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Le projet d’interopérabilité de la BCEAO face au défi de la fragmentation du marché financier numérique

mercredi 28 novembre 2018

La plateforme d’interopérabilité des services financiers numériques que va lancer la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest en 2020 sonne comme un début de solution face à un écosystème fragmenté de la finance numérique. Elle a été présentée lors du Forum de Haut Niveau sur le thème : « Innovations technologiques au service de l’inclusion financière », tenu le mardi 27 novembre 2018. Cette activité a marqué le deuxième jour de la Semaine de l’inclusion financière dans l’UEMOA.

Le caractère fragmenté de l’écosystème financier numérique de l’UEMOA est pointé du doigt par beaucoup d’acteurs ayant pris part aux différents panels du premier jour de la semaine de l’Inclusion financière que la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a ouvert le lundi 26 septembre à son siège à Dakar.

Un état de fait qui serait à l’origine de plusieurs points de blocages et de disfonctionnements qui empêche l’essor de la finance numérique.

Le responsable de la Banque Electronique de UBA Sénégal, Mme Ndeye Ndack Diawara affirme que les banques de l’Union ont beaucoup investi dans le digital pour offrir aux consommateurs des services de proximité et dématérialisés.

Mais, souligne-t-elle, il y a une nécessité de travailler en synergie comme le font les banques et les opérateurs téléphoniques.

Mme Diawara s’est félicité du fait qu’il y ait beaucoup d’initiative en cours au niveau des banques pour trouver des alternatives et des services en temps réel.

Elle n’a pas, par ailleurs, occulte le besoin d’accompagnement des émetteurs de monnaie électronique face à une forte taxation appliquée sur les investissements consacrés aux outils digitaux.

Face à la fragmentation du marché, le Directeur général de U-IMCEC, M. Ousmane Thiongane pense que : « aller dans le sens de la digitalisation n’est plus une option mais une obligation ».

Selon lui, cette situation exige l’autonomisation des systèmes face aux besoins des clients.

Dans un contexte de rareté de ressources, M. Thiongane pense les Systèmes financiers décentralisés (Sfd) ou acteurs de la microfinance émetteurs de monnaie électronique doivent travailler à développer l’épargne locale via la technologie.

Selon lui, ces derniers doivent aussi voir comment digitaliser les transferts de fonds de la diaspora africaine et les orienter vers des secteurs productifs.

Dans cette même dynamique, le Directeur général d’Orange Finances Mobiles Sénégal SA, Mme Ramatoulaye Diallo Shagaya a mis le curseur sur la problématique de l’identification des clients.

A son avis, les opérateurs téléphoniques sont en train d’investir beaucoup de capitaux dans ce domaine en silo alors que le problème d’identification demeure.

Devant cet état de fait, Mme Shagaya les autorités doivent veiller à ce que les acteurs utilisent des données fiables et réfléchir sur une manière beaucoup plus globale de l’identification.

Comme esquisse de solution, elle plaide ainsi pour que le parcours citoyen soit adossé à celui du client.

La fragmentation de l’écosystème de la finance digitale n’a pas aussi épargné l’activité de structures comme GIM-UEMOA, initiées par la BCEAO pour la mutualisation des systèmes de paiement.

Le directeur général de cette structure, M. Blaise Ahouantchede souligne que face à la monte en puissance des comptes électroniques qui, selon le Directeur de l’Inclusion financière au siège de la BCEAO, Mme Gisèle Keny Ndoye sont au nombre de 50 millions dans l’Union, la carte bancaire est de moins en moins utilises.

Cette situation est imputable au choix d’une population constituée à 45% et qui porte son choix sur les outils technologiques.

Pour lui, il y a eu un manque d’innovations autour de la carte bancaire et son modèle économique qui a atteint ses limites.

Le Directeur général de GIM-UEMOA pense que pour encourager l’utilisation de ce moyen de paiement, il faut assurer plus de sécurité en plus de l’éducation financière des consommateurs de la zone.

Pour lui, dans ce contexte marqué par une convergence digitale, il faut travailler à faire de la carte bancaire un service à valeur ajoutée.

Avant de préciser que : « les opérateurs téléphoniques sont des partenaires pourvu qu’ils respectent la réglementation de la BCEAO ».

Un ensemble d’éléments qui fait dire à M. Ahouantchede : « nous pouvons réussir le défi de l’inclusion financière autour de l’interopérabilité ».

C’est dans cette logique que Mme Gisèle C. Keny Ndoye, Directeur de l’inclusion financière au siège de la BCEAO, inscrit le projet d’interopérabilité.

Selon elle, la BCEAO, à travers ce projet compte mettre une infrastructure permettant les échanges de compte à compte bancaire, mais également vers des comptes non bancaires (e-money).

Au vu de l’architecture déclinée par la Banque Centrale, on serait tenté de dire que cette initiative va s’attaquer à la fragmentation de l’écosystème car elle va mettre en relation tous les acteurs notamment les banques, les établissements financiers de paiements, les institutions de micro finance, les établissements de monnaie électronique et les sociétés de transfert rapide d’argent.

De l’avis du Directeur de l’inclusion financière, « une mutualisation des investissements et des efforts autour de la plateforme Groupe Interbancaire monétique (GIM-UEMOA) mis en place depuis quelques années permet aux populations d’utiliser une carte bancaire et de faire des retraits où qu’elles soient dans l’Union ».

Bacary Dabo

(Source : AllAfrica, 28 novembre 2018)

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