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Massokhna Kane, avocat et SG de L’UFP : “La Sonatel est un scandale pour le pays”

jeudi 17 août 2006

Nous vous proposons ici [un extrait] de la suite de l’interview que M. Massokhna Kane, avocat et Secrétaire général de l’Union des Forces Patriotiques (Ufp) nous a accordée et dont le premier jet a paru dans notre édition d’hier.

Vous êtes aussi leader consumériste. Les Sénégalais vous entendent souvent râler dans les médias quand la Sénélec coupe l’électricité où quand certains produits sont augmentés. C’est un combat noble et les Sénégalais vous en sont reconnaissants. Mais, est-ce que vous n’avez pas l’impression de donner un coup d’épée dans l’eau ?

Pas du tout. Vous avez raison de dire que c’est un combat noble et c’est aussi un combat utile parce qu’il y a beaucoup de populations qui souffrent et qui ne peuvent pas se défendre elles- mêmes. Dieu nous a donné, avec le peu de savoir que nous avons, le pouvoir de les aider. Je vais continuer encore à râler plus fort contre la Senelec, le Sonatel, les Mimran, le sucre etc. Parce qu’il y a des injustices et nous avons des dossiers. Le problème des associations de consommateurs, c’est un problème de moyens et de ressources humaines. Figurez-vous que il y a de cela 2 jours, le jeudi dernier, je suis allé avec un huissier dans une agence de la Senelec pour faire un constat interpellatif qui coûtait 36 000 Fcfa. « Sos consommateurs » n’a pas d’argent et c’est moi qui ai payé.

Ce qui m’a poussé à faire une descente dans une agence de la Senelec, c’est qu’on a voulu payer des factures dont le dernier délai est le 5 août. On est allé payer 3 jours après, c’est à dire le 8. Ils ont refusé en disant qu’il faut payer des frais de coupures. On leur a dit qu’on n’a pas été coupé. Ils ont insisté en nous disant que dés que le bon est émis, il faut payer les frais de coupures et cela fait des années qu’ils le font. Et cela n’est pas normal, c’est n’est rien d’autre que du vol. Cela fait combien de centaines de millions voire des milliards qu’ils font chaque année sur le dos des pauvres populations.

Ces frais de coupures ne s’appellent même pas frais de coupures, c’est des « frais de rétablissement ». Quand vous ne payez pas votre facture, la sanction est qu’on vous coupe la fourniture. Quand vous allez à la Senelec pour payer ou pour trouver un moratoire, on doit vous rétablir le courant qu’on a coupé. L’agent vient et donc cela s’appelle frais de rétablissement. Physiquement, tant que vous n’êtes pas coupé, même si le bon est émis, si vous payez entre temps, vous ne devez plus de frais de rétablissement, le bon doit être annulé puisque vous avez payé avant qu’on vous coupe. Qui, parmi les usagers, peut prendre un huissier comme je l’ai fait, faire un constat et aller les interpeller. Ils ont tout de suite accepté de prendre le payement. C’est un abus et il y en a plein comme ça.

Voilà la raison d’être de Sos et on va continuer. Et c’est un service que nous rendons au Président et aux populations. Il faut qu’on respecte les droits des populations. La Senelec doit remettre les factures 35 jours avant la date d’échéance et elle ne le fait jamais. Voilà notre combat et nous continuerons à le mener sur beaucoup de secteurs. Pour la Senelec, on va porter plainte contre elle pour les délestages. Cela nous empêche de travailler et d’avoir une vie de famille normale. Cela empêche même certaines structures de santé de soigner les gens normalement, alors que les factures ne diminuent pas et ne tardent pas. Notre devoir c’est de combattre ces injustices en soutenant le Président.

Evidemment on insulte personne et ne demande pas des choses anormales. On demande tout simplement que les droits des consommateurs soient respectés.

Le téléphone aussi coûte cher et on dit même que la Sonatel est le plus grand fossoyeur des Sénégalais !

Ce que fait la Sonatel est scandaleux. Des bénéfices usuraires et scandaleux qui sont partagées avec des étrangers. Je viens de faire une réclamation contre la Sonatel parce qu’au lieu de facturer tous les 2 mois comme elle le faisait, elle a décidé unilatéralement de facturer maintenant aux particuliers tous les mois depuis le mois de mai et soi-disant dans l’intérêt des populations, ce qui est faux. Ce n’est pas dans l’intérêt des consommateurs, mais l’intérêt de la Sonatel. Au lieu d’avoir de l’argent frais tous les 2 mois, elle l’a tous les mois. Si les populations l’acceptent, demain la Sénélec fera la même chose de même que la Sde. Nous ne l’acceptons pas. C’est une violation des termes du contrat. On nous l’impose de façon insidieuse sans publicité ni rien. Ces sociétés ont des contrats de concessions de services publiques. C’est à dire que l’Etat leur a concédé un service public qu’il devait fournir aux populations. C’est le téléphone, l’électricité, l’eau, etc. Et ils ont un cahier de charge. Ils ne doivent pas faire pas comme les sociétés commerciales à vocations bénéficiaires appelées à faire des bénéfices les plus colossaux. Ils doivent équilibrer simplement leurs comptes. Ils doivent faire des résultats positifs qui leur permettent de faire des investissements et éventuellement de remplir leur contrat qui consiste à élargir leur réseau sur tout le territoire du Sénégal et à améliorer la qualité du réseau. Et la Sonatel ne fait pas ces investissements. Il y a des zones et des villages à l’intérieur du Sénégal où vous perdez le réseau. Elle ne fait que des investissements de prestige en construisant de belles agences et surtout elle a créé une soi-disant fondation pour faire du social avec notre argent. Elle n’a pas cette vocation. Elle doit réduire les tarifs pour que ça colle avec ses charges. Mais quand on fait des bénéfices de 100 milliards avant impôt, quand on distribue chaque année 60 milliards de dividendes sur le dos des Sénégalais, bénéfice partagé avec France Télécom, c’est scandaleux car ce sont les populations qui les payent.

Il faut que l’Etat arrête cela. Malheureusement, l’Etat y trouve aussi son compte. Parce que non seulement il encaisse des dividendes mais il reçoit plus d’un milliard de francs de taxes indirectes que nous payons chaque semaine.

Ce n’est donc pas l’Etat qui va empêcher cela parce qu’il y trouve son intérêt.

Auteur : Ndiogou Wack SECK

(Source : Il est midi, 17 août 2006)

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