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Oumar Ndiaye, directeur technique de ANTG en Carloline du Nord :"Il faut des garanties de sécurité sur les réseaux"

samedi 14 septembre 2002

Son entrée, en 1992, au Massachusetts Institute of Technology (MIT) avait fait les colonnes de la presse aux Etats-Unis et au Sénégal en raison de son parcours atypique. Parce qu’Oumar Ndiaye était alors taximan dans le Bronx. Cet émigré revient au pays à la tête d’une société des nouvelles technologies, ANTG (Advanced Network Technology Group) qui propose son expertise pour la mise à niveau des sociétés sénégalaises dans le domaine des NTIC, et plus spécialement appliquées aux télécommunications.

Vous arrivez dans un paysage où existait déjà une forte concurrence. Comment comptez-vous donc réaliser cette ambition de gagner 25 % du marché ?

Oumar Ndiaye : C’est vrai, la compétition existait déjà avant notre arrivée. Pour atteindre nos objectifs, nous misons sur notre savoir-faire et sur un programme de partenariat avec les différents acteurs déjà présents, parce que nous sommes convaincus que c’est un secteur tellement vaste qu’il y a toujours de la place pour une complémentarité. Les prestataires qui sont déjà là étaient venus pour réaliser les infrastructures de base.

Or ce sont des systèmes qui sont appelés à évoluer, qui évoluent d’ailleurs au jour le jour, puisque nous sommes dans le domaine des nouvelles technologies. Ensuite, notre stratégie ne consiste pas à attendre que le client fasse appel à nous, mais plutôt à aller inspecter l’existant, en faire un audit technique pour leur proposer de faire en sorte qu’ils soient toujours le plus proche possible de l’état actuel des technologies. D’ailleurs nous n’excluons pas des relations de partenariat avec ceux-là que vous désignez comme la concurrence.

Question :Naturellement, on se dit tout de suite que voilà un Sénégalais de retour au pays. Que pensez-vous apporter concrètement au Sénégal ?

- Ce que j’espère pouvoir apporter au Sénégal, c’est l’expérience américaine que j’ai accumulée. Ce n’est pas seulement au point de vue technique ou éducationnel, mais surtout en ce qui concerne les méthodes de travail que j’ai eu à développer pendant ma collaboration avec Cisco International (Société américaine leader en matière de développement de routeurs -ndlr). Cela m’a permis de travailler au plus haut niveau de décision dans les différents départements des systèmes d’information et avec les plus grandes multinationales comme ATT qui est mondialement connu.

Comment avez-vous été reçu dans les sociétés sénégalaises ?

- Je pense que les gens ont apprécié la possibilité d’avoir un choix plus large pour satisfaire leurs besoins en matière de systèmes d’interconnexion. Pour ceux qui s’y connaissent, disons que la réaction est spontanée. Mais dans la moitié des cas, au niveau des sociétés sénégalaises qui ne s’y connaissent pas trop, il faut expliquer pour faire passer le message. Parce qu’il s’agit d’un domaine très technique, ceux qui connaissent la certification Cisco-CCIE viennent spontanément vers nous.

Les étudiants par exemple n’hésitent pas à nous contacter pour essayer d’en savoir plus. Cependant, il est assez surprenant, quelquefois au niveau des sociétés avec un niveau d’expertise assez élevé, de trouver certains ingénieurs informaticiens qui ne s’y connaissent pas tellement dans ce domaine. C’est peut-être parce qu’il n’y a pas assez d’ouverture ou bien eux-mêmes ne vont pas vers l’information. Dès fois, par contre, il est difficile de mettre en évidence la différence de niveau d’expertise. Parce que le client, souvent, ce qui l’intéresse, c’est que l’interconnexion marche.

Alors qu’il y a autre chose bien au-delà de pouvoir simplement interconnecter deux éléments actifs. Il y a des services, des garanties de sécurité et des aspects de performance qui, souvent, ne sont pas évidents. Pour les clients avertis, ce sont les points sur lesquels nous comptons pour faire la différence. C’est-à-dire en termes de performance, de sécurité et de sécurisation, en ce sens que lorsqu’une ligne flanche, il faudrait que tout puisse basculer automatiquement sur une autre. C’est là le challenge pour nous : expliquer et convaincre le client que ces éléments-là sont aussi importants que d’être sur un réseau interconnecté.

Cette difficulté de convaincre ne tient-elle pas au niveau d’informatisation du Sénégal ? Quelle appréciation en avez-vous faites ?

- Paradoxalement, je dirai que le Sénégal n’a rien à envier à ses voisins, en tout cas pour ce qui concerne le domaine dans lequel j’évolue, c’est-à-dire, les télécoms. En dehors de l’Afrique du Sud et du Maghreb auquel je ne suis pas très familier, l’avance du Sénégal est réel. Par exemple, par rapport à la Côte d’Ivoire qui est économiquement mieux lotie, j’ose dire que le système des télécoms sénégalais est en avance, même s’agissant du nombre de certifiés en systèmes de réseau. Maintenant, il faut certainement ajouter qu’être le numéro 1 en Afrique ne veut pas dire qu’on est au top niveau. C’est ainsi que je peux apprécier la situation. En outre, la question du niveau des certifiés se pose souvent chez les prestataires et non chez le client qui, lui, a besoin de comprendre.

Vous rentrez au pays en tant que privé alors que vous auriez certainement gagné à rester aux Etats-Unis. Qu’est-ce qui vous motive ?

- C’est vrai, je suis rentré en tant que privé. Il faut dire que j’étais déjà entrepreneur, parce que j’avais mon propre taxi. Ce qui m’a permis de quitter mon employeur. Mais j’ai toujours pensé que je devais quelque chose au Sénégal. Puisque ce sont les pauvres paysans qui ont financé mes études préscolaires et scolaires et qui m’ont permis de pouvoir bénéficier de ces opportunités pour réaliser aux Etats-Unis. C’était donc pour moi un besoin impératif de revenir pour faire bénéficier le Sénégal de mon expertise en mettant mes propres moyens.

(Source : Le Soleil 14 septembre 2002)

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