Spécialiste en usage des Tic et enseignant au Cesti, le docteur Mamadou Ndiaye trouve compréhensible que l’utilisateur de tablette joue plus qu’il ne se livre à des activités scientifiques ou scolaires. Cependant, avertit-il, passer tout son temps à jouer ne développe pas les facultés intellectuelles.
Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes utilisent des outils comme les tablettes plus comme objet ludique que comme un outil de communication. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Le développement des Tic a complètement bouleversé notre société. Depuis l’invention du micro ordinateur en 1975, le monde a connu une avancée fulgurante dans le domaine des Tic. En sus de l’ordinateur, les utilisateurs ont la possibilité de se connecter avec différents périphériques informatiques : tablettes, smartphones, postes téléviseurs, etc. Cette question rappelle la problématique des usages des Tic. La tablette, comme les autres technologies, nous permet de communiquer, de commercer, d’améliorer nos relations. Cependant, la pratique a démontré que c’est le jeu ou, pour être plus précis, les applications qui proposent des activités ludiques qui sont les plus utilisées. Pour analyser cette situation, je dirai que notre rapport à la technologie est toujours guidé par le besoin qui nous anime. Les marketeurs qui conçoivent les tablettes savent très bien que l’internaute est, par nature, pressé et s’ennuie très vite. Par conséquent, il est parfaitement compréhensible qu’il mette plus de temps à jouer sur sa tablette qu’à faire des activités scientifiques ou scolaires. Il faut dire également que les périphériques comme la tablette sont d’usage facile du fait de leur caractère tactile. Ainsi, les analphabètes et les enfants de très bas âge savent l’utiliser. Pour cette catégorie d’utilisateurs, Facebook et le jeu seront leurs activités favorites. Seuls certains intellectuels utilisent la tablette pour s’informer, lire des livres numériques ou rechercher de la documentation scientifique. En fin de compte, on peut dire que la tablette est un outil, chacun l’utilise selon ses envies. N’oublions pas également que l’entertainment ou le divertissement est, selon les sociologues, Robert Merton et Karl Lazarsfeld, la quatrième fonction de la communication.
Cet usage est-il un atout ou un handicap dans le développement des capacités intellectuelles des utilisateurs ?
Oui, il est clair que l’utilisateur qui passe tout son temps à jouer ou à utiliser les applications ludiques présentes sur les réseaux sociaux avec sa tablette ne développe pas ses facultés intellectuelles, il perd beaucoup de temps, s’enferme dans son monde et s’affranchit des relations sociales. C’est là où résident les handicaps. Cependant, l’utilisation de la tablette présente de nombreux atouts. Aujourd’hui, les tablettes coûtent moins cher que les ordinateurs, les élèves et étudiants ont une excellente occasion pour disposer d’un accès privé sur Internet. Ce qui pourrait leur permettre d’accéder aux documents scientifiques (cours d’éminents professeurs, livres, rapports, thèses, mémoires, encyclopédies, exercices et corrigés, etc.) mis en ligne et, pour la majorité, téléchargeables gratuitement.
Est-ce que cela ne risque pas de tuer le goût de la lecture chez les jeunes ? Curieusement, la tablette offre une meilleure qualité de lecture. Mais de plus en plus, des chercheurs démontrent que les internautes ne lisent plus et ne restent pas longtemps sur une page. Une utilisation abusive des applications ludiques de la tablette va certainement éloigner les utilisateurs des activités de lecture classique.
Propos recueillis par El Hadji Ibrahima Thiam
(Source : Le Soleil, 10 août 2015)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000