Quelle solution l’Afrique peut-elle trouver au problème de la ’’fracture numérique’’ ? Ce concept désignant le ’’gap’’, la grande différence qui existe entre pays pauvres et pays riches, en terme de niveau d’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication.
On dénombre aujourd’hui plus de centres serveurs d’Internet à New York que sur tout le continent africain, renseigne à ce propos, une note d’information de l’Organisation des Nations unies pour la Science, la Culture et l’Information (UNESCO). Et sur environ 816 millions de personnes en Afrique en 2001, on estime que seulement 1 sur 40 avait une ligne téléphonique fixe, 1 sur 130 avait un PC et 1 sur 160 utilisait l’internet.
’’Que ce soit dans les zones rurales, les périphéries des villes ou de grandes cités, la communauté africaine n’arrive pas à s’engager ni à bénéficier de l’échange d’information et de connaissances à travers les moyens accessibles de communication par manque d’infrastructures, de ressources, de niveaux adéquats d’instruction et de langue, ou à cause de l’isolement géographique ou autres barrières’’, ; indique le document de l’UNESCO.
La conséquence, selon la même source, c’est que les mouvements de la société civile ’’sont confrontés aux défis majeurs dans leur effort d’établir les programmes créateurs et durables qui jouent un rôle actif pour les communautés en les équipant en NTIC et en créant leurs opportunités d’utilisation du numérique en Afrique.
On peut, dans ce contexte, aisément comprendre l’importance du Programme des Centres multimédia communautaires de l’Unesco qui, indique-t-on, ’’constitue une réponse pratique, au niveau de la communauté, au besoin de l’accès au numérique pour tous’’. Surtout quand on réfléchit cette ’’fracture numérique’’ ’’à un niveau où le défi est particulièrement grand, celui des communautés pauvres et marginalisées des pays africains’’.
Le programme CMC de l’UNESCO ’’s’attaque à ce fossé numérique (. . ) en intégrant les technologies modernes et traditionnelles de l’information et de la communication pour le développement communautaire’’ et s’appuie, selon ses promoteurs, ’’sur l’expérience de nombreuses années accumulée par l’organisme onusien dans l’utilisation des technologies de l’information et de la communication au service du développement, de la démocratisation et de la paix’’. Partant alors du fait que la radio est l’outil de communication le plus répandu et le plus accessible en Afrique, le CMC ’’combine la radio locale/communautaire avec un service public de télécentre offrant l’accès public aux applications de la technologie de l’information et de la communication dans un éventail de domaines sociaux, économiques et culturels’’.
De plus, ’’les radios rurales de l’Afrique, signale Michelle Ntab, directrice de l’Association mondiale des radios diffuseurs communautaires (AMARC) Afrique, sont déjà quotidiennement des intermédiaires entre l’écrit et l’oral, entre les savoirs des paysans et ceux des experts’’.
Les CMC sont actuellement en phase d’installation en Tanzanie, au Mozambique, en Ouganda, au Burkina Faso, au Bénin et au Mali, ce qui, rend compte d’une ’’utilisation timide’’ de ce moyen de communication. ’’L’idée est là, mais c’est peut-être l’accès qui fait défaut’’, explique Michelle Tab, directrice régionale de l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC) Afrique. Ce qui légitime, par ailleurs, l’idée d’un symposium, ouvert aujourd’hui à Dakar, sous l’égide de l’UNESCO, en collaboration avec l’AMARC Afrique, et portant sur ’’la mise sur pied de stratégies de développement à grande échelle des CMC en Afrique’’.
Les participants à cette rencontre pourront ainsi ’’échanger’’ et ’’partager’’ ’’des expériences, comparer des modèles et des contextes’’, en ayant en vue ’’la pertinence des Centres multimédia communautaires’’ et son adaptation à ’’l’Afrique des quartiers populaires et des villages’’.
Le CMC, selon la directrice régionale de AMARC Afrique, ’’par son approche participative originale, son mariage avec les radios de type communautaire, ses contenus est une alternative crédible pour réduire la facture numérique entre villes et campagnes, entre élites et analphabètes’’.
L’enjeu de l’accès aux NTIC par les radios communautaires permet de ’’contribuer à réduire la facture numérique, mais aussi celle économique’’, a noté Michelle Ntab. De fait, ’’la viabilité des CMC, indique-t-on, réside dans leur capacité d’’’offrir des services aux plus démunis’’, tout en générant des revenus.
’’La fracture numérique, conclut la directrice de AMARC Afrique, est un danger qui guette le monde entier, même dans les pays développés du Nord, où l’on constate que les moins jeunes, les régions qui ne sont pas situées sur les grands axes urbains, les écoliers dont les parents n’ont pas la chance de disposer d’un ordinateur personnel à la maison, sont plus ou moins désavantagés. Réduire la fracture numérique est donc une exigence démocratique universelle’’.
(Source : APS 12 juin 2003)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000