Le gouvernement avait beaucoup misé sur le Trade Point Sénégal et son système de dédouanement numérique Orbus 2000 pour la mise en place duquel le Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec) a été contraint de prêter 428 millions de francs. Seulement voilà, Orbus aussi bien que Trade Point Sénégal sont entrain d’être un gros éléphant blanc. Les opérateurs économiques n’en veulent pas. Et le Cosec en est aujourd’hui à vouloir recouvrir une créance auprès d’un Trade Point qui a des ambitions trop grandes qui risqent de compromettre son existence.
Le Conseil Sénégalais des chargeurs (Cosec) est en train de réfléchir sur une stratégie devant lui permettre de recouvrer ses 428 millions de francs. Une somme qu’il avait prêtée en 1997 au Trade point Sénégal pour la conception de "Orbus 2000", un système de dédouanement électronique. Dans un entretien accordé au quotidien Walf, son directeur administratif qui a suivi le dossier estime qu’il s’agit d’une réflexion qui vient à son heure parce que, explique-t-il, la date du remboursement du prêt qui était arrêtée en 2001 n’a pas été respectée de nos jours. Par ailleurs expert maritime, Serigne Diop Thiam justifie le retard du remboursement du prêt par les difficultés financières que traverse le Trade point Sénégal. "Je pense que le Trade point Sénégal se trouve dans l’incapacité de nous rembourser notre prêt parce qu’il est dans une situation difficile", avance M. Thiam. A ce propos, ce dernier déclare n’être pas surpris de l’incapacité du Trade point à faire face à son devoir de remboursement du prêt contracté. "Le Cosec avait estimé à l’époque que le Trade point Sénégal, dans sa configuration, n’était pas viable parce qu’il avait des ambitions trop grandes qui risquaient de compromettre son existence", souligne notre interlocuteur. D’après lui, le Cosec était sceptique quant à la création du Trade point Sénégal à la suite d’une mission d’investigation qu’il avait effectuée à l’époque au Maroc, à la Tunisie et au Singapour pour s’imprégner de l’expérience de ces pays en matière de création de Trade point. Car, justifie-t-il, les ambitions des Trade point qui existent dans ces pays sont modestes. Le directeur technique du Cosec en veut pour preuve le cas du Bénin où, dit-il, le Trade point n’est qu’une cellule intégrée au sein du Conseil national des chargeurs du Bénin. Une expérience dont, de l’avis de Serigne Diop Thiam, le Sénégal pouvait s’inspirer. "Je pense que le Trade point Sénégal pouvait bien être intégré dans le Cosec comme cela se fait ailleurs parce que nous jouons le rôle qu’il (Trade point) joue en matière de facilitation des formalités du commerce extérieur qui fait partie de nos missions", regrette l’expert maritime.
Aussi, M. Thiam peut-il se prévaloir d’avoir raison sur l’histoire pour avoir prédit l’échec du Trade point Sénégal dont la création, à ses yeux, ne se justifiait pas. Avec comme argument le fait que Orbus 2000 qui a été conçu sur la base du prêt Cosec a été cédé au franc symbolique à la douane. Celle-ci l’a confié à un Groupement d’intérêt économique (Gie) qui en assure l’exploitation. S’il en est ainsi, pourquoi alors octroyé un prêt de 428 millions de francs Cfa à une entreprise qui ne présentait pas les garanties de remboursement ? "Nous n’avons pas fait ce prêt de notre propre gré. "Nous l’avons fait sur instruction du gouvernement", répond-il.
Pourtant la requête de prêt formulée par le Trade point Sénégal était plus ambitieuse que la somme de 428 millions de francs. "Le Trade point nous avait au départ demandé deux milliards de francs", révèle le directeur technique du Cosec.
M. Thiam se représente la gravité des conséquences qui pourraient découler d’une telle requête. "Imaginez si nous avions accédé à cette requête, qu’allions nous faire", se demande-t-il en guise de conclusion.
Ndakhté M. GAYE
(Source : Wal Fadjri, 14 septembre 2004)
Post-Scriptum
Des opérateurs n’en veulent pas
Moustapha Lô, le secrétaire général de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal a estimé que l’idée à l’origine de la création du Trade point Sénégal a été faussée au départ. "On avait arrêté l’idée selon laquelle le Trade point Sénégal devrait être logé dans le bâtiment de la douane du Port autonome de Dakar (Pad) et devrait être un guichet unique où tous les services ayant trait au dédouanement électronique seront logés", rappelle-t-il. Mais pour M. Lô, l’idée est faussée dès lors qu’on a laissé les locaux de la douane du Pad pour installer ailleurs cette structure. D’où la raison de son boycott de ce système. "Depuis lors, je ne collabore pas avec le Trade point. Je fais mes transactions avec une autre structure de la place. Et je pense que c’est pareil pour beaucoup d’autres opérateurs économiques", dit-il. Une autre justification de son absence de collaboration avec le Trade point est à rechercher à la disponibilité des informations dans l’Internet. "Il est devenu facile maintenant d’avoir des informations que nous souhaitons sur l’Internet. Nous sommes toujours en contact avec nos partenaires", explique M. Lô. Une façon pour lui de montrer son désintéressement à solliciter les services du Trade point dont il déclare ignorer à présent le fonctionnement. "Je ne sais même pas si le Trade point existe ou non", ironise-t-il
Nd. M. GAYE
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