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Mamadou Dione a fondé JokkoText, un service de musique en ligne pour les artistes indépendants

dimanche 1er avril 2018

Si le digital offre de nouvelles perspectives aux artistes, l’industrie musicale en Afrique de l’Ouest peine à s’adapter aux habitudes de consommation locales.

En plus d’être développeur, Mamadou Dione est auteur-interprète et compositeur. Passionné de création artistique, il a lancé JokkoText, un service innovant de musique en ligne.

En tant qu’artiste vivant en Afrique, la question que l’on se pose au moins une fois est : ``Comment distribuer convenablement ma musique ?”

Le streaming va-t-ilsauver la musique indépendante ?

Si le digital a impacté si fortement l’industrie musicale, c’est qu’il a offert aux artistes de toutes nouvelles perspectives : financement collaboratif, circuit court…

Avec la démocratisation des outils de production. produire de la musique est tout d’abord devenu beaucoup plus accessible. Enregistrer un morceau, le travailler sur ordinateur, puis le graver sur CD a rendu le rôle d’une maison de disques moins indispensable.

Avec le digital, c’est aussi la distribution de la musique qui se trouve transformée. Dans le modèle traditionnel, distribuer à l’échelle nationale ou internationale est extrêmement coûteux et donc, assuré principalement par les majors. Avec le web et les nouvelles plateforme de partage, de nouveaux canaux de distribution comme JokkoText émergent.

Mais c’est certainement le streaming qui a le plus bouleversé l’industrie musicale. Sans être l’un de ses détracteurs, Mamadou Dione est obligé de constater que ce mode de diffusion ne facilite pas l’émergence d’artistes indépendants.

“Si rien n’est fait pour y remédier, l’industrie musicale risque d’être encore plus fortement touchée par le manque de rentabilité du streaming. Actuellement, ce mode de diffusion sert surtout aux plateformes elles-mêmes et aux artistes de renom. Les artistes émergents peinent à générer des revenus conséquents issus du streaming.”

Le boom de l’industrie musicale en Afrique de l’Ouest

Si l’industrie musicale est en plein boom en Afrique de l’Ouest, les solutions digitales peinent pourtant à satisfaire les habitudes de consommation locales. Mamadou Dione en veut pour preuve le faible taux de bancarisation au Sénégal : “La consommation digitale payante telle qu’elle existe n’est pas encore adaptée aux habitudes sénégalaises. On ne peut pas aspirer à vendre de la musique via carte bancaire à une population dont 90 % n’en disposent pas.”

A l’heure du tout mobile, certains acteurs ont d’ailleurs compris l’importance du téléphone portable dans l’industrie musicale. Au Nigeria par exemple, l’opérateur téléphonique MTN est devenu le principal distributeur de musique.

D’un côté, il existe peu de points de vente officiels et ce sont souvent les studios d’enregistrement qui se transforment en music stores. De l’autre côté, le faible taux de bancarisation limite la distribution de musique en ligne.

“Comme tout artiste vivant en Afrique, la question que l’on se pose au moins une fois est : comment distribuer convenablement ma musique ? ». C’est justement en étudiant les habitudes de consommation au Sénégal que Mamadou Dione a l’idée de développer JokkoText. Pour lui, le téléchargement payant reste un des moyens les plus pertinents, tant qu’il s’adapte aux réalités locales.

JokkoText : la platforme collaborative pour amateurs de usique et artistes indépendants

JokkoText est un service de musique en ligne qui place artistes et mélomanes dans une démarche “gagnant-gagnant”. Les amateurs de musique peuvent écouter et acheter des morceaux par mobile money, téléchargement via SMS ou carte bancaire.

Chaque membre participe en effet à faire connaître les artistes de la plateforme, à travers un système de partage innovant : “Lorsque le mode « Rokki » est activé, le membre qui partage de la musique sur internet reçoit 2% de commission pour chaque vente issue du lien partagé.”

Les artistes, quant à eux, ont la possibilité de vendre leur musique ou bien de la rendre disponible en téléchargement gratuit. Ils peuvent également consulter leurs statistiques de ventes et même proposer leurs paroles en téléchargement.

Et le concept semble convaincre ! Avec JokkoText, Mamadou Dione est lauréat du pitch Innovation Startup du dernier Dakar Digital Show. Il a également été finaliste de plusieurs autres concours (Digital Lab Africa 2018, Demo Africa 2017, AppsAfrica Awards 2017, World Summit Awards).

“Nous sommes à l’étape d’introduction du service au Sénégal mais nous avons déjà des artistes d’autres pays inscrits à la plateforme, comme le Nigéria, le Kenya, le Canada, la France ou les Etats-Unis.”

Le conseil de Mamadou Dione à la jeunesse qui souhiate entreprendre

“Lancer un projet et viser le marché Africain nécessite un minimum de ressources. Les banques sont souvent réticentes à financer des services en gestation. Les concours sont donc un moyen de collecter quelques fonds.

Les compétences peuvent toujours s’apprendre tandis que les qualités humaines sont beaucoup plus délicates à acquérir.

Pour le choix de l’équipe, deux paramètres sont importants : les qualités humaines et les compétences. C’est essentiel de s’entourer de personnes dynamiques, honnêtes et désireuses d’apprendre, Les compétences peuvent toujours s’apprendre tandis que les qualités humaines sont beaucoup plus délicates à acquérir.

Si le projet est innovant, le choix le plus prudent est d’avancer et d’effectuer toutes les tâches que l’on peut compléter seul, avant de solliciter une aide extérieur. Une fois arrivé à la phase de lancement, frappez à toutes les portes. N’ayez plus peur de dévoiler votre projet ! Ce n’est qu’en mettant bien en place votre service que vous protégerez votre innovation.”

(Source : Sékou, 1er avril 2018)

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- Bande passante internationale : 172 Gbps
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(NIC Sénégal, décembre 2023)

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Téléphonie mobile

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(ARTP, 30 septembre 2023)

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(Datareportal, Janvier 2023)

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