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Orientation des bacheliers au Sénégal : Une innovation jadis controversée a restauré la transparence et l’équité

lundi 27 novembre 2017

L’enfant du riche et celui du pauvre ont les mêmes chances d’accéder à une formation de leur convenance dans une université publique sénégalaise. Avec la plateforme Campusen, les connaissances ne pèsent plus dans les orientations. Le critère déterminant est la performance. Cette innovation technologique a permis à l’Etat du Sénégal de réaliser des économies avec la dématérialisation du processus.

Le portail Campusen figurait, en 2016, parmi la liste restreinte des innovations introduites par l’administration publique en Afrique. Cette plateforme a été primée par le Centre africain de formation et de recherche administrative (Cafrad). Grâce à cette innovation, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation gère les dossiers de milliers d’étudiants inscrits dans des universités publiques. Campusen a réduit, de façon significative, le temps de traitement des dossiers et a allégé les procédures d’inscription.

« La partie la plus connue de Campusen, c’est son portail par lequel les bacheliers s’inscrivent pour être orientés dans les universités publiques du Sénégal. Ce portail est le plus célèbre, certainement en raison des milliers de bacheliers qui l’utilisent pour leurs inscriptions afin d’être orientés », estime le directeur général de l’Enseignement supérieur, le Pr Amadou Abdoul Sow.

La plateforme est aussi un support qui renseigne sur les demandes de bourses, les attributions... Elle véhicule des informations sur les universités et les activités scientifiques. « Campusen permet d’orienter le maximum de bacheliers, selon leurs choix, dans les 6 universités publiques. Chaque bachelier peut faire 3 choix différents pour une université, soit 18 choix au total. La plateforme a démocratisé le système d’orientation », présente M. Sow.

Campusen a surtout restauré la transparence dans l’orientation des bacheliers. Désormais, ce ne sont plus les connaissances qui priment sur les compétences dans les orientations. « Aujourd’hui, le fils du paysan a les mêmes chances que celui du riche pour accéder à l’enseignement supérieur. Ce qui les départage, ce sont les notes. Les orientations sont transparentes », se plaît à rappeler le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le Pr Mary Teuw Niane, dans un entretien qu’il avait accordé au « Soleil ».

En plus de la transparence et de la célérité dans le traitement des dossiers, cette innovation a aidé l’Etat à réaliser des économies en dématérialisant à la fois les orientations et la publication des listes. L’Etat ne dépense plus pour l’achat des papiers et le paiement des primes pour les jurys qui siègent dans des différentes universités. L’ancien doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de 2010 au 19 octobre 2017 est convaincu que l’application a réduit les charges de l’Etat destinées aux orientations des bacheliers. « Je peux dire que les économies sont réelles. Dans l’ancien système, le dossier d’orientation comportait, pour le bachelier, des pièces d’état civil, photocopie du bac, 3 enveloppes timbrées (que l’on n’utilisait jamais), des éléments occasionnant des dépenses », énumère le directeur général de l’Enseignement supérieur.

Un système fiable

Mais, ce n’est pas seulement l’Etat qui a fait des économies. En effet, les étudiants n’ont plus besoin de se rendre de temps en temps dans les universités pour voir s’ils ont été orientés ou pas. Il suffit de visiter le site pour avoir ces informations. Ce n’était pas le cas avant l’introduction de cette plateforme. « Le bachelier se déplaçait pour venir consulter les affiches, qu’il fallait renouveler parce qu’arrachées par ceux qui n’étaient pas orientés », compare le directeur général de l’Enseignement supérieur. Ce temps est révolu. La plateforme fournit des informations à temps réel accessibles à tous, quel que soit le lieu de résidence de l’étudiant. « Avec Campusen, le bachelier reçoit un message sur son téléphone portable, où qu’il soit, l’informant de son orientation », rapporte le Pr Amadou Abdoul Sow. Il ajoute : « La dématérialisation ne présente pas que des économies réelles en termes de dépenses, il y a des gains en termes de temps, d’équité et d’objectivité. Aussi, il y a moins de stress pour le bachelier et les parents ».

La tutelle ne croit pas que le système pénalise les élèves issus des milieux défavorisés où l’accès à l’Internet reste un luxe. Les procédures sont simples et à la portée de tous, y compris les nouveaux bacheliers qui ont un faible niveau en informatique. « Tout élève a un téléphone portable. Il sait envoyer un message, surfer sur le net, utiliser whatsApp et Facebook. Tout bachelier peut valablement accéder à la plateforme et s’inscrire s’il a accès à l’Internet. C’est à ce niveau que l‘on peut parler de contrainte et encore, mais non pour l’inscription », pense le directeur général de l’Enseignement supérieur.

La probabilité de dysfonctionnement est très faible. A titre illustratif, depuis sa mise en place, il y a eu très peu d’anomalies. « La marge d’erreurs est négligeable, parce que cela fait plusieurs années que le système tourne et marche. Toutefois, on peut noter quelques erreurs qui sont vite corrigées », nuance M. Sow. Cette innovation avait pourtant suscité un tollé dans le milieu universitaire à ses débuts.

Idrissa Sané

(Source : Le Soleil, 27 novembre 2017)

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