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Le m-banking ou comment marier la banque aux télécoms

lundi 15 août 2011

En 2010, le service M-Pesa totalisait 12 millions de clients, soit 31% de la population kenyane. Pendant ce temps, Wizzit, progressait en Afrique du Sud. Comment fonctionnent ces nouvelles banques ?

Après s’être concentré sur le paiement personne à personne, M-Pesa s’ouvre maintenant aux relations entre institutions.

L’alliance entre la banque et la téléphonie n’est plus au stade expérimental au Kenya. Le modèle de paiement électronique M-Pesa est lancé en 2007, grâce à un partenariat entre Safaricom, filiale de Vodafone, et des opérateurs financiers. Cette alliance s’est révélé une redoutable machine à profits pour ses initiateurs et une économie d’énergie et de temps pour le client. Il fallait environ 7 jours à un paysan pour réunir la paperasse nécessaire à l’ouverture d’un compte bancaire à Nairobi ou à Mombassa. Avec le M-Pesa, le client obtient un e-compte à travers sa carte SIM et peut, de facto, transférer ou recevoir de l’argent.

Les Kenyans ont souscrit massivement à ce service. Ils étaient 12 millions en juillet dernier, soit 31% de la population totale du pays, à disposer d’un compte virtuel. Les transferts de personne à personne ont atteint 17% du PIB kenyan.

Le compte du client est alimenté dans une des deux banques commerciales qui travaillent avec Safaricom. A la différence du procédé classique, il n’y a pas d’agios à payer et il n y a pas de dépôt minimum. L’opérateur se fait payer une commission pour chaque conversion de cash en monnaie électronique. Les clients M-Pesa peuvent envoyer de l’argent à des non clients. Mais là, toutes les commissions, plus élevées que dans le cadre normal de client à client, sont prélevées sur le compte de l’émetteur.

Adhésion massive

Les Kenyans ont souscrit massivement à ce service. Ils étaient 12 millions en juillet dernier, soit 31% de la population totale du pays, à disposer d’un compte virtuel. Les transferts de personne à personne ont atteint 17% du PIB kenyan. La moitié de ces transactions n’excédaient pas 10 dollars. La moyenne tournait autour de 33 dollars. Seulement 1% des comptes ont un solde supérieur à 13 dollars. Après s’être concentré sur le paiement personne à personne, le service s’ouvre maintenant aux relations entre institutions. Quelque 75 sociétés utilisent aujourd’hui M-Pesa pour payer les factures. Environ 27 l’utilisent pour le paiement de ses salariés ou fournisseurs. A la mi-2010, Equity Bank et M-Pesa ont mis en place une joint-venture, M-Kesho, qui permet aux personnes de transférer leur argent entre leurs comptes M-Pesa et leurs comptes Equity Bank. L’avenir passe toutefois par un élargissement de la gamme de services financiers offerts par M-Pesa.

La Banque centrale du Kenya est en passe d’étoffer son arsenal en la matière, pour éviter la confusion des rôles. En principe, les banques conserveront leurs exceptions, d’être les seuls intermédiaires habiletés à collecter de l’épargne.

D’anciens jeunes chômeurs

En dehors du Kenya, des services similaires existent, notamment en Afrique du Sud, où Wizzit, lancé en juillet 2008, s’est spécialisé dans la délivrance des services financiers de base à la population sud-africaine non bancarisée. Il s’agit d’une cible de 16 millions de personnes, soit 40% de la population de ce pays. Le service repose sur le mobile et sur une carte Maestro qui marche dans les GAB. A la différence du M-Pesa kenyan, ici, les utilisateurs n’ont pas besoin de compte pour utiliser le service de transfert. Wizzit opère dans le cadre d’un partenariat entre la Poste et Absa Group. Le modèle rassemble quand même au M-Pesa, fonctionnant par des prélèvements de commission sur chaque transaction. Pas de capital minimum, pas de plafonnement de transactions. Les employés sont uniquement d’anciens jeunes chômeurs. En une année, Wizzit totalisait 250 000 clients, ce qui lui donne des velléités d’expansion, en Zambie et en Roumanie.

Florent Detroy (Nairobi)

(Source : Les Afriques, 16 août 2011)

Post-Scriptum

Kenya : Michael Joseph conseille la Banque mondiale

L’ancien PDG de Safaricom, Michael Joseph, a été nommé conseiller de la Banque mondiale pour les services de paiement mobile. Le succès de M-Pesa au Kenya pousse l’institution de Bretton Wood à vouloir dupliquer l’expertise dans d’autres pays en développement.

Tanzanie : la régulation des services financiers par mobile dans le pipe

Une nouvelle loi pour réguler les services de m-banking est en cours de préparation en Tanzanie. Le service de transfert et de paiement par téléphonie a été officiellement introduit à Dar es Salam en 2008, mais navigue dans un vide juridique partiel. Les juristes reprochent au service sa vulnérabilité face aux risques élevés de transferts d’argent illicites et de financement du terrorisme. A noter que la Tanzanie dispose déjà d’une loi anti-blanchiment et d’une loi sur les transactions électroniques. Une nouvelle loi apportera, outre la sécurité, une once de valorisation aux compagnies télécoms du pays qui devront être privatisées d’ici 2013.

M-banking, un marché en expansion

Les transactions par mobile vont passer de 162 milliards de dollars en 2010 à 1000 milliards en 2014, selon les prévisions de Yankee Group, spécialisé dans ce domaine. L’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique représentent 42% des consommateurs des services bancaires. En 2014, l’Asie Pacifique passera devant avec 54% des utilisateurs, contre 38% aujourd’hui. Contrairement aux autres technologies, le monde développé est à la traine du m-banking. Ainsi, les USA totalisent 16% d’utilisateurs. Les Britanniques ont plutôt choisi le e-banking comme porte d’entrée dans la banque de demain.

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