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Mme Ndèye Founé Niang, Présidente du Syndicat des travailleurs de la Sonatel : « Le décret n’est pas bon et nous allons mettre toute l’énergie nécessaire pour qu’il ne passe pas »

lundi 29 août 2011

Les Sonateliens ont décidé de jeter toutes leurs forces dans la bataille pour l’abrogation du décret pris par le chef de l’Etat pour surtaxer les appels internationaux entrants. Il y va, selon Mme Ndèye Founé Niang, présidente du Syndicat des travailleurs de la Sonatel, de l’avenir de leur outil de travail, mais du leur aussi. Du reste, dit-elle, tous ont à y perdre, aussi bien l’Etat que les usagers du téléphone.

Quelle est votre réaction après la notification du décret sur les appels entrants ?

Par rapport au décret nous l’avons reçu, hier vendredi. Aussitôt nous avons convoqué la plénière de l’intersyndicale des travailleurs de la Sonatel. Nous l’avons examiné et nous avons mis sur pied une commission technique qui est chargée de décortiquer le décret. Donc ils ont, le Week-end, pour l’analyser et nous fournir toutes les informations nécessaires et tous les couacs relevés dans le décret. Donc la Commission va travailler durant tout ce Week-end et on a convenu de faire des Assemblées générales sectorielles pour faire le tour des Sonatel et pour informer les travailleurs et recueillir leurs avis. Une plénière de l’intersyndicale sera organisée, le mardi, et c’est à l’issue de cette plénière que nous allons définir un plan d’actions que nous allons dérouler aussitôt après.

Peut-on s’attendre à des perturbations dans le secteur des télécommunications dans les jours à venir ?

Nous avons déposé le préavis de grève, depuis le 24 Août, mais puisque c’est 30 jours après qu’on pourra faire légalement une grève, nous allons dérouler un plan d’actions pour nous faire entendre parce que nous n’allons pas rester les bras croisés. Nous allons définir un plan de communication pour dire au président de la République, Me Abdoulaye Wade, nous ne sommes pas d’accord. Nous ne voulons pas aller en grève, parce que ça cause beaucoup de dégâts. Nous voulons sensibiliser toute la population pour qu’elle se lève avec nous pour dire non à Abdoulaye Wade, pour dire non aux fossoyeurs de l’économie.

Quelles peuvent être les conséquences d’un tel décret sur les appels entrants ?

Les conséquences d’un tel décret c’est d’abord les coûts des communications qui vont augmenter, parce que les Sénégalais de la Diaspora vont payer plus cher. Certains pays vont nous appliquer la réciprocité. Les Sénégalais vivant dans le pays qui vont vouloir téléphoner à l’étranger aussi vont payer cher. Le trafic va baisser. Abdoulaye Wade qui pense qu’il va gagner 60 milliards, ne les gagnera plus parce que le trafic va baisser. Les pays qui transitaient par notre réseau pour acheminer leur trafic aussi ne passeront plus par nous, parce que nos tarifs ne seront plus compétitifs. A la longue le chiffre d’affaires va baisser et il y aura des menaces sur nos emplois. Donc, ce n’est pas bon. L’État va perdre des recettes. En gros, la Sonatel verse aux alentours de 168 milliards par an en termes de taxes d’impôts, etc. Mais si on applique cette mesure il risque de perdre lui- même. On a sensibilisé l’État pour lui dire que ce n’est pas bon pour lui, ce n’est pas bon pour le pays, ce n’est pas bon pour l’usager du téléphone. Et ce n’est pas bon pour notre outil de travail et pour les travailleurs de la Sonatel. Le décret n’est pas bon. Nous allons le combattre et nous allons y mettre toute l’énergie nécessaire pour qu’il ne passe pas.

Avez-vous reçu le soutien du M23 dans vos prochaines actions ?

Oui le M23 a promis de nous appuyer dans notre combat. Le 23 août dernier, nous avons assisté pour la première fois à une rencontre du M23. Donc ils nous ont recontacté pour qu’on puisse, aujourd’hui, les écouter et qu’ils puissent prendre en considération toutes nos préoccupations dans leur rapport qu’ils vont définir aujourd’hui. Donc le M23 est engagé, déterminé à lutter à nos côtés parce qu’ils savent que ce n’est pas bon pour le pays et le M23, sa stratégie c’est de tout faire pour que le pays soit dans de bonnes conditions, c’est de tout faire pour que les règles élémentaires de bonne gouvernance soient respectées. Et c’est pour cela que nous adhérons au M23 pour dire que nous avons les mêmes objectifs et ensemble la main dans la main nous pourrons faire reculer le président de la République sur cette histoire d’appels entrants.

Quelle est la position des centrales syndicales dans le bras de fer qui vous oppose à l’État ?

Bon qu’elles viennent ou pas, nous, nous allons continuer la lutte. Moi qui vous parle, je suis du Syndicat du Sntpt, c’est un syndicat qui est affilé à l’Unsas. Nous nous sommes battus en 2009 sans l’Unsas, lorsque l’État a voulu céder ses actions à France Télécom. Nous nous sommes battus en 2010, lorsqu’il s’agissait des appels entrants. L’Unsas ne nous a pas soutenus. Et par rapport à cette crise nous n’attendrons pas l’Unsas. Donc ce sera avec la Csa avec qui nous avons signé un communiqué conjoint et la Cnts/Fc qui doit nous recevoir probablement, lundi à partir de 14 heures, et qui a dit carrément au président de la République que la mesure n’était pas bonne. Je pense que ces deux centrales pour le moment avec leur accord ensemble, avec eux, avec le M23 et toutes les forces vives de la nation qui ont compris, nous allons nous battre sans l’Unsas. Moi je n’attends rien de l’Unsas. Sans l’Unsas, je me suis battue avec l’intersyndicale et le peuple sénégalais. Donc qu’ils viennent ou pas nous allons nous battre, nous ne comptons pas sur eux. Maintenant qu’ils se ressaisissent, nous sommes ouverts pour aller avec eux.

Pourquoi avez- vous rejeté la répartition des 60 milliards de fonds proposée par Me Wade ?

Pour nous c’est un ‘tong tong’. Donc nous ne pouvons pas l’accepter parce que nous sommes contre la mesure qui doit produire ces 60 milliards. Et nous pensons que le président de la République n’a pas compris. Nous avons voulu éclairer davantage. Nous l’avions fait, il avait reculé. Nous pensons que la mesure n’est pas bonne pour qu’on puisse même y recueillir 60 milliards et pouvoir en faire un ‘ton tong’. Nous ne sommes pas d’accord sur la mesure, évidemment nous ne sommes pas d’accord sur la répartition des 60 milliards. Avec le président de la République, nous pensions que nous pouvions nous asseoir, mettre sur pied une commission technique pour réfléchir, sur les moyens puisque nous savons qu’il n’a besoin que d’argent ; voir comment faire avec la Sonatel, avec les bénéfices de la Sonatel : soit augmenter les taxes soit on ne sait pas, parce que la dernière fois on lui avait conseillé d’augmenter l’impôt sur les sociétés qu’il avait baissé. Donc c’est des propositions que nous lui avons faites. Là, il nous a rappelé que ce n’était pas convainquant. Nous pensons qu’on peut se retrouver pour trouver d’autres solutions alternatives et laisser la Sonatel survivre parce que cette mesure ne fait que tuer la Sonatel.

Propos recueillis par Moustapha Ba

(Source : Le Populaire, 29 août 2011)

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