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Mamadou Diop Decroix, Sg d’Aj/Pads : « Je déplore la forme de lutte »

vendredi 6 août 2010

Ancien ministre de l’Information en charge de la tutelle de la Société nationale des Télécommunications du Sénégal (Sonatel) au début de l’alternance, Mamadou Diop Decroix, secrétaire général d’And Jëf Parti africain pour la démocratie et le socialisme déplore la forme de lutte menée par les syndicalistes qu’il avait reçus à son siège. Il pense que l’Etat doit signer des conventions qui interdisent des situations qui peuvent porter des préjudices au pays. Entretien.

Monsieur le secrétaire général d’And Jëf/Pads, avec la grève de la Sonatel, des citoyens n’ont pas accès à l’internet et aux communications internationales. Peut-on dire que le pays est en otage ?

D’abord, je déplore la forme de lutte. L’intersyndicale était venue me voir ici à notre siège pour donner sa position sur cette affaire qui l’oppose à l’Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes (Artp) et son partenaire Global Voice. A l’époque, le chef de l’Etat était en voyage et les syndicalistes avaient exposé leurs arguments et je leur avais dit que ce type de problème devrait se régler par la discussion et non par l’affrontement. Je pense qu’avant d’aller à une action, l’intersyndicale aurait pu rencontrer le Président de la République ou une autorité supérieure désignée. Ce que j’ai constaté, c’est que le président de la République a toujours donné des instructions aux ministres de son gouvernement d’être en contact permanent avec les organisations professionnelles et syndicales pour les écouter et voir ensemble leurs revendications. Dans cette affaire, je pense que les travailleurs de la Sonatel devraient continuer à rechercher la solution sans en arriver là. Pour le moment, je ne sais pas où en est le dossier, c’est-à-dire sur la table du ministre de tutelle, celle du Premier ministre ou à la Présidence. Ce que j’ai remarqué, quand j’étais au gouvernement, pendant huit ans, beaucoup de mes collègues ministres ont été des dirigeants de mouvements de masse ou syndicalistes, c’est-à-dire des hommes et des femmes naturellement sensibles aux revendications. Je pense que dans cette affaire de la Sonatel on pouvait se concerter et si les discussions n’aboutissaient pas, il y a d’autres voies de recours auprès des tribunaux. Je dois dire que je suis très surpris car je ne pouvais pas me connecter sur le net depuis ce matin (Ndlr : hier).

Justement vous avez été ministre de l’Information au début de 2000 et aujourd’hui on sait que la Sonatel est un secteur stratégique mis à la disposition d’intérêts étrangers. Est-ce une bonne solution pour l’Etat du Sénégal ?

Il faut reconnaître que le monde est devenu très complexe avec ce capital financier transfrontalier partout. Quel est le pays au monde qui fonctionne sur l’ancien modèle ? Par exemple, en Chine, de nombreux capitaux sont sous contrôle extérieur. C’est aussi valable en France, aux Etats Unis, en Grande Bretagne, etc. C’est la problématique de la mondialisation. Le plus important est qu’il s’agisse du téléphone, de l’eau, de l’électricité et certains produits stratégiques, l’Etat doit signer des conventions qui interdisent des situations qui peuvent porter des préjudices au pays. Ces conventions doivent prévoir des types de réactions de la part de l’Etat pour que de telles situations ne se reproduisent plus. Les deux parties devraient signer et chacune saura ce qui va se passer par voie de fait. Je trouve que si ce n’est pas le cas, il faut revoir toutes les conventions et renégocier dans ce sens là.

Juridiquement le fait de priver d’autres opérateurs privés le droit de passage pour leurs communications, peut-on dire que le droit a été violé ?

Même si j’ai été ministre de tutelle de la Sonatel, je dois reconnaître que je ne suis pas un spécialiste des télécommunications mais j’ai eu à suivre des mesures et des dispositions prises par le gouvernement. Je ne connais pas exactement les dispositions juridiques et je pense qu’il faut se référer aux conventions pour éviter le fait accompli. Certainement l’expérience permettra de réajuster les relations entre l’Etat, le privé et autres opérateurs privés en charge des télécommunications.

Le pays est presque isolé du reste du monde et nos compatriotes de l’extérieur accèdent difficilement à leurs familles et partenaires. Comment qualifier vous cette situation ?

Je dois dire que c’est une situation inimaginable. Est-ce possible aux Etats Unis, en France, en Chine, en Allemagne, etc. ? Ce n’est pas acceptable.

Si vous avez un message à l’endroit des syndicalistes de la Sonatel, ce sera lequel ?

J’étais syndicaliste et j’ai lutté pour des camarades qui avaient perdu leur emploi sans avoir été responsables de la situation qui avait entrainé leurs licenciements. Je m’étais battu pour que le droit soit respecté et aujourd’hui, j’ai encore cette même conception pour la protection des intérêts des travailleurs. Priver aux citoyens de l’électricité, de l’eau ou du téléphone dans le monde d’aujourd’hui, c’est un niveau extrême. Je lance un appel pressant à tous pour la reprise.

Recueillis par El Hadji Abdoulaye Thiam

(Source : Le Soleil, 6 août 2010)

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