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Le piège des factures impayées

lundi 13 novembre 2000

Le paiement des factures de téléphone constitue le nœud gordien des écoles sénégalaises qui sont actuellement connectées à Internet. "Le téléphone coûte cher ", affirment plusieurs utilisateurs. Au démarrage du programme, un protocole avait été négocié avec la Société nationale des télécommunications (Sonatel) dont l’actionnaire majoritaire est France Télécom. Ce protocole a abouti à un accord sur une subvention de 50 000 FCfa versée chaque bimestre par la société de télécommunications au profit des écoles visées par le programme. " C’était très difficile de payer les premières factures. Aucune ligne de crédit n’avait été prévue pour cela", fait remarquer le proviseur du lycée Seydou Nourou Tall où la moyenne des factures s’établit autour de 200.000 FCfa, compte non tenu de la subvention de la Sonatel. N’ayant pas pu faire face aux premières échéances, de nombreuses écoles ont été coupées. Elles n’étaient pas en mesure de payer leur consommation. Celle-ci avait été rendue plus "salée" par le caractère expérimental de la démarche en faveur de néophytes qui passaient de nombreuses journées entières devant les machines. Au niveau du lycée Seydou Nourou Tall, la première facture est tombée au cours de l’année 1997. Elle était de 300.000 FCFA que l’école n’était pas en mesure d’honorer. Il a fallu recourir à l’Association des parents d’élèves qui a aidé à débloquer la situation.

Pour contourner le délicat problème des factures, plusieurs solutions ont été imaginées par la suite. A Seydou Nourou Tall, sur autorisation du ministère de l’Education nationale, il a fallu procéder à une augmentation des frais d’inscription des élèves. Ces frais d’inscription sont passés en 1998 de 3500 FCfa à 5000 FCfa, selon les chiffres donnés par la direction de l’établissement. Les 1500 FCfa supplémentaires donnés par les élèves sont versés dans un Fonds informatique dont le montant pour l’année 1999-2000 est estimé à 2,1 millions FCfa. Le paiement d’un gardien est prévu par ce Fonds. C’est pour prévenir les actions de malfaiteurs. Au moins deux écoles ont été cambriolées, selon les informations qui nous ont rapportées. Il s’agit de Bamba Mbakhane Diop et du lycée Blaise Diagne qui ont été victimes d’un vol. Le Fonds informatique a été crée pour permettre de faire face, outre les factures, aux frais relatifs à l’achat de cartouches d’encre, à l’organisation de séminaires de formation pour les élèves et les professeurs, etc.

Les solutions appliquées face aux factures de la Sonatel diffèrent d’une école à une autre. Au lycée Alboury Ndiaye de Linguère, moins de deux semaines après le démarrage du programme, la direction de l’établissement s’attelle à chercher à contourner cet obstacle. " Nous allons, dans le cadre du projet d’établissement, essayer de faire payer les élèves, surtout ceux qui sont dans les séries scientifiques. Nous pouvons par exemple demander de payer l’inscription en augmentant les tarifs qui sont actuellement de 1500 FCfa par élève. Mais tout sera fonction de la décision qui sera prise par le Conseil de gestion", a affirmé le proviseur Ady Seck. En dehors de ces ressources financières basées sur la contribution des élèves, la direction du lycée Alboury Ndiaye envisage de développer des activités génératrices de revenus. Elles vont par exemple du jardinage, de la recherche de partenariat, de la rentabilisation de la photocopieuse du lycée, etc.

Ce paiement des factures bloque l’expansion d’Internet, selon de nombreux utilisateurs. Des sociétés estiment être prêtes à équiper des écoles mais l’obstacle du téléphone les empêche de le faire, selon leurs termes. Par exemple, la société informatique "Sillicon Valley" installée dans le domaine industriel de Dakar (Sodida) affirme avoir un projet d’équipement d’un certain nombre d’écoles de Dakar comme l’une d’elles située au quartier Point E. L’équipement est déjà disponible, selon les informations données par le directeur de "Sillicon Valley", Moustapha Sall. Dans certains cercles, on affirme ouvertement que " la Sonatel doit prendre gratuitement en charge les frais de connexion des écoles comme cela se fait dans plusieurs pays". Parmi ces pays cités en exemple, il y a le Chili où la société de télécommunications prend en charge la consommation de téléphone. En Mauritanie, selon les indications obtenues de source proche du ministère de l’Education nationale du Sénégal, c’est l’Etat mauritanien qui prend en charge les factures de téléphone.

Le Cem Martin Luther King n’échappe pas à ce problème de paiement de factures. La solution imaginée a consisté à demander aux 800 élèves de l’école de payer chacun une somme de 1000 FCfa par mois. Mais de source proche de la direction de l’école, nombre d’écoliers n’assurent pas le paiement demandé. "L’année dernière, le nombre d’élèves qui ont régulièrement payé faisait moins du quart. Mais pour 1999-2000, nous avons avantage mis l’accent sur la sensibilisation des parents d’élèves pour les pousser à payer pour leurs enfants", affirme la directrice de l’école, Mme Aminata Diop. Si au début les factures de téléphone atteignaient souvent 300.000 FCfa par bimestre, actuellement, son utilisation a été rationalisée. C’est ainsi que selon Mme Diop, la somme payée tourne autour de 100.000 FCfa par bimestre.

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