Elles dénoncent les risques d’une monnaie qui n’est soumise à aucun contrôle d’une banque centrale ou d’une autorité monétaire.
L’entrée du bitcoin dans le circuit fiduciaire en Centrafrique créé une certaine frilosité au sein des banques. La Comusaf a aussitôt alerté sur les risques de l’introduction de cette crypto-monnaie dans l’espace Cemac. La Banque des Etats de l’Afrique Centrale a mis en place un comité dont les conclusions sont toujours attendus.
Didace Sabone, économiste financier et ancien directeur adjoint de la banque panafricaine Ecobank, estime que le Bitcoin présente des risques.
Dans une interview à la DW, il estime que "la frilosité des banques est légitime et elle s’explique par le fait que la crypto-monnaie n’est soumise à aucune banque centrale ni autorité monétaire. C’est pourquoi les banques sont méfiantes et, d’une manière générale, dans la sous-région, elles sont en train de se constituer en lobby pour s’opposer à ce type de monnaie."
Didace Sabone met aussi en garde contre des dérives de plus grande ampleur liées au bitcoin : "Un pays aussi fragile et vulnérable que la Centrafrique, à travers la crypto-monnaie, peut s’ouvrir au blanchiment d’argent aux fraudes et beaucoup autres choses qu’on ne peut pas maitriser".
Le bitcoin reste une énigme pour beaucoup
Pour d’autres comme Abel Yanguel, le Bitcoin est une opportunité pour spéculer. L’économiste et chef d’entreprise assure que "si les banques ne sont pas d’accord avec l’utilisation de la crypto-monnaie, c’est parce qu’elle signe leur perte. Leur problème, c’est l’avantage que nous consommateurs allons en tirer. Imaginez si dans notre pays, il y a des gens qui utilisent le bitcoin, parce que non seulement il résout le problème du marché, facilite les transactions mais aussi le bitcoin peut rendre riche."
La crypto-monnaie reste toutefois une énigme pour de nombreux habitants. "Mon esprit refuse de comprendre la crypto-monnaie et j’aime comprendre avant de m’engager mais c’est trop risqué", raconte Nina.
Le débat sur la crypto-monnaie survient alors que les institutions de Bretton Woods rechignent à accorder de l’aide à la RCA qui est en train de revoir ses alliances diplomatiques, politiques... et économiques.
Jean-Fernand Koena
(Source : Deutsche Welle, 6 mai 2022)
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3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
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