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Le ‘‘mobile money’’ booste l’Afrique subsaharienne

lundi 29 juillet 2019

Le rapport ‘‘Accès digital : l’avenir de l’inclusion financière en Afrique’’, a été publié dans le Global Findex de la Banque mondiale, en début de mois. Il explique, entre autres paramètres, les modalités du dynamisme des services mobiles financiers en Afrique au sud du Sahara, quoique l’inclusion financière soit loin d’être gagnée.

L’inclusion financière en Afrique passera-t-elle par le digital ? Tout porte à le croire, d’après les conclusions du rapport de la Société financière internationale (groupe Banque mondiale) en collaboration avec la Fondation Master Card pour l’inclusion financière. Il ressort que les pays de l’Afrique de l’Ouest sont en avance sur la tendance services mobiles financiers. Depuis 2014 (la période sous revue est de trois ans, 2014-2017), ‘‘les gains importants en matière d’inclusion financière de la région ont été générés par l’argent mobile et non par les banques traditionnelles’’, constate le rapport. Le taux de pénétration le plus illustratif est celui du Sénégal qui compte 32 % d’adultes disposant d’un compte d’argent mobile en 2017, alors qu’ils n’étaient que... 6 %, trois ans plus tôt.

Une évolution qui conforte les statistiques de la Bceao qui, en fin 2017, faisait état de 5,38 millions de comptes au Sénégal contre 4,40 millions en 2016. La valeur des transactions via la monnaie électronique a connu une hausse subséquente de 120,9 %, soit 2,2 fois plus qu’en 2016. Une croissance générale, de 21 % dans la sous-région, plus consistante que celle de l’adhésion à des institutions financières qui a tout de même poussé de 4 % sur la même période.

Des chiffres qui confortent le rapport de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) d’avril dernier, sur la valeur des transactions financières via la téléphonie mobile dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Elles sont passées de 11 501 milliards de F Cfa en 2016 à 16 943 milliards de F Cfa à la fin décembre 2017.

‘’Mobile money’’ oui, mais...

Ce type de service avait un succès initialement limité dans l’est du continent africain, dans un pays comme le Kenya où il a aidé à extirper 194 000 personnes de la pauvreté et où pratiquement trois personnes sur quatre ont un compte mobile. ‘‘Il est probable que les téléphones mobiles continueront à surpasser les cartes de paiement pour les transactions numériques en Afrique subsaharienne. Trois cent quatre-vingts millions d’adultes y disposent d’un téléphone portable, soit plus de 3 fois et demi la part de ceux qui disposent d’une carte. Les fournisseurs de services financiers opérant dans la région feraient bien de se concentrer sur des canaux de transaction basés sur le téléphone mobile’’, suggère l’étude.

Malgré des statistiques optimistes, l’étude invite à plus de prudence et de profondeur, pour poser valablement le postulat d’une réduction des inégalités par l’argent mobile, dans l’accès aux services financiers. ‘‘Il y a des signes précoces, et non vérifiés, que les comptes d’argent mobile aident à réduire l’inégalité d’accès aux services financiers’’. Si l’on prend les huit économies où 20 % ou plus des adultes ont seulement un compte d’argent mobile (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Kenya, Sénégal, Tanzanie, Ouganda et Zimbabwe), il n’existe pas de différence entre le nombre d’hommes et de femmes avec des comptes d’argent mobile, excepté au Burkina Faso et en Tanzanie. Cependant, quand il vient à la part des hommes et des femmes qui possèdent simultanément comptes d’argent mobile et comptes d’institutions financières, ces pays ont pratiquement tous des écarts statistiquement significatifs entre les sexes, relève l’étude.

75 % des exclus financiers se disent désargentés pour ouvrir un compte

Par ailleurs, cette étude s’est aussi intéressée aux causes de la non-inclusion financière. Si les signaux sont au vert pour le ‘‘mobile money’’ globalement, le taux de bancarisation traditionnel continue de souffrir d’habituelles lourdeurs. Trois adultes sur quatre n’ayant pas de compte bancaire en Afrique subsaharienne disent ‘‘avoir peu d’argent pour ouvrir un compte’’. Résultats ? Près de 340 millions d’individus adultes n’ont toujours pas de comptes ouverts à leur nom dans une institution financière. Presque 30 % ont évoqué le manque de fonds comme l’unique obstacle à l’ouverture d’un compte. Les autres blocages, fréquemment cités par un quart des personnes, sont les ‘‘coûts élevés’’, ‘‘l’éloignement par rapport aux institutions financières’’ et ‘‘l’absence de documentation’’, ‘‘ la non-nécessité d’en disposer’’, ‘‘le manque de confiance’’, les ‘‘raisons religieuses’’. L’épargne n’en est pas plus nantie. Elle est semi-formelle est très prisée chez les adultes aux dépens de l’épargne formelle.

Selon le Global Findex 2017, en Afrique subsaharienne, plus de la moitié des adultes disent avoir déjà économisé de l’argent au cours de la dernière année (2016). Au total, 54 % des adultes de la région ont déclaré avoir épargné, mais seulement un quart des épargnants se sont formalisés en usant d’un compte bancaire ou d’une institution financière. A l’image du ‘‘nàtt’’ sénégalais, cette épargne semi-formelle se fait en utilisant un club d’épargne ou une personne extérieure au ménage. ‘‘Un exemple est un roulement de l’épargne qui fonctionne généralement en agrégeant les dépôts hebdomadaires des membres et en donnant la somme entière à un autre membre chaque semaine’’, explique le rapport.

Les recettes de grand-mères sont légion aussi, comme l’argent sous le matelas ou encore l’investissement dans des biens meubles (achat de terrains, d’or) ou de bétail.

En tout, seuls 19 % d’hommes et 11 % de femmes épargnent formellement en Afrique subsaharienne. La même tendance est observée pour les emprunts où les ménages se tournent vers les proches, les amis ou un système semi-formel. Seule une personne sur six fait un emprunt bancaire formel. Même l’accès au numérique, qui se présente comme la panacée, peut être un autre obstacle à l’inclusion financière.

Si les téléphones portables ont été au cœur des succès de l’inclusion financière en Afrique subsaharienne, les progrès à faire dépendent, en partie, de la nécessité de tout le monde à avoir accès à cette technologie. ‘‘Au niveau régional, 69 % des adultes plus riches ont un téléphone portable, comparé à 53 % des plus pauvres adultes’’, constate le rapport. Seize points de retard qui grossissent même dans des économies comme le Cameroun, l’Éthiopie, le Mozambique, la Tanzanie et en Ouganda (20 points).

Ousmane Laye Diop

(Source : Enquête, 29 juillet 2019)

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