Quel est le problème avec la taxation du secteur ?

Ces dernières années, beaucoup de gouvernements, à travers le monde, ont été confrontés à des pressions financières. Beaucoup de gouvernements considèrent le secteur comme une source de revenus générés par les taxes parce qu’en tant qu’industrie, le secteur est régulé, il est très facile pour les gouvernements d’avoir une idée du trafic. Mais en taxant le secteur, ils oublient que cette industrie est vouée à se développer. Les taxes n’encouragent pas la consommation et le développement du secteur. Si l’on ne supprime pas les taxes, on devrait peut-être les suspendre pour deux ans afin de voir l’effet positif.

L’Afrique doit faire encore des efforts dans la couverture des zones rurales, quelles sont vos recommandations sur ce point ?

Cette question dépend du spectre. Un spectre à haute fréquence couvre une zone limitée, tandis qu’un spectre à fréquence basse couvre un espace plus vaste. L’Afrique doit explorer les fréquences basses. Les hautes fréquences nécessitent plus d’énergie pour leur transmission, contrairement aux basses fréquences qui atteignent plus de gens.

Il y a justement le problème de l’électricité en Afrique...

Oui, principalement dans les zones rurales. Certains opérateurs construisent des stations avec des dispositifs solaires, ainsi ils ravitaillent les villageois qui viennent brancher leurs téléphones.

Malick Ciss

(Source : Le Soleil, 15 novembre 2011)

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