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Pénalités de 16 milliards, l’Intersyndicale de SONATEL dénonce un « racket »

lundi 13 décembre 2021

L’intersyndicale des travailleurs de la Sonatel constate pour le déplorer que les sanctions de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes ne tombent qu’à l’approche d’élections. Pour les travailleurs de la société nationale de téléphonie, les différentes sanctions infligées à la boite ne sont « qu’un racket du pouvoir en place dont les soubassements restent plus que nébuleux ».

C’est en passe de venir une coutume. A la veille de chaque élection, l’Autorité de régulation des télécommunications et postes (Artp) inflige des sanctions à la Sonatel pour empocher des milliards. C’est le constat amer fait par l’intersyndicale des travailleurs de la Sonatel qui considère la récente amende de 16 milliards comme un « racket » déguisée du pouvoir. Cherche-ton un fonds de campagne électorale ? EN tout cas la coïncidence est troublante d’après les travailleurs de la société de téléphonie dans leur communiqué. « (…) L’ARTP vient d’infliger à la Sonatel une sanction financière équivalente à 3% de son chiffre d’affaires soit 16 milliards. Cette sanction qui est non seulement surprenante mais démesurée ressemble à bien des égards à du « coller-motif » dont les soubassements sont plus que nébuleux.

En dépit du respect de la Sonatel de ses obligations, l’ARTP a, dans une décision unilatérale décidé, le 11 janvier 2021, de renforcer ces obligations qualité-réseau sans donner une échéance aux opérateurs afin de mener les investissements nécessaires. (…). C’est en quelque sorte une volonté déguisée de « racket » », dénoncent les travailleurs dans un communiqué parvenu à « L’As ». D’après la même source, le cahier des charges fixe un objectif de couverture réseau rapporté à la population, parce-que simplement le législateur considère que les opérateurs n’ont pas vocation à investir dans des zones non rentables.

D’où l’instauration du fonds de développement universel des télécoms (FDSUT) alimenté par une taxe de 5% du chiffre d’affaires des opérateurs. « En 11 ans, la Sonatel a versé au titre de cette contribution 179 milliards au FDSUT. Et cette somme pouvait couvrir en réseau près de 600 villages. Ne sommes-nous pas en droit de nous demander où est passé cet argent ? Les séné- galais aussi ont le droit connaî- tre la destination de cette manne financière ! », s’interroge l’intersyndicale sur l’utilisation des 179 milliards.

OU SONT PASSES LES 179 MILLIARDS QUE LA SONATEL A VERSE AU FDSUT ?

« Si l’ARTP fait maintenant fi de tout cela pour demander aux opérateurs de couvrir tout le territoire, n’est-elle pas dans une opération de faciliter un dé- tournement d’objectifs de ces milliards du FDSUT », soupçonnent les travailleurs. Il ressort à travers cette amende, regrettent les travailleurs, que l’ARTP ne se soucie des populations et de la qualité des réseaux qu’à la veille des élections. « Ces fonds collectés serviront-ils réellement aux sénégalais, à notre cher pays ? Pour preuve en 2007, à quelques jours de l’élection présidentielle, l’ARTP avait infligé une sanction de 03 milliards à la Sonatel », fait remarquer l’intersyndicale.

Le même scénario a été reproduit à la veille de la présidentielle de 2012. « En 2011, à quelques mois de l’élection présidentielle de 2012, l’ARTP avait menacé de sanctions et collecté 20 milliards sur la taxe sur les appels entrants. Ce montant n’a toujours pas été inscrit dans une loi des finances rectificative de cette période », s’en désolent les travailleurs. La même méthode est reconduite par le régime de Macky Sall. Puisqu’en 2016, selon l’intersyndicale à quelques mois des élections législatives de 2017 une sanction de 13 milliards tombe encore sur Sonatel, mais finalement, elle a été ramenée à 1,5 milliard. Idem en 2021. « A la veille d’élections territoriales à très forts enjeux l’ARTP revient à la charge en sanctionnant la Sonatel d’un montant de 16 milliards », fustigent-ils.

Fort de ces constats les travailleurs de la Sonatel soupçonnent que l’ARTP soit la vache à lait du pouvoir pour financer ses campagnes élections. Les travailleurs de Sonatel qui attendaient un soutien de l’ARTP et de l’Etat du Sénégal, pour libérer Sonatel, de l’hégémonie de France Télécom pour en faire un champion panafricain des télécoms, se demandent pourquoi on cherche à fragiliser la boite.

Ousseynou Baldé

(Source : L’As, 13 décembre 2021)

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