« La souveraineté et le patriotisme économiques dans le cadre des concessions et privatisations », c’est le thème de la concertation organisée hier à la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (Cciad, par l’Union national des Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Sénégal (Unccias) et les organisations du secteur privé comme la Cnp, le Cnes, le Mdes, le Ges et l’Unacois Jappo.
Faisant suite à l’annonce de la vente par le Sénégal de quelques actions de la Sonatel à France Télécom qui en devient ainsi l’actionnaire majoritaire, la manifestation a ressemblé pour l’essentiel des opérateurs économiques et des syndicalistes. Le patronat sénégalais, le principal initiateur, veut dorénavant avoir son mot à dire pour ce qui est des concessions et privatisations des sociétés nationales. Il s’est posé, à l’entame de la manifestation, les questions suivantes : C’est quoi le portefeuille de l’Etat sénégalais ? Quelle est la visibilité de l’Etat ? C’est quoi un secteur stratégique et, enfin, quelle est la place accordée aux acteurs du secteur privé national ? Le patronat a, par ailleurs, regretté le sort d’entreprises comme Air Sénégal international, Transrail, les Ics, Dubaï World Ports. Pour Mansour Cama, le modérateur des débats, la concession et la privatisation des sociétés nationales constitue une question de souveraineté nationale et, en organisant ces concertations, « le secteur privé national, qui est prêt à jouer son rôle », tend la main à l’Etat pour résoudre ces questions dans le cadre du dialogue. Une idée défendue par les représentants du Mdes et du Ges. Ils pensent que « le secteur privé national ne peut plus continuer à être disqualifié » parce que, estiment-ils, « une indépendance politique sans une indépendance économique ne veut rien dire ». Pour Baïdy Agne, il faut ouvrir un « front unitaire » pour poser la question. Il a rappelé les politiques économiques faites par quelques Etats africains, comme c’est le cas en Afrique du Sud, au Maroc ou encore au Soudan, pour soutenir le secteur privé local. D’autres comme Serigne Mboup estiment qu’un cadre de concertation est d’abord nécessaire pour le secteur privé national. Le patronat a eu le soutien des syndicats. La Cnts/Fc, la Cnts, la Cdsl et l’Utls ont manifesté leur disponibilité à engager cette bataille à ses côtés. Des syndicalistes comme Baïla Sow du Suttaaas et Mamadou Haïdara de l’intersyndicale de la Sonatel sont également intervenus. Pour Monsieur Haïdara, il faut mettre sur pied une coalition nationale pour la transparence et la bonne gouvernance.
Aly Diouf
(Source : Le Soleil, 22 avril 2009)
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