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Nigeria : les opérateurs menacent de retirer leurs services USSD aux banques en raison d’une dette de 185,7 millions USD

L’USSD est une technologie mobile qui permet d’accéder à des services via messagerie. Les banques et autres fournisseurs de services financiers utilisent l’USSD pour faciliter l’accès des à leurs services en Afrique subsaharienne où seulement 28 % de la population a accès à Internet, selon la GSMA.

Les banques et institutions financières nigérianes pourraient bientôt se voir privées des services de données supplémentaires non structurées (USSD) que leur fournissent les opérateurs de télécommunications. Ces derniers leur reprochent de ne pas avoir payé pour des services rendus dont la facture s’élève à 80 milliards de nairas (185,7 millions USD). C’est ce qu’a révélé Gbenga Adebayo, président de l’Association of Licensed Telecommunications Operators of Nigeria (ALTON), le jeudi 29 septembre.

«  Les banques prélèvent des frais auprès de leurs clients, mais refusent de payer les opérateurs de télécommunications  », a expliqué M. Adebayo. « Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que nous continuions à fournir des services si vous ne payez pas. »

En 2021, les opérateurs de télécommunication avaient déjà menacé de retirer leurs services USSD aux institutions financières à partir du 15 mars pour les mêmes raisons. La dette accumulée s’élevait alors à 42 milliards de nairas. Toutefois, l’intervention de la Banque centrale du Nigeria (CBN) et de la Commission nigériane des communications (NCC) a permis de trouver un compromis, notamment avec l’introduction de 6,9 nairas (0,016 USD) par transaction comme nouveaux frais pour les clients utilisant les services USSD.

Le retrait des services USSD aux banques, s’il est effectif, devrait considérablement affecter les services financiers fournis aux populations nigérianes à tous les niveaux. «  Les clients des banques ne seront pas en mesure d’effectuer des retraits aux guichets automatiques ou des transferts, ainsi que d’autres services bancaires numériques  », a ajouté M. Adebayo. Pour les banques, cela constituera des pertes de revenus.

Isaac K. Kassouwi

(Source : Agence Ecofin, 30 septembre 2022)