Le passage d’un opérateur de téléphonie à un autre est dorénavant possible en toute gratuité. Mais cela se fait suivant des conditions bien définies. Des précisions ont été apportées, hier, lors du lancement de la portabilité au Sénégal.
La portabilité des numéros a été officiellement lancée, hier, par l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp), en présence du ministère de tutelle, des opérateurs de téléphonie présents sur le sol sénégalais, et des associations de consommateurs. Ce passage se fera sans frais certes, mais à des conditions, qui ont été bien définies, hier, par le Dg de l’Artp, Abdou Karim Sall.
Aussi, précise-t-il que « la portabilité du numéro est possible à condition que l’usager qui veut migrer ait passé au moins trois mois chez son ancien opérateur ». Ceci vise, selon M. Sall, à éviter les fluctuations répétées de l’usager d’un opérateur à l’autre. M. Sall précise, en outre, que la portabilité ne pourrait être effective que si des démarches sont déjà entamées chez un opérateur ou lorsqu’elles sont en cours chez un autre. Il précise, toutefois, que l’impayé n’est pas un motif de rejet d’une demande de portabilité. La carte d’identité ou le passeport sont les pièces retenues pour l’opération de la portabilité.
Pour l’exécution de l’opération de portabilité, Abdou Karim Sall rappelle que le Sénégal va mettre en place le guichet unique pour permettre d’effectuer la portabilité du numéro en 24 heures. Le client aura juste à attendre deux tours d’horloge, selon M. Sall. « La période d’interruption des services est de deux heures au maximum », soutient-il. Le Dg de l’Artp précise aussi qu’avec la portabilité, les usagers ne pourront pas avoir plusieurs numéros. On est à l’heure du « numéro unique », précise M. Sall. Il indique que c’est le concessionnaire Comet du secteur privé national qui va se charger de l’élaboration de la base de données des usagers.
Abdou Karim Sall a tenu à rappeler que la portabilité est soutenue par les articles 86 et 87 du code des télécommunications. Selon lui, elle a été adoptée pour répondre à la demande des consommateurs et des opérateurs, dernièrement arrivés sur le marché. A l’en croire, le travail a été fait à partir de l’expertise locale, contrairement aux autres pays africains qui ont déjà adopté la portabilité en faisant appel à l’expertise étrangère. M. Sall estime qu’aujourd’hui 15 millions d’abonnés peuvent changer d’opérateurs en toute liberté.
Directeur de postes et télécommunications, Modou Mamoune Ngom rappelle que la portabilité s’inscrit dans le code des télécoms du Sénégal. La portabilité permettra, selon lui, aux consommateurs l’accès aux meilleurs services. M. Ngom confie que l’Etat est satisfait de la mise en œuvre du projet.
Les mises en garde des consuméristes
Quelques associations consuméristes étaient présentes au lancement d’hier. Le Pr El Hadj Niang de l’Entente nationale des consommateurs se veut clair : « Il faut veiller à ce que les opérateurs ne suspendent pas les numéros. Le numéro ne doit en aucun cas être l’objet de sanction ». A l’en croire, « la portabilité est l’aboutissement d’un combat pour les libertés individuelles du consommateur ».
Patron de l’Ascosen, Momar Ndao a, pour sa part, rappelé que « les principes directeurs pour la protection des consommateurs qui ont été signés par les Nations unies demandent qu’on fasse un respect scrupuleux du droit au choix, qui est le droit fondamental du consommateur ».
L’association qu’il dirige décide de lancer une campagne, dénommée « Toxxu ». Celle-ci consistera à migrer en cas de non satisfaction. Cette campagne vise, selon lui, à protéger les consommateurs. « Nous avons reçu tellement de plaintes de Sénégalais qui disent voir finir leurs crédits au bout de deux, trois jours, après recharge. Celui qui est dans cette situation doit pouvoir migrer et juger quelle est la meilleure qualité des services aux bénéfices exclusifs du consommateur », soutient Momar Ndao.
De l’avis du président de l’Ascosen, cela va montrer que la force revient aux consommateurs qui sont au centre, au début et à la fin de toute opération économique. Pour l’Ascosen, les opérateurs doivent davantage considérer leurs bailleurs. « Nous nous sommes rendu compte que, depuis longtemps, les opérateurs ne respectaient pas les consommateurs. Aujourd’hui, celui qui ne respecte pas le consommateur verra son client partir trouver un autre opérateur qui va lui donner plus de respect », avertit Momar Ndao.
La portabilité, aujourd’hui effective au Sénégal, est le fruit de tout un processus. L’on rappelle que les associations de consommateurs et autres opérateurs se sont joints intégralement au projet en 2013. Mais la portabilité a été inscrite dans l’agenda de l’Artp depuis 2004. La faiblesse du marché du mobile, estimé entre 20 et 30 % à l’époque, avait freiné le projet, souligne-t-on.
(Source : Wal Fadjri, 2 septembre 2015)
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