Le 29 Juillet 2018, jour de l’élection présidentielle au Mali, nous avons constaté de sérieuses perturbations de la connexion Internet et une lenteur inhabituelle pour accéder aux réseaux sociaux sur l’ensemble du territoire. Nous déplorons cette situation et sommes très inquiets de la voir se prolonger jusqu’au 12 août 2018, date éventuelle du deuxième tour de cette élection et même au-delà.
A l’heure où nous publions ce communiqué, le fonctionnement de l’Internet est aléatoire et intermittent avec un accès presque impossible aux réseaux sociaux. Ces difficultés sans précèdent nous prouvent que nous sommes face à une nouvelle censure qui ne dit pas son nom.
Nous, Chapitre malien de l’Internet Society (ISOC Mali) dénonçons et condamnons avec la plus grande fermeté ces pratiques qui portent atteinte à la liberté d’expression et de communication des maliens sur Internet car « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. » (Art : 19 DUDH.)
Sachant que l’Internet est utilisé par plus de 12 millions de maliens non seulement pour communiquer, s’informer, s’éduquer et s’exprimer, mais aussi et surtout pour faire des transactions financières, créer de la valeur et maintenir les emplois, toute indisponibilité partielle ou totale de l’Internet constitue un frein à l’économie numérique et donc une entrave au développement de notre pays. Une étude récente du Cabinet Deloitte a montré qu’une perturbation de la connexion Internet peut coûter jusqu’à 1.9% du PIB journalier du pays. La perturbation, suspension ou coupure de la connexion Internet n’est pas la solution aux défis de la sécurisation du processus électoral et autres problèmes que rencontre notre pays le Mali.
Ainsi, nous appelons les autorités maliennes compétentes en la matière (Ministère de l’Economie Numérique et de la Communication et AMRTP) à ordonner le rétablissement immédiat de l’accès total à Internet et tous ses services aux citoyens maliens sans discrimination et à prendre des mesures urgentes en ce qui concerne l’application des Droits de l’Homme reconnus par les chartes Africaines et internationales concernant les droits et libertés sur Internet, notamment le respect des principes de proportionnalité, nécessité et légalité
(Source : ISOC Mali, 29 juillet 2018)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000