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Pape Ciré Cissé, directeur technique de la Tnt : « Nous allons pouvoir finaliser cette couverture dans les deux à trois mois à venir »

mercredi 17 juin 2015

Le directeur technique de la Télévision numérique terrestre (Tnt) est persuadé que le passage de l’analogique au numérique se fera comme prévu de façon progressive sur l’ensemble du territoire national. Dans cet entretien, Pape Ciré Cissé revient sur les installations qui ont été faites, ce qui reste à être fait et le plan de communication qui sera mis en place pour informer les populations de l’utilité de ce nouveau système. Mais il reste une certitude : Tout le Sénégal ne basculera pas dans le numérique ce 17 juin...

A 48 heures (l’interview a eu lieu lundi) du passage de l’analogique au numérique au Sénégal, est-ce que vous pouvez nous faire le point, nous dire où est-ce que vous en êtes avec les installations ?

Nous pouvons dire que nous avons fini d’installer la station principale de Dakar et les stations de Kaolack, Fatick, Thiès et Mbacké qui sont toutes opérationnelles. Dans chaque site, nous avons installé une tête de réseau et des émetteurs. Dakar, en plus de ces infrastructures (tête de réseau et des émetteurs) abrite le centre de supervision nationale. Nous avons prédisposé dans le bouquet national une vingtaine de chaînes extensibles à une quarantaine. Au total, avec ces 4 stations nous allons pouvoir couvrir un peu plus de 60% de la population. Nous avons d’autres sites sur lesquels il y a encore des travaux. Il s’agit de Ziguinchor, Sédhiou et Saint-Louis qui devront être terminés au plus tard dans une semaine. Nous pensons que si ces deux sites sont installés, nous allons pouvoir assurer une couverture démographique de près de 75%. Suivront ensuite les stations de Matam, Kidira, Bakel et Kédougou. Les équipes sont sur place au niveau de ces sites, mais nous ne pouvons pas les comptabiliser à la date du 17 juin. Nous préférons parler de ceux qui sont immédiatement fonctionnels.

Est-ce que les décodeurs sont disponibles ?

Une bonne partie des décodeurs est disponible et elle est en train d’être installée auprès des officiels, des leaders d’opinion, bref des citoyens aux fins de test ; cela pour voir si effectivement la qualité de la télévision numérique tant attendue est au rendez-vous. Aussi, ce sera une occasion pour connaître les avis et opinions des usagers sur le service qui leur est fourni.

Est-ce que vous pensez que les populations sont assez informées de ce qui va se passer avec ce passage de l’analogique au numérique parce qu’apparemment la communication ne passe pas bien ?

On ne peut pas dire qu’on manque de communiquer. Peut-être les populations peuvent ne pas cerner présentement le sens et le concept de la Tnt, mais je peux vous assurer que nous communiquons abondam­ment : nous passons au niveau des plateaux de radios et télés, nous faisons des interviews au niveau de la presse écrite, nous animons une page Facebook à travers laquelle nous répondons aux préoccupations des internautes. Des séminaires et conférences sont régulièrement animés pour informer sur la transition numérique. C’est vrai que c’est un message assez chargé, car à soubassement fort technique. Cela étant, nous essayons d’être le plus pédagogue possible et nous poursuivrons la communication auprès des populations. Aussi, des combats de lutte ont été organisés dans le cadre du projet Tnt. Plusieurs manifestations ont eu lieu dans les régions et dans le cadre de la saison de lutte Tnt. Aujourd’hui, la communication se poursuit. Il n’est jamais assez pour donner des informations sur la nouvelle façon de capter et de regarder la télévision. Il est clair que désormais, il va falloir, de façon beaucoup plus rapprochée, s’adresser aux populations pour leur montrer l’utilité de la Tnt, les nouveaux services que l’utilisateur va avoir et qu’il n’avait pas en mode analogique.

Comment la transition va-t-elle se faire ?

Le 17 juin 2015 marque le début de la transition vers le numérique pour notre pays. Cela signifie que nous commencerons par Dakar, Thiès, Mbacké, Kaolack, Fatick, Ziguinchor, Sédhiou et Saint-Louis. Ensuite, nous passerons les jours à venir à Ourossogui, Bakel, Kidira et Kédougou, ainsi de suite. Ça sera vraiment un processus progressif et dynamique. Au total, il y a 25 stations qui vont être installées pour assurer la couverture du territoire national. Nous pensons que dans les deux à trois mois à venir, nous allons pouvoir finaliser cette couverture.

Est-ce le prix du décodeur a été fixé ?

Pour l’instant, il n’y a pas encore une décision officielle sur le prix du décodeur. Il y a tout de même des spéculations qui le situent autour de 10 mille F Cfa. Par contre, il faut dire que c’est un décodeur avec beaucoup de fonctionnalités embarquées ; à savoir, les fonctions de HbbTv qui signifie « Hybrid broadcast broadband Tv ». Cette spécificité a l’avantage de transformer le boîtier comme un décodeur simple, mais aussi de permettre à son usager de s’en servir comme un modem pour naviguer sur internet. Hbb Tv modifie le téléviseur ordinaire en un smart Tv. Avec toutes ces fonctionnalités, un tel décodeur ne saurait coûter 10 mille F Cfa. Comprenez qu’il y aura derrière cela la main invisible de l’Etat qui le subventionnera et facilitera son acquisition aux populations. Nous sommes dans un processus d’essai. Les autorités encadrent les tests et il y a déjà des centaines de décodeurs qui vont être distribuées à différentes couches de la population. Une fois les tests concluants, il sera plus aisé d’organiser la distribution du boîtier partout au Sénégal. Deux choses sont importantes à ce niveau : la réaction des populations chez qui les tests seront effectués et puis sur un plan technique, il faut que nous sachions si le décodeur ainsi que les services connexes fournis répondent bien aux exigences du client qui est l’Etat du Sénégal.

Il y a des gens qui s’inquiètent. Ils pensent qu’avec la Tnt il y aura de la censure, car le contrôle sera plus facile avec ce système. Quelle garantie peut-on donner aux usagers par rapport à cette inquiétude ?

Nous sommes dans un environnement qui est réglementé et encadré. Il y a des textes qui existent et des règles qu’il faut respecter. Et cela, qu’on soit en analogique ou en numérique, c’est un fait. A la fin de la construction de l’infrastructure Tnt, il y aura une société de gestion qui va être mise en place et qui sera l’interlocutrice privilégiée des médias pour accéder au bouquet. C’est cette société qui aura toute son indépendance et son autonomie qui va gérer le bouquet des chaînes nationales. Aujour­d’hui, on ne peut pas présager du statut ou de la forme de cette société de gestion, mais il est clair qu’elle fonctionnera dans la plus grande neutralité. Aussi, puisque l’environnement audiovisuel est déjà fortement concurrentiel, cette entité ne saurait être qu’à égale distance de l’ensemble des acteurs. Je ne pense pas que ces craintes soient fondées, les gens continueront à travailler comme ils le faisaient avant.

Dans un article paru dans la presse il y a quelques mois, vous disiez qu’on ne basculera vers le numérique que lorsque la majorité de la population sera en possession de son décodeur. Est-ce que c’est un discours que vous maintenez à 48h de ce passage au numérique ?

Ce qu’il faut comprendre à travers cette assertion, c’est que les populations seront logées à deux enseignes. La première, c’est qu’il y aura un groupe de Sénégalais qui disposera de décodeurs et qui pourra regarder la Télévision numérique. Le deuxième groupe, c’est celui qui va continuer à regarder la télévision analogique, parce que n’ayant pas encore reçu le décodeur. Ces deux tableaux conditionneront la diffusion en simulcast qui signifie dans le jargon de la transition une diffusion simultanée des chaînes en mode analogique et numérique. Pendant que les uns regardent la télévision numérique, les autres suivent la télévision analogique. Je disais dans cette interview qu’on ne saurait procéder au basculement définitif que quand nous aurons une masse critique de décodeurs distribués aux populations. Mais tant que nous n’aurons pas cette masse critique, il ne sera pas possible d’éteindre la diffusion analogique. Donc, il faut qu’une bonne majorité de Sénégalais dispose du décodeur. Cela ne signifie pas aussi qu’il faudra attendre de doter 100% des ménages pour couper le signal analogique.

Un pourcentage de 70% par exemple ?

Non, je ne saurai le dire. Ce sera du ressort des autorités… Il faudra quand même qu’une décision soit prise parce qu’il ne sera pas possible de diffuser continuellement et simultanément le numérique et l’analogique, parce que c’est des dépenses, de la consommation d’énergie, des ressources humaines, bref des charges d’exploitation. A un moment donné, il va falloir arrêter la diffusion analogique actuelle parce que la Tnt aura pris le relais.

Pour un peu éclairer la lanterne des populations, est-ce que vous pouvez nous dire les types de téléviseurs qu’on aura besoin pour avoir accès aux chaînes locales ?

Il y aura deux types de téléviseurs qui pourront recevoir la télévision numérique terrestre. D’abord les téléviseurs à l’ancienne, à tube cathodique, mais disposant de prises dites Peritel et/ou Rca ou les télés en Plasma, Lcd, Led, Curve avec des entrées Rca ou Hdmi. Tous ces téléviseurs vont pouvoir recevoir le signal Tnt, moyennant un décodeur qu’il faudra installer entre l’antenne et les entrées citées.

Est-ce que cela veut dire que quel que soit le type de téléviseur, on aura besoin d’un décodeur ?

Si vous avez un Idtv (Intégrated digital Tv), c’est-à-dire un téléviseur où le décodeur est intégré en son sein, il sera possible de regarder la vingtaine de chaînes nationales non cryptées pendant la phase d’essais. Par contre, si vous voulez regarder les chaînes qui sont commercialisées par Excaf télécom à travers la Tnt, alors il vous faudra disposer d’un décodeur et d’une carte d’abonnement.

Diénaba Kane

(Source : Le Quotidien, 17 juin 2015)

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