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Payer via smartphone, une solution au manque de cash en Libye

lundi 7 août 2017

Faire ses courses est devenu une gageure pour de nombreux Libyens confrontés au manque de liquidités. Pour leur faciliter la vie, un nouveau mode de paiement via téléphone portable a vu le jour même s’il ne fait pas l’unanimité.

Dans ce riche pays pétrolier miné par les violences depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, les rivalités tribales et politiques ont été fatales au fonctionnement, déjà fragile, des institutions de l’Etat.

Le pays, où les prix ont été multipliés par trois, voire quatre, cette année, compte deux Banques centrales : l’une sous l’autorité du gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale et siégeant à Tripoli, et l’autre sous le contrôle d’autorités rivales basées dans l’Est.

La majeure partie de la population active est dans la fonction publique en Libye. Les fonctionnaires reçoivent ainsi leurs salaires directement sur les comptes en banque mais en raison du manque de liquidités, il leur est difficile de retirer à leur guise.

"Les gens ne font plus confiance aux banques. Ils veulent être sûrs de pouvoir avoir suffisamment de cash si jamais il se passe quelque chose et que les banques ferment ou qu’ils ne puissent plus sortir de chez eux", dit un employé de banque qui préfère rester anonyme.

Conséquence : beaucoup de Libyens ont arrêté de déposer leur argent dans les banques. Et au fil des ans, les billets sont donc sortis du circuit sans jamais vraiment y revenir, créant une crise de liquidités sans précédent.

Les Libyens peuvent faire la queue pendant des heures devant leur banque, sans la garantie de pouvoir retirer de l’argent.

- ’Edfali’, ’MobiCash’ - Et même s’ils peuvent retirer, les montants sont limités.

Dans un pays où les paiements par chèque sont très rares et ceux par carte bleue inexistants, des banques ont lancé un nouveau service de paiement, via téléphone portable.

C’est par exemple le cas à Benghazi, ville de l’Est contrôlée par les autorités rivales du GNA.

La Banque du commerce et du développement (BCD) propose "Edfali" ("paie-moi" en arabe) à ses clients tandis que la Wahda Bank a lancé "MobiCash", des modes de règlement via un téléphone portable.

Avec une application, commerçants et consommateurs échangent un code pour effectuer la transaction. Plusieurs milliers de commerces dans le pays utilisent désormais ce moyen de paiement.

"Je ne dois plus passer des heures, voire des jours, pour attendre mon tour à la banque pour retirer de l’espèce", confie à l’AFP, soulagé, Saïd Fayez Fadlallah, 35 ans.

"Ils nous ont vraiment résolu un problème", se réjouit-il en attendant son tour à la caisse d’un supermarché de Benghazi.

Salem Ali, un autre client, abonde dans son sens, avec toutefois quelques réserves : "c’est une solution au problème du cash pour ceux qui savent contrôler" leurs dépenses.

"On ne va pas tarder à se retrouver avec des comptes et des poches vides !" prévient ce cinquantenaire.

- Sous le matelas -

"On nous a dit que les prix resteraient inchangés mais nous avons constaté une hausse de 40% avec Edfali", regrette Ayman al-Obeidi à la sortie d’un autre supermarché les bras chargés de provisions.

Certains commerçants commencent néanmoins à se plaindre.

"La banque n’a pas respecté ses engagements. Elle nous a assuré que nous pourrions retirer 25% en espèce du montant des ventes via ce service mais ce n’est pas le cas", s’indigne Salah al-Agouri, un commerçant.

Selon lui, plusieurs commerçants, enthousiastes au début, ont fini par renoncer à ce système.

Sur son site internet, la BCD encourage ses clients à signaler les majorations des prix pour les paiements via "Edfali".

Ce nouveau mode de paiement n’a pas encore convaincu la majorité des Libyens qui continuent à attendre le temps qu’il faut devant les banques pour retirer de l’argent. S’ils y parviennent.

Et les épaisses liasses de dinars libyens continuent de passer de mains en mains hors du circuit des banques. Particuliers ou commerçants, un nombre non négligeable de Libyens préfèrent garder leur argent sous leur matelas.

AFP

(Source : L’Express, 7 août 2017)

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