Dans un communiqué de presse en date du 25 avril 2003, la Sonatel a annoncé une série de baisses s’échelonnant entre 15 et 50% qui s’appliquent aux tarifs du téléphone, à Internet et aux solutions de données. Bien entendu, tous ceux qui utilisent ces services, pour lesquels la Sonatel bénéficie toujours d’un régime de monopole, ne pourront que se réjouir de cette nouvelle. Cependant, chacun aura compris que contrairement à ce que laisse entendre le communiqué publié à cette occasion, la motivation principale de la Sonatel n’est pas de « partager avec ses clients ses gains de productivité pour facilité davantage l’usage des services de télécommunications par les ménages et améliorer la compétitivité des entreprises sénégalaises en ayant les tarifs les plus bas du continent » mais plus prosaïquement de se préparer à l’ouverture totale du marché des télécommunications qui devrait se faire en 2004. Dans cette perspective, les magiciens de la Sonatel réalisent tour de force sur tour de force en diminuant régulièrement des tarifs dont ils juraient hier la main sur le cœur qu’ils étaient incompressibles. Ainsi, depuis le lancement officiel d’Internet au Sénégal en mars 1996, le prix des liaisons spécialisées à 64 kbps a tout simplement été divisé par cinq passant de 1.064.000 Francs CFA à 203.700 Francs CFA ! Ceci dit, le maintien de tarifs élévés durant une longue période a eu pour résultat l’instauration d’un monopole de fait au profit de la Sonatel Multimédia dans le secteur de la fourniture de services Internet, normalement soumis au régime de la libre concurrence, suite à la disparition de toute une série d’ISP dont le célèbre Métissacana. A côté de cette baisse des tarifs, la Sonatel a également indiqué par la voix de son Directeur général que les 13.000 villages du Sénégal seraient raccordés au téléphone d’ici la fin 2004. Là encore, tous ceux qui se préoccupent depuis des années de la question de la téléphonie rurale ne pourront qu’applaudir une telle perspective jugée il y a encore peu totalement irréaliste par ces mêmes responsable de la Sonatel au nom de la sacro-sainte rentabilité. En fait, cette annonce est une manière d’éloigner les investisseurs potentiels pour faire en sorte que le Sénégal apparaisse comme une destination peu attractive pour les opérateurs de télécommunications et qu’il continue d’être une juteuse chasse gardée pour la Sonatel contribuant ainsi à éponger les dettes abyssales de sa maison mère France Télécom. Dans un tel contexte, l’Agence de régulation des télécommunications, désormais dotée des décrets d’application qui lui permettent d’exercer ses prérogatives et complétée par le Conseil de la régulation dont la nomination vient d’être annoncée, aura fort à faire pour qu’une concurrence saine, loyale et transparente s’instaure durablement entre les opérateurs de télécommunications et les fournisseurs de services tout en préservant les intérêts des consommateurs.
Amadou Top
Président d’OSIRIS
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000