Infotechsn.com, un site sénégalais spécialisé sur les technologies de l’information et de la communication (TIC) et les intégrateurs de solutions IT entre autres, est une plateforme sur l’actualité du secteur dans toutes ses composantes. Son manager M. Mountaga Cissé se prononce ici sur quelques axes du secteur des Tic au Sénégal.
Quel est votre point de vue sur le secteur des Tic au Sénégal ?
Je trouve que le Sénégal est très développé sur ce secteur là. Mais on n’a pas encore su bien exploiter les potentialités que nous avons. Prenons l’exemple d’un pays comme la Tunisie qui fait environ 13 millions d’habitants. On constate que ce pays est en avance par rapport à notre pays. Le Sénégal comparé à beaucoup d’autre les pays africains est en avance dans les Tic. Il faut dire qu’on accuse encore du retard en termes d’avancées technologiques, même si les opérateurs du marché font du bon travail.
Les entreprises spécialisées du secteur des Tic aussi se plaignent tout le temps de l’absence de marchés dans le secteur. L’Etat du Sénégal à eu à mettre en place l’intranet gouvernemental avec l’assistance de structures chinoises. Plus récemment, l’opérateur Sudatel (Expresso) s’est installé au Sénégal avec un installation technique pilotée par des entreprises chinoises aussi. Ce qui fait que les entreprises sénégalaises du secteur des Tic ont du mal à sortir de l’ornière et trouver leur part de marché.
Est-ce que vous pensez que les entreprises sénégalaises sont assez outillées, parce que d’habitudes ces genres de travaux se font par appel d’offres ?
C’est vrai que l’équation des compétences se pose pour certains travaux. Les entreprises sénégalaises sont compétitives, mais parfois l’expertise fait un peu défaut dans certains domaines. Pour l’installation de systèmes intelligents, un peu complexe, le gouvernement comme certains opérateurs sont obligés de solliciter des entreprises internationales.
Si on fait une analyse du marché national, est-ce qu’on peut dire que les consommateurs sénégalais sont biens servis en matière de Tic ?
Là je pense que non. C’est vrai que les prix pratiqués au niveau national sont compétitifs par rapport à la sous région, mais des études ont montré qu’au Bénin les prix pratiqués pour les communications locales et sur l’international sont plus compétitifs que notre pays. Je pense qu’au Sénégal c’est l’opérateur historique qui fixe un peu les prix et les autres opérateurs ne peuvent pas proposer moins que ça. En plus, pour les offres il n’y a pas un package très large pour le consommateur.
Quand vous parlez de package très large, vous pensez à quoi ?
Je pense par exemple à la voix sur IP. Depuis 2004, on nous dit que le secteur des Tic est libéralisé au Sénégal, l’opérateur historique à la possibilité d’exploiter ce créneau mais il n’y pas d’intérêt économiquement parlant pour la Sonatel de s’y invertir. Les autres opérateurs sont aussi en reste. On attend le nouvel opérateur sur ce créneau pour mieux tirer profit des TIC.
Si on prend l’exemple des dernières technologies dans le secteur des Tic, est-ce que l’offre existe sur le marché sénégalais ?
Je prends l’exemple de deux technologies, la 3G et le CDMA. Elles sont exploitées par les opérateurs de la place tels que Expresso et Orange. Sur ce segment de la technologie, on peut ne pas accuser un grand retard par rapport aux pays occidentaux. Il suffit de l’importer et de l’exploiter, ça ne coute pas cher et en plus la technologie évolue et de nouvelle choses arrivent sur le marché. Le Sénégal peut même être au coude à coude avec les pays occidentaux sur ce point, parce que la technologie est exploitée par des compétences et je pense qu’au Sénégal les compétences existent.
En termes de perspectives, quels sont les segments sur lesquels on devrait mettre l’accent pour faire des Tic un secteur en pleine expansion ?
Je prends l’exemple du commerce électronique qui pourrait très bien fonctionner au Sénégal, mais jusqu’à présent il n’y pas de structures qui font réellement ce commerce au niveau du Sénégal. Les entreprises qui s’y activent sont pour la plus part du temps des filiales de grandes sociétés européennes ou autres.
Il faut par ailleurs que l’opérateur historique diminue le coût des télécoms. L’internet coute cher au Sénégal, même si les prix pratiqués sont compétitifs par rapport à la sous région. La bande passante internationale coute cher à l’opérateur. Toutefois, si les opérateurs investissent sur ce créneau là en mettant en place des systèmes qui permettront de gérer le contenu en local, je pense que le prix des communications internet va baisser. Il faut dire que la bande passant internet au Sénégal est assez performante, pratiquement tous les pays de la sous région passent par le Sénégal. Récemment la Sonatel a proposé une offre qui va jusqu’à 10 méga bits de débit, sur ce point le Sénégal est outillé. Le problème est que pratiquement tous les sites que les sénégalais visitent se trouvent hébergés en Europe ou aux Etats-Unis. Si la Sonatel et les opérateurs nouent des partenariats avec Google ou Yahoo, pour stocker les contenus en local, ça permettrait de gagner en utilisation de la bande passante.
Propos recueillis par Sady Ndiaye
(source : Bulletin d’Information Economique (BIE) de la CCIAD, 20 au 30 avril 2009 - Spécial Bureau-TIC)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000