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Le passage de la rhétorique à des actes ingénieux sauverait l’économie numérique de l’Afrique centrale

lundi 30 septembre 2019

Il est urgent de rompre avec les approches génériques et improductives des transformations numériques en Afrique Centrale qui n’ont engendré aucun changement réel sur le terrain au cours des deux dernières décennies et d’agir sur la base d’un nouveau paradigme qui encouragerait le développement durable dans la sous-région, ont affirmé des experts.

Cette demande a été formulée lors d’un débat de haut niveau sur l’économie numérique en Afrique Centrale, qualifiée de moins avancée sur le continent, au premier jour de la 35e session du Comité Intergouvernemental des Hauts Fonctionnaires et d’Experts (CIE) de la Sous-Région.

La conférence a réuni plus d’une centaine de hauts responsables politiques, d’experts des secteurs liés à la productivité numérique, de champions du secteur privé, d’universitaires, d’entrepreneurs jeunes et femmes et des médias à Malabo, la principale ville insulaire de la Guinée Equatoriale.

Un échantillon représentatif des hauts fonctionnaires et d’experts a déclaré qu’il était temps de se concentrer sur une vision et un plan d’action concrets pour les transformations numériques dans la sous-région, de sorte que vingt ans après, les États membres ne se retrouvent pas à tenir le même discours pâle qui a caractérisé les réunions d’une telle importance au cours des deux dernières décennies avec peu d’indices pour agir.

Les intervenants ont activement fait campagne pour un renforcement des capacités en matière d’analyse factuelle et de préparation systématique de projets, pour des politiques cohérentes et la coordination des interventions gouvernementales dans la sous-région, ainsi que pour une volonté politique sans précédent pour le passage au numérique.

Mme Reine Mbang Essobmadje, PDG de la société de politique et de stratégie numériques – Evolving Consulting -, qui est également présidente de la Commission économique du Groupement interpatronal du Cameroun (GICAM, en français), a soutenu que l’Afrique Centrale avait grand besoin de stratégies soigneusement conçues et applicables pour la transformation numérique et non d’une approche hasardeuse.

Elle a exhorté les gouvernements à travailler avec le secteur privé pour mettre en œuvre les recommandations issues de toute une série d’études intéressantes qui ont pris de la poussière sur des étagères et à envisager une intégration du secteur informel en tant que principal levier de l’économie numérique.

“Comme dans tous les autres secteurs, le leadership est important pour faire avancer les choses”, a-t-elle soutenu, affirmant que sans un leadership engagé, ce qui a provoqué une stagnation dans d’autres secteurs conduirait aux mêmes résultats dans la marche vers l’économie numérique

Les experts et les hauts fonctionnaires ont plaidé pour des incitations intelligentes, y compris des exonérations fiscales, pour l’importation d’équipements en vue d’une productivité axée sur le numérique, sur la base d’une analyse coûts-avantages complète en phase avec le contexte local.

À cet égard, le représentant de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) pour l’Afrique Centrale et Madagascar, M. Jean-Jacques Massima Landji, a déclaré que “si nos gouvernements n’encouragent pas les instruments de l’économie numérique, en réduisant leur taux d’imposition, nous raterons la quatrième révolution industrielle ».

Il a décrié un régime fiscal trop rigoureux sur les biens numériques, qui devraient être considérés comme un pivot pour la création de valeur ajoutée dans le secteur manufacturier et les services, ce qui pourrait alors procurer de meilleures sources de taxe sur la valeur ajoutée.

Abondant dans le même sens, M. Jean-François Le Bihan, Directeur des politiques publiques pour l’Afrique subsaharienne de la GSM Association (GSMA), a déclaré qu’une taxation excessive des produits numériques, qui stimulent l’activité économique dans son ensemble, s’avèrerait contre-productive.

Une motion a été présentée pour une révision des lois et réglementations en vue de protéger le décollage en douceur de l’économie numérique, accompagné par des institutions appropriées pour diffuser le progrès, ainsi que pour des visions communes de l’ère numérique dans les différents pays.

M. Norberto Bartolomé Monsuy, Conseiller auprès de la Présidence de la Guinée Equatoriale pour la numérisation, a déclaré que le gouvernement de son pays est en train d’adopter des stratégies visant à stimuler les investissements privés dans l’économie numérique et était déjà en train de consulter ses régulateurs des télécommunications et ses compagnies de téléphonie pour faire baisser les tarifs de la téléphonie mobile dans le but de stimuler l’économie numérique.

« Notre sous-région est l’une des plus petites du monde, il est donc temps de rompre nos cloisonnements et de travailler en équipe », a-t-il déclaré, lors d’un plaidoyer franc pour l’intégration régionale dans tous les domaines, mais plus encore dans l’écosystème numérique.

Les experts et les participants de l’auditoire se sont prononcés contre des recommandations générales sur l’économie numérique en Afrique Centrale, mais pour des modèles applicables.

À cet égard, certains éléments d’un modèle éventuel ont été proposés, notamment : des cadres nationaux et réglementaires solides et cohérents qui soutiennent l’innovation et le développement de l’esprit d’entreprise ; le développement d’infrastructures à large bande et d’infrastructures voisines pour “parcourir la dernière ligne droite” offrant un accès adéquat à tous les segments de la société ; des services abordables pour élargir la communauté d’utilisateurs et accroître la pénétration d’Internet ; l’éducation et la formation sur le numérique pour faire en sorte que l’économie numérique ne reste pas un luxe dont jouit un petit nombre ; l’ancrage des transformations numériques sur des dispositifs et des secteurs économiques (tels que l’agriculture, l’éducation, le commerce, la santé, la production industrielle, les finances, la culture, l’information et la communication) ; la prise des mesures pour faire des STEMS le point de mire des activités éducatives et la création de pôles d’innovation numérique pour faire en sorte que l’Afrique centrale intègre la ligue des créateurs de produits de la connaissance et ne reste pas un simple consommateur.

Pour dire les choses simplement, le Vice-président de la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC), M. Marcel Ondele, a déclaré que le monde disposait de suffisamment d’argent pour financer les bons projets et a appelé l’Afrique Centrale à améliorer la bancabilité de ses projets si elle veut promouvoir l’économie numérique.

Les États membres ont noté que les programmes d’ajustement structurel en cours visant à rétablir la stabilité macroéconomique dans la sous-région limitent la capacité des gouvernements à investir massivement dans le secteur. Ils ont souligné la nécessité de créer l’espace fiscal nécessaire pour promouvoir les transformations numériques en Afrique Centrale.

Abel Akara Ticha, chargé de la communication du Bureau Sous-Régional pour l’Afrique Centrale de la CEA

(Source : Digital Business Africa, 30 septembre 2019)

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