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Mame Mactar Guèye, Membre de la Commission nationale d’audit du fichier électoral : « Il peut y avoir des inscriptions multiples, mais pas de votes multiples »

jeudi 19 février 2009

Membre de la Commission nationale d’audit du fichier, Mactar Guèye, porte-parole de la Cap 21, apporte la réplique aux techniciens de l’opposition qui ont contesté la fiabilité des bases de données. Selon lui, « il peut y avoir des inscriptions multiples, mais pas de votes multiples ».

La mouvance présidentielle a participé avec l’opposition à l’audit du fichier. Les bases de données garantissent-elles une transparence des élections ?

Il y a 256 serveurs, dans le centre névralgique de la Direction de l’automatisation du fichier (Daf) du ministère de l’Intérieur. Un éclatement rationnel des routines informatiques permet une gestion et une exploitation efficientes des différentes bases de données sécurisées. Faites un tour dans les cellules informatiques de n’importe quelle structure qui brasse des masses volumineuses d’informations sensibles, comme les banques, les grandes compagnies d’assurances, les sociétés des eaux ou de l’électricité, vous n’y verrez nulle part la globalité des tâches de gestion des bases de données confiées à un seul et unique serveur. L’ère des serveurs fourre-tout est révolue. La majorité des spécialistes vous diront qu’en terme de gestion d’informations massives, le traitement informatique est d’autant plus diligent et efficient que les supports hardware de stockage des diverses bases de données sont dédiés, c’est-à-dire spécialisés. Les programmes informatiques, qui ont été écrits pour un résultat précis, savent dans quel serveur trouver telle information, en vue de son traitement. C’est ce qui importe. C’est une question d’option. Et j’estime que le choix opéré par les techniciens du ministère de l’Intérieur, dans la prise en charge informatique globale du processus électoral, est rationnel.

L’opposition conteste, soulignant qu’il peut, entre autre, y avoir des votes multiples. Partagez-vous cet avis ?

Il peut y avoir des inscriptions multiples, mais pas de votes multiples. Dans l’ancien système, seules les informations relatives à l’état civil étaient prises en compte. D’où les fraudes massives dont étaient régulièrement victimes les challengers du président sortant. Les responsables politiques locaux transformaient volontiers les mairies en usines de production en série d’extraits de naissance. Car, les commissions se satisfaisaient de la simple présentation de cet acte de naissance pour inscrire une personne sur le ficher, lequel était devenu un véritable dépotoir. Et le régime de l’alternance aura eu le mérite d’avoir osé introduire une nouveauté technologique comme barrière de contrôle supplémentaire, à savoir la biométrie. Celle-ci a permis d’épingler pas moins de 8.855 fraudeurs, lors de la dernière présidentielle de 2007 (une sorte de tableau de chasse de ces électeurs indélicats et bien identifiés est toujours consultable auprès de la Daf). Il est évident que ces gens, certainement munis de documents d’état civil de complaisance, ont dû faire le tour de différentes commissions pour s’inscrire plusieurs fois. Mais au moment du retrait de leur(s) carte(s), ils ont été surpris de ne se voir délivrer qu’une seule carte. L’explication est simple. Lors du traitement des données, les serveurs de la Daf engrangent systématiquement durant la période légale d’inscription, depuis les 500 centres d’inscription fixes et les 200 commissions mobiles, la lecture comparative des empreintes digitales - laquelle est réputée unique pour chaque individu - aura permis de détecter leur omniprésence, pour ne finalement retenir qu’une seule de leurs inscriptions. Bien entendu, l’idéal serait, comme le souhaite l’opposition, que la détection des inscriptions multiples se réalise en amont, c’est-à-dire dès la capture de l’empreinte, au niveau de la commission d’inscription. Mais cela suppose que la totalité des ordinateurs des 700 commissions - sans oublier ceux des multiples centres d’inscription de la diaspora - soit interconnectés en réseau. En ce moment-là, il faudrait peut-être envisager de multiplier par trois le coût de l’investissement ayant permis l’acquisition du système actuel. Ce qui, évidemment, est une autre paire de manche ! Mais, pour l’essentiel, la biométrie est bien opérationnelle dans système électoral actuel sénégalais, même si elle agit en différé.

Que pensez-vous des solutions préconisées par l’opposition, notamment l’usage du spray, pour parer aux fraudes ?

L’encre indélébile avait son sens quand le vote était, pour ainsi dire, anonyme, ne prenant en compte que les informations contenues dans les documents d’état civil. Aujourd’hui, notre pays dispose d’un système à la fois révolutionnaire et contraignant, en ce qu’il exige, pour la première fois dans notre histoire électorale, la présence physique de l’électeur. Contrairement à ce qui se faisait avant l’alternance, où l’on pouvait se faire inscrire par procuration ou par ordonnance. Une boîte à pandore dans laquelle n’avaient pas hésité à s’engouffrer nombre de candidats à la présidentielle de 2000. Ce n’est plus possible maintenant, car l’inscription, dans l’actuel fichier électoral, est devenue un acte personnel, volontaire et surtout physique. Je rappelle souvent que même la plus haute institution de ce pays, le président Wade, a été obligée de se rendre physiquement à la Préfecture des Almadies pour remettre au préposé son document d’état civil, et s’asseoir sur un tabouret pour se soumettre comme tout le monde aux trois modules biométriques : la photographie numérique, la capture de sa signature et de ses empreintes digitales sur une tablette graphique.

Ce sont donc ces éléments d’identification qui permettent aujourd’hui à notre système d’inscription électoral de ne retenir qu’une seule inscription et par conséquent, de garantir l’unicité du vote. L’introduction du spray ne ferait donc, à mon avis, qu’engendrer des charges supplémentaires.

Propos recueillis par B. Dione

(Source : Le Soleil, 19 février 2009)

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