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La tokenisation de l’économie

mercredi 17 novembre 2021

La “jetonisation” de l’économie est en marche. Les pionniers de la blockchain prennent une longueur d’avance en se positionnant aujourd’hui. Les usages restent à inventer. La génération token se constitue.

Nous avons connu depuis le milieu des années 90 la transformation digitale, encore à l’ordre du jour dans bien des milieux. Il faut plus de deux décennies pour passer des pyramides du pouvoir aux réseaux de savoirs pour reprendre le titre du rapport du sénateur René Trégouët de 1998. Avec Internet, l’économie est devenue de plus en plus réticulaire.

Loin des idéaux cyberpunks des débuts du web, les GAFA occupent une place de poids dans l’économie. C’est une économie sans partage et sans ruissellement qui s’est mise en place avec la reproduction voire l’accentuation des inégalités et fractures numériques, sociales, culturelles. Les dominants d’aujourd’hui ont remplacé ceux d’hier. Tout a changé pour que rien ne change.

L’ère de la tokenomie a commencé

Une autre révolution est en marche, celle de la “tokenisation” ou jetonisation de l’économie. Basés sur la blockchain et échappant encore aujourd’hui en partie aux régulations, les cryptoactifs, cryptomonnaies, token et NFT préfigurent une jetonisation de l’économie et de la société. Nous en sommes ici comme au milieu des années 1990 quand les détenteurs d’adresse de courriel étaient encore une exception. Aujourd’hui, les détenteurs de portefeuilles de cryptomonnaies comme le bitcoin ou l’ethereum sont encore une exception, l’affaire de quelques initiés. Ils bénéficient d’un effet d’aubaine que constitue cet entre-deux normatif que nous vivons.

Ces prochaines années seront cryptoactives. Le champ de la tokenisation est vaste et ses applications restent encore à inventer.

De la même façon que le marché postal a été disrupté par le courriel, la disruption du marché bancaire est en cours avec le développement des cryptomonnaies, cryptoactifs et des monnaies numériques de banques centrales – les CBDC ou central bank digital currency. Après le rapport d’octobre 2020 sur les principes fondamentaux et caractéristiques essentielles des CDBC, la Banque des Règlements Internationaux a appelé en septembre 2021 les banques centrales à accélérer sur les monnaies numériques.

Le “pair à pair” – P2P – des crypto-monnaies rend obsolètes les circuits de la compensation bancaire et octroie à l’individu une vélocité sans frein de la gestion de ses actifs même en cas de crise.

La blockchain impacte tous les secteurs

Les banques ont déjà dans leurs cartons leurs propres usages de la blockchain et certaines s’y sont déjà frottées. Quand Revolut permet sur une carte visa de gérer à la fois des monnaies FIAT – devises nationales – et des cryptoactifs, il est plus que temps pour les banques traditionnelles de réagir au risque de voir des générations de clients cryptoactifs leur échapper.

Le marché de l’art commence à être bousculé par les NFT qui vont bien au-delà, touchant aussi l’économie des jeux en ligne et autres galeries telles que Rarible ou Opensea. Ici, il est probable sinon certain que l’enthousiasme chaotique des débuts forme déjà une bulle qui quand elle éclatera fera le tri entre les acteurs, à l’instar de la bulle Internet de la fin des années 1990.

Au-delà de la cryptomonnaie, les usages de la blockchain rebattent les cartes de l’économie traditionnelle bousculant les systèmes centralisés, révolutionnant les relations par le P2P et les systèmes décentralisés tel que Defi.

Ces nouveaux paradigmes vont encore plus loin que le “pouvoir latéral” mis en évidence par Jeremy Rifkin dans ses dernières publications.

Le p2p réintroduit une altermédiation qu’avait commencé la réticularisation par Internet il y a 30 ans. Il s’agit maintenant d’une désintermédiation des processus centralisés traditionnels et réintermédiation par la blockchain, système distribué sécurisant et rendant transparentes les informations telles que les transactions ou certificats d’authenticité numérique.

Là où Internet a permis la reproduction à l’infini des produits non-rivaux, la blockchain réintroduit l’unicité du produit et la rémunération récurrente de leur auteur par automatisme inscrit dans le jeton ou contrat intelligent (smart contract).

L’ensemble de l’économie commence à être impactée, à être tokenisée.

La fidélisation et le cash-back des consommateurs se prêtent particulièrement à la tokenisation par l’attribution de jetons. Le jeton est l’outil idéal pour donner encore plus de valeur aux points de fidélité traditionnels. Demain, les courses au supermarché se paieront en jetons, de même pour les services à domicile.

La blockchain permet la traçabilité des produits tout au cours de leur processus de fabrication. Elle permet aussi avec les jetons NFT la traçabilité des colis comme le font déjà certaines sociétés d’e e-commerce.

Les fonds récoltés lors de l’ICO d’une cryptomonnaie ou cryptoactifs peuvent servir à financer une cause humanitaire tandis qu’un autre jeton trace dans la blockchain l’utilisation des dons par leurs bénéficiaires. Aussi, les appels à financement d’ONG s’opèrent de plus en plus fréquemment en cryptoactifs.

La tokenisation, une nouvelle révolution

Le couplage produit physique / NFT commence à percer comme le montre notamment la vente de NFT couplé à la chaussure de sport.

Les exemples sont encore nombreux là et notamment là où le preuve est un élément clef : urbanisme, diplôme, contrats, …

L’Afrique, le futur continent du token

Si Internet est vu comme un nouveau continent, l’Afrique peut être celui de la blockchain, du token, de la cryptomonnaie. Tous les atouts sont là pour en toute autonomie développer une économie du token en Afrique et permettre à la croissance économique d’en tirer partie. Le Nigéria est déjà parmi les pays avec le plus d’utilisateurs au niveau mondial. Wethio, blockchain africaine est parmi les précurseurs avec notamment son zynecoin. Au Mali, Xaalisi est un pionnier francophone comptant notamment faire la différence dans les transferts d’argent internationaux.

Le train de la tokenisation est en marche, ceux qui l’ont compris sont montés dedans tandis que restent à quai les contempleurs de l’innovation.

Philippe BATREAU [1]

(Source : CIO Mag, 17 novembre 2021)

[1] Président Epistrophe Africa, Coach de dirigeants, accompagne les décideurs

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
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  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

- 3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
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- 336 817 résidentiels (88,01%)
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- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

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Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

- Instagram : 931 500

- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

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