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Monnaie électronique : De l’urgence d’organiser le secteur pour tirer le plein potentiel

jeudi 21 janvier 2016

Face à une ascension fulgurante, le secteur de la monnaie électronique fait face à certains manquements qu’il semble urgent de relever pour un essor plus tranquille.

La monnaie électronique gagne de plus en plus de place dans le paysage monétique sénégalais. Une croissance vertigineuse qui cache mal quelques préoccupations qu’il semble urgent de corriger. C’est ce que l’Association des Professionnels des Banques et Etablissements Financiers du Sénégal (APBEF) a compris, elle qui a consacré la 1ere Edition « Des Jours de banque », à la monnaie électronique. Ils ont été nombreux à répondre à l’appel, qu’ils soient banquiers, gérants d’institutions de microfinance, fonctionnaires du ministère des Finances, directeurs de sociétés de monnaie électronique… ils se sont tous retrouvés pour réfléchir autour du thème : « Monnaie électronique : Enjeux, opportunités et risques ».

Un sujet très actuel si l’on se réfère aux propos du Président de l’APBEF. « Peut-on écarter le risque systémique face à une multiplicité de monnaies électronique ? Cette monnaie n’est-elle pas porteuse d’inflation ? Quelle est la garantie de protection pour le consommateur ? Quel dispositif contre la faillite des établissements de monnaie électronique ? Au regard des volumes traités, la diversité des acteurs bancaires et non bancaires, l’étendue des populations touchées, la monnaie électronique est entrain de redessiner la banque. Aussi, les paradigmes économiques sur la monnaie, les formes de paiements et la circulation monétaire sont bousculés par le mobile banking et l’Internet. C’est pourquoi une clarification des rôles entre les différents intervenants dans la monnaie électronique et à une levée des contraintes sont indispensables pour mettre en place un système sûr », a-t-il déclaré devant un parterre de responsables.

Pour M. Kabirou Mbodje, PDG de Wari, il faut voir comment organiser le système. Car dit-il, quand on parle de monnaie électronique, il ne doit pas s’agir de société de télécommunications. « Si aujourd’hui le taux de bancarisation est faible, ce n’est pas par manque de moyens, mais plutôt un problème d’organisation. Et pour un marché commun, il nous faut des acteurs neutres », a-t-il lancé. Abondant dans le même sens, M. Alioune Fall Directeur de Orange Money reconnait que les systèmes classiques qui étaient là n’ont pas favorisé l’inclusion financière. C’est ce qui explique, selon lui, l’arrivée en masse de structures comme celle qu’il dirige.

Relever le défi de la sécurité

Présentant l’avantage de favoriser l’inclusion financière, la monnaie électronique devra quand même relever un défi, c’est ce celui de la sécurité. Prenant la parole à l’occasion d’un panel, Me Massokhna Kane de SOS Consommateur se pose quelques questions. « Par exemple, pour les factures qu’on paye via son téléphone, il n’y a aucune preuve physique de l’opération, si quelques mois plus tard la SDE par exemple me dit que je n’ai pas payé, comment pourrai-je le prouver ? Les avancées sont réelles, mais il y a des améliorations à apporter, les populations doivent être mieux informées », suggère-t-il.

Un avis qu’il partage avec le Représentant de la cellule nationale d’information financière (CENTIF). Selon M. Abdoulaye Thioye, la monnaie électronique engendre des risques dont le blanchiment et le financement du terrorisme. « Il est important que l’inclusion financière soit accompagnée par des garde-fous pour éviter les dérives », a-t-il souligné.

Mais si l’on en croit Mamadou Ndiaye, conseiller du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, la monnaie électronique est bien encadrée. Car dit-il, il y un dispositif réglementaire qui a été récemment mis à jour. Toutefois, même s’il reconnait que les risques sont réels, le patron de Wari estime que trop de barrières risquent de porter un gros préjudice. « Toutes les transactions qui passent aujourd’hui par les plateformes des sociétés de transfert étaient autrefois souterraines et invisibles. Il y a incontestablement plus de transparence introduite par les sociétés de transfert. Nous, nous sommes juste des apporteurs d’affaires qui modélisent des effets pour le grand public lequel accède à un service en payant des frais sur les transactions. Le secteur informel caractérise notre économie et la monnaie électronique vise en quelque sorte, à la formaliser », estime-t-il.

Les banques ne doivent-elles pas craindre pour leur part de marché ?

Selon les chiffres de la BCEAO, entre le 1er et le 30 septembre 2015, l’UEMOA note 5000 milliards de flux financiers par la monnaie électronique. Une grosse manne que les banques partagent avec les institutions de transfert d’argent. Alors ceci ne constitue-t-il pas un manque à gagner pour les banques ? « A priori oui, parce que la monnaie électronique présente l’avantage d’inclure tous ceux qui étaient exclus du système classique », répond le Président de l’APBEF. Mais selon M. Camara, cet argent récoltés par les structures de transfert d’argent dort plus tard dans les banques, donc ce n’est pas si grave, tempère le Directeur Général de la Banque Régional des Marchés (BRM). Amayi Badji

(Source : Réussir Business, 21 janvier 2016)

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